© NewsWeek
© NewsWeek

Le géant américain de la livraison est à la barre au Royaume-Uni dans un procès collectif dans lequel il est accusé de concurrence déloyale.

En cause ? Un encart sur le site d'Amazon qui met en avant des produits d'Amazon ou de ceux utilisant ses services logistiques. Pour les plaignants, cet encart trompe les clients en leur faisant croire qu'il s'agit du bien au meilleur prix ou offrant le meilleur service, alors que ce n'est souvent pas le cas.

Une amende de 900 millions de livres réclamée par l'accusation

Appelé « Buy Box », l'encart qui concentre l'intérêt de ce procès représente une part non négligeable des opérations de l'entreprise de Jeff Bezos au Royaume-Uni. Selon l'une des avocates des plaignants, plus de 90 % des achats réalisés sur la plateforme passent par cette Buy Box. Ainsi, si Amazon est condamnée, cela signifie que des millions de clients ont payé trop cher des produits. Le manque à gagner total est estimé à 900 millions de livres, ou 1 milliard de dollars, par les avocats qui portent cette affaire.

La plainte, portée devant le tribunal de commerce, porte sur les pratiques concurrentielles déloyales d'Amazon. L'entreprise laisse en effet volontairement penser que les produits mis en avant sont les meilleures offres disponibles sur sa plateforme, ce qui réduit l'intérêt pour les marques n'utilisant pas les services d'Amazon.

Amazon habituée des procès pour pratiques concurrentielles déloyales

Dans une interview donnée au Guardian, des porte-parole d'Amazon se sont montrés confiants quant à l'issue du procès. Contestant les chiffres avancés par l'accusation, ils arguent que plus de 50 % des ventes physiques réalisées sur sa plateforme au Royaume-Uni concernent des boutiques indépendantes.

Les représentants de l'entreprise ont en revanche soigneusement évité de mentionner le problème de la Buy Box, pourtant mise en cause ici. Ce procès fait partie d'un effort plus global pour réduire les abus de position dominante d'Amazon. Un tribunal californien juge ainsi en ce moment la plateforme, accusée cette fois de punir ses revendeurs qui proposent des prix moins élevés. Par ailleurs, l'entreprise avait déjà essayé de se protéger des lois anticoncurrentielles en faisant pression sur ses vendeurs affiliés pour qu'ils contactent leurs sénateurs.