© Alexandre Boero pour Clubic
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Le commissaire irlandais à la protection des données (DPC) a indiqué jeudi être en contact avec la firme à la pomme, après les dernières déclarations de Thomas le Bonniec dans la presse.

Le Data Protection Commissioner (commissaire à la protection des données ou DPC), principale autorité de régulation et de protection des données en Irlande et équivalente de la CNIL française, semble être sensible aux dernières déclarations du lanceur d'alerte qui avait révélé le scandale des écoutes Siri par Apple et ses sous-traitants à l'été 2019. Le principal régulateur de la marque à la pomme dans l’Union européenne réclame des éclaircissements… avant une prochaine enquête ?

Le régulateur des données irlandais entend l'appel de Thomas le Bonniec

Le gendarme irlandais de la donnée s'est donc rapproché d'Apple après les déclarations de Thomas le Bonniec dans les colonnes du Guardian. Le Français, qui a révélé son identité de lanceur d'alerte dans l'affaire des écoutes de Siri, fut l'employé d'un sous-traitant d'Apple à Cork, où il devait écouter des conversations et interactions échangées entre Siri et les utilisateurs, en français et en anglais.

Ce qui pousse aujourd'hui le régulateur à réagir en Irlande, c'est le fait que le lanceur d'alerte, aujourd'hui reconverti en journaliste, maintienne ses accusations, dénonçant une grave violation de la vie privée des utilisateurs de l'assistant personnel de la firme de Cupertino. « Il est inquiétant qu'Apple (et pas que) continue d'ignorer, de violer les droits fondamentaux et poursuive sa collecte massive de données », a-t-il déclaré.

La CNIL irlandaise surveille à nouveau Apple

Directement interpellé par écrit par le Bonniec, le régulateur irlandais des données a ainsi réactivé le dossier Siri dès jeudi. « Le DPC s'est engagé avec Apple sur ce problème lors de sa première apparition l'été dernier, et l'entreprise a depuis procédé à quelques modifications », explique dans un premier temps Graham Doyle, sous-commissaire de l'institution. Le géant américain s'était en effet engagé à n'enregistrer les conversations entre les utilisateurs et Siri qu'en cas de consentement explicitement fourni.

« Néanmoins, nous surveillons à nouveau Apple après la publication de cette déclaration publique (de Thomas le Bonniec) et attendons désormais des réponses », ajoute Doyle, qui ne parle donc pas officiellement d'enquête à ce stade. Il n'y en a d'ailleurs toujours pas eu consécutivement à cette affaire. Les prochains échanges entre l'autorité et la firme seront déterminants.

Le DPC rappelle que le Comité européen de la protection des données (EDPB) travaille actuellement à la construction de guides qui viendront réglementer les technologies d'assistance vocale.