Dans un billet de blog, Amazon a annoncé se lancer dans du lobbying pour soutenir deux législations en faveur des consommateurs de marijuana. L'objectif de la firme ? Recruter toujours plus d’employés.
Pendant longtemps, le géant du e-commerce a refusé catégoriquement les personnes fumant du cannabis, allant jusqu'à réaliser des tests avant embauche.
Fin des tests de dépistage en juin dernier
Au mois de juin 2021, Amazon a néanmoins changé de cap en annonçant la fin de ces tests. « Nous avons également rétabli l'admissibilité à l'emploi des anciens employés et des candidats qui avaient été licenciés ou dont l'emploi avait été différé lors de dépistages aléatoires ou préalables à l'emploi de la marijuana », écrit l’entreprise, qui explique en outre qu’elle a pris cette décision suite à l’évolution de la législation américaine, et alors que de plus en plus d’États légalisent la substance.
Aussi, la firme cite des motivations sociales pour justifier sa démarche : « Les tests de dépistage de la marijuana avant l'embauche ont affecté de manière disproportionnée les communautés de couleur en retardant le placement à l’emploi et, par extension, la croissance économique, et nous pensons que ce traitement inéquitable est inacceptable ».
Amazon s’est en outre rendue compte que son ancienne politique à l’encontre des consommateurs de cannabis l’a pénalisée : depuis qu’elle a cessé les tests de dépistage, le nombre de candidatures à certains postes a augmenté jusqu’à 400 %.
Amazon soutient des législations en faveur du cannabis
Deuxième employeur outre-Atlantique derrière son grand concurrent Walmart, Amazon veut devenir le premier embaucheur mondial. Pour cela, le mastodonte du commerce en ligne doit avoir accès au maximum de candidatures possibles, et doit donc faire pression sur les législateurs pour y parvenir. C’est pourquoi l'entreprise va soutenir une loi permettant de taxer la marijuana, la rendant légale au niveau fédéral dans les États où sa consommation est déjà autorisée.
Dans un second temps, l’entreprise soutient une autre législation qui doit encore être approuvée par le Sénat et qui permettrait d'effacer les infractions liées au cannabis des personnes condamnées pour cela. Plus tôt ce mois-ci, Amazon a écrit une lettre adressée à un sénateur afin d’enlever la marijuana du Controlled Substance Act, une loi qui classe les drogues récréatives illicites. La firme estime que cela « ouvrira de nouvelles perspectives économiques importantes pour des millions de personnes compétentes tout en commençant à réparer une partie des dommages causés aux communautés fortement touchées ».
Embaucher toujours plus
Bien sûr, ce lobbying n’est pas anodin pour l’entreprise, qui cherche à se développer encore davantage alors qu’elle s’est déjà grandement renforcée suite à la pandémie de COVID-19. Amazon reste sous le feu des critiques pointant son traitement des employés, et nombre d’entre eux se plaignent de quotas bien trop stricts.
Au niveau du salaire, la firme rémunère ses salariés en entrepôt à 15 dollars par heure. Si c'est quasiment le double du salaire minimum aux États-Unis, et bien plus élevé que celui de certains postes dans le retail, ce prix reste tout de même inférieur aux normes du marché pour les employés travaillant en entrepôts, payés entre 17,5 et 24 dollars de l'heure dans certains Etats avant l'arrivée d'Amazon.