La compétition s'intensifie sur le marché de la vidéo en streaming : quand Apple lève le voile sur une nouvelle version de son boitier multimédia, Google présente la seconde mouture de son Chromecast. Roku pourrait pour sa part élargir ses activités et arriver en France avant la fin de l'année.
Amazon, le géant du commerce sur Internet, souhaite se positionner sur ce marché depuis quelques années aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. La firme de Jeff Bezos a présenté l'année dernière son boitier Fire TV outre-Atlantique ainsi que sa clé HDMI, le Fire TV stick, mais elle propose aussi son service de SVoD Prime Video, directement embarqué au sein de la souscription Amazon Prime.
Selon le magazine Bloomberg, dans un email envoyé aux revendeurs, la société explique qu'elle cessera de commercialiser les Apple TV ainsi que les Google Chromecast sur sa plateforme. Après le 29 octobre, ces appareils seront retirés du site et ne pourront plus être listés par la suite.
« Ces trois dernières années Prime Video est devenu un élément important de (la souscription) Prime (...) Il est important que les appareils de médias en streaming que nous vendons fonctionnent bien avec Prime Video afin d'éviter toute confusion de la part de nos clients », affirme la société.
Autrement dit, les appareils autorisés par l'entreprise devront nécessairement proposer un accès à Prime Video. Ainsi, la Amazon continuera de vendre le matériel de Roku, Microsoft (Xbox) ou de Sony (PlayStation). Reste qu'aux Etats-Unis, environ 20 % des clients d'Amazon ont souscrit à l'offre Amazon Prime, cela signifie que 80 % ne sont donc pas concernés par une éventuelle « confusion » et pourraient simplement vouloir un produit concurrent.
Google, qui est au centre d'une enquête menée par la Commission européenne pour un éventuel abus de position dominante sur le marché des comparateur de prix, a pointé les pratiques d'Amazon à plusieurs reprises, en expliquant que la société était largement leader sur son secteur avec très peu de concurrence. Amazon a précédemment fait l'objet de plusieurs enquêtes menées par différentes autorités de régulation du commerce pour sa position sur le marché des livres électroniques.
Reste à savoir ce qu'en pensera la FTC, l'organisme américain chargé de réguler les pratiques du commerce. Certes, Amazon reste une entreprise sans obligation de neutralité, mais sa part de marché la contraint-elle à respecter la libre concurrence ? Par ailleurs, on pourrait se demander si Apple et Google réagiront à leur tour, par exemple en retirant de leurs plateformes de téléchargement d'applications mobiles toutes celles éditées par Amazon, et notamment celles de Kindle... Quoi qu'il en soit, Amazon semble déjà se préparer à mettre quelques freins à ses concurrents avant les fêtes de fin d'année.