Le serpent du web se mord la queue. Alors que les GAFAM annonçaient au mois de mars leur collaboration pour lutter contre les fausses informations sur la COVID-19, une étude diffusée par Bloomberg nous apprend que leurs différentes régies publicitaires devraient rapporter près de 25 millions de dollars à des sites conspirationnistes cette année.
Publiée le mercredi 8 mars, l'étude estime par exemple que les différentes plateformes publicitaires de Google, qui se positionne très loin devant les
autres, vont rapporter 19 millions de dollars à ce type de sites.
Près de 500 sites analysés
L'étude à été menée par le groupe de recherche britannique Global Disinformation Index, une organisation à but non lucratif composée d'une quinzaine de personnes. L'équipe a analysé 480 sites en langue anglaise, identifiés comme « publiant des fausses informations sur le
virus ».
Le rapport, disponible en ligne, donne un aperçu très limité de la méthodologie permettant d'identifier quels sites donnent des informations conspirationnistes. Dans les grandes lignes, on retrouve l'identification de thématiques larges qui viennent se diviser en plusieurs sous parties concentrant des fausses informations. Parmi ellesn on retrouve par exemple, les questions relatives à l'origine du virus, qui aurait été créé par Bill Gates, l'OMS ou des expérimentations en laboratoire.
Global Disinformation Index identifie également cinq régies publicitaires principales à l'origine des publicités diffusées sur ces sites – et leur rapportant ainsi de l'argent : Google, Amazon.com Inc., OpenX, Taboola et Xandr.
Parmi elles, c'est Google qui rapporte le plus d'argent à ces sites avec 3$ dollars rapportés pour tous les 4$ de revenus engrangés, pour une somme totale estimée à 19 millions de dollars sur l'ensemble de l'année 2020. Amazon se situe loin derrière avec 1,7 million de revenus rapportés.
Google ne vérifie pas les informations diffusées par les sites
Ces publicités peuvent aussi bien être dédiées à des cosmétiques comme les produits L'Oréal, qu'à des produits tech comme les appareils Canon ou des fournitures de bureau proposées par Wayfair Inc.
Par exemple, une publicité datant du 19 mai, vendue par Amazon, fait la promotion d'un produit L'Oréal sur le site Americanthinker, dans un article intitulé « Est-ce que l'industrie pharmaceutique supprime l'hydroxychloroquine ? ».
Google, affirme Bloomberg, ne vérifie pas l'entièreté du contenu publié par un site avant de lui vendre ses espaces publicitaires. Le géant de la tech a toutefois passé en revue dix des articles recensés par l'étude avant d'en
démonétiser cinq.
« Le rapport est imparfait : il ne définit pas ce qui devrait être considéré comme de la désinformation, ni ce qui concerne les calculs de revenus, qui ne sont ni transparents, ni réalistes », a réagit un porte-parole de Google.
Le groupe de recherche estime pour sa part que cette étude n'est que « le sommet de l'iceberg », puisqu'il ne s'attache pas aux espaces publicitaires vendus dans sur les réseaux sociaux ou dans des vidéos.
Source : BloombergQuint