Le départ des annonceurs sur X.com se poursuit. © rafapress / Shutterstock.com
Le départ des annonceurs sur X.com se poursuit. © rafapress / Shutterstock.com

Sur X.com, anciennement Twitter, les annonceurs se font la malle depuis le rachat d'Elon Musk. Et la situation n'est pas près de s'arranger selon une étude de Kantar, société spécialisée dans l'analyse du marketing.

En effet, de nombreuses marques craignent pour leur brand safety (sécurité de la marque), c'est-à-dire la garantie que leurs publicités ne soient pas diffusées aux côtés de contenus nuisibles ou néfastes pour leur image. Car depuis son arrivée à la tête du réseau social, le milliardaire promeut une politique de modération laxiste, afin de mettre à l'honneur sa vision de la liberté totale d'expression. Apple, IBM, Disney… De nombreux géants ont finalement pris la décision de ne plus diffuser d'annonces sur X.com, privant ainsi le réseau social de précieux revenus.

Une confiance « historiquement basse »

Malgré les promesses de la direction de l'entreprise, qui assure que sa plateforme est sûre pour y diffuser de la publicité, les annonceurs ne semblent pas décidés à réinvestir. Bien au contraire. Leur confiance dans X.com est « historiquement basse », passant de 22 % en 2022 à 12 % en 2024, selon Kantar. Son étude annuelle se base sur des entretiens réalisés auprès d'environ 18 000 consommateurs sur 27 marchés, et 1 000 responsables marketing dans le monde.

La nomination de Linda Yaccarino en tant que P.-D.G. de la firme n'a visiblement pas eu l'effet escompté. Elle possède pourtant une très solide expérience dans le secteur publicitaire. Malheureusement, seuls 4 % des annonceurs estiment actuellement que X.com offre de bonnes conditions pour la sécurité de leur marque, contre 39 % pour Google. Pire encore, 26 % d'entre eux prévoient de réduire leurs dépenses sur le réseau social au cours de l'année prochaine.

« Un retournement de situation semble actuellement improbable. Les spécialistes du marketing sont les gardiens de la marque et doivent faire confiance aux plateformes qu'ils utilisent. X a tellement changé ces dernières années et peut être imprévisible d'un jour à l'autre, il est donc difficile d'avoir confiance en la sécurité de sa marque dans cet environnement », commente Gonca Bubani, analyste chez Kantar.

Elon Musk a rebaptisé Twitter en X.com © BoliviaInteligente / Unsplash
Elon Musk a rebaptisé Twitter en X.com © BoliviaInteligente / Unsplash

Face à l'hécatombe, X.com s'en remet à la justice

Musk sait que le départ des annonceurs plonge son entreprise dans une situation délicate. Il n'a pas hésité à s'en prendre violemment à ces derniers, et a même déposé plainte il y a quelques semaines contre l'Alliance mondiale pour les médias responsables (GARM) et quatre de ses membres. Ils sont accusés d'avoir « organisé des boycotts et utilisé d'autres tactiques indirectes » pour nuire à X.com.

Ce n'est pas la première fois que l'entrepreneur s'en remet à la justice pour faire face à cette situation. X.com a par exemple poursuivi le Center Countering Digital Hate (CCDH), un groupe de lutte contre la haine en ligne qui a publié une étude démontrant que le réseau social ne supprime pas les messages haineux partagés par ses abonnés Premium. Une méthode qui, pour l'heure, demeure infructueuse…

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