Amazon entrepôt

Nous rapportions la semaine dernière que 37 organisations syndicales avaient co-signé une lettre pointant les pratiques de l'entreprise. Cette fois, des députés européens demandent des comptes à son P.-D.G., Jeff Bezos lui-même.

Les représentants syndicaux à travers l'Europe s'insurgent des pratiques d'Amazon. La société tend en effet à renforcer la surveillance de ses salariés, quitte à violer certaines lois européennes encadrant le travail, la collecte des données et la vie privée.

Une lettre à Jeff Bezos

Au cœur de cette affaire, étaient notamment pointées du doigt des offres d'emploi publiées par Amazon, supprimées depuis et initialement repérées par le magazine Vice. L'entreprise rechercherait en effet des analystes capables de surveiller d'éventuels mouvements de grèves mettant à mal la société. L'annonce supposait également la surveillance d'employés politisés et syndiqués.

Cette fois c'est au fondateur et P.-D.G. d'Amazon, Jeff Bezos, que des députés européens ont envoyé une lettre. Ces derniers s'interrogent sur les motivations de la société.

Ayant profité à sa manière de la pandémie et du confinement, la société emploierait aujourd'hui plus d'un million de salariés à travers le monde ; elle se targue par ailleurs d'offrir de bons salaires et de placer ses employés dans un cadre de travail moderne. Toutefois, cette lettre rappelle à Jeff Bezos que « cette croissance exponentielle ne [le] libère pas de respecter les principes légaux fondamentaux ».

Les députés regrettent également la nature même des offres d'emploi publiées. Pour cause, selon ces dernières, les groupes de travailleurs organisant une action de manifestation légale, et les employés représentant une force politique jugée hostile à l'entreprise, sont considérés au même titre que les employés incitant à la haine ou impliqués dans des actes terroristes.

Pour les députés européens, cela en dit long sur les efforts de la société pour enrayer tout mouvement de grève ou de contestation.

Une position tranchée pour La France insoumise

Comme le précise The Guardian, la lettre des députés européens a été coordonnée par Leïla Chaibi eurodéputée La France Insoumise. Sur le site du parti, Mathilde Panot, vice-présidente, a publié la semaine dernière un communiqué accompagné d'une vidéo de son intervention à l'Assemblée nationale. Elle revient avec véhémence sur les projets de construction de nouveaux entrepôts :

« Qu’est-ce que vous pouvez bien trouver à Amazon ? C’est une entreprise-voyou qui pollue massivement, détruit des emplois, écrase les petits commerçants, met en danger ses salariés et ne paie pas ses impôts en France. Non à l’implantation de huit nouveaux entrepôts Amazon en France, non à l’Amazonisation de la France ! »

Source : The Guardian