Sur iOS, ce serait le parcours du combattant pour remplacer Safari par défaut par un autre navigateur - © Primakov / Shutterstock
Sur iOS, ce serait le parcours du combattant pour remplacer Safari par défaut par un autre navigateur - © Primakov / Shutterstock

Apple se retrouve dans le collimateur de l'Autorité de la concurrence britannique. Le géant californien aurait favorisé son navigateur Safari sur iOS en rendant difficile le choix d'alternatives et aurait menti au régulateur sur l'existence même de ces pratiques anticoncurrentielles.

Apple aurait-il goûté au fruit défendu ? Toujours est-il que la firme de Cupertino fait l'objet d'une enquête de l'Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) du Royaume-Uni. Dans le viseur des Britanniques, les pratiques du géant des GAFAM sur le marché des navigateurs mobiles.

C'est l'Open Web Advocacy (OWA), organisation qui milite pour un Web ouvert, qui a découvert le pot aux roses. Selon elle, Apple aurait non seulement entravé la concurrence, mais aussi menti au la CMA. Rien que ça.

Safari, le navigateur qui ne voulait pas laisser sa place

L'OWA accuse purement et simplement Apple d'avoir mis en place un véritable parcours du combattant pour les utilisateurs souhaitant changer de navigateur par défaut sur iOS. Il semblerait que la technique utilisée soit un « modèle sombre », autrement dit une interface conçue pour favoriser Safari au détriment de ses concurrents.

Concrètement, lorsque Safari était défini comme navigateur par défaut, l'option permettant de le changer devenait invisible dans les paramètres. En revanche, si un autre navigateur occupait cette place, l'option réapparaissait comme par magie. Un tour de passe-passe digital qui n'a pas échappé aux regards aiguisés de l'OWA et d'autres observateurs.

Ce comportement a été documenté par plusieurs sources indépendantes, captures d'écran et vidéos à l'appui. Même la CMA aurait constaté le phénomène. Une accumulation de preuves qui semble accabler Apple, d'autant plus que la firme aurait discrètement corrigé le problème dans une mise à jour d'iOS, sans jamais communiquer sur le sujet.

Changer le navagateur Safari par un autre par défaut est mission impossible selon OWA - Capture d'écran © OWA / Mélina Loupia pour Clubic
Changer le navagateur Safari par un autre par défaut est mission impossible selon OWA - Capture d'écran © OWA / Mélina Loupia pour Clubic

Quand Apple joue avec le feu... et les mots

La réponse d'Apple à ces accusations a de quoi laisser perplexe. Dans un document adressé à la CMA, l'entreprise nie purement et simplement l'existence du problème. « Ce n'est pas correct », affirme-t-elle, assurant que l'option de changement de navigateur a toujours été « clairement visible ».

Cette posture étonne l'OWA, qui y voit une tentative délibérée d'induire le régulateur en erreur. Le groupe souligne qu'Apple aurait pu simplement reconnaître avoir corrigé le problème, plutôt que de nier son existence. Une stratégie risquée, car fournir de fausses informations à une autorité de régulation peut constituer une infraction pénale au Royaume-Uni.

L'affaire prend une dimension particulière quand on considère le poids d'Apple. Une entreprise valorisée à des milliards de dollars qui semble jouer sur les mots dans une enquête officielle, cela fait tache. D'autant plus que la réponse a probablement été scrutée par une armée d'avocats avant d'être envoyée.

La balle est maintenant dans le camp de la CMA. Le régulateur britannique devrait rendre ses conclusions préliminaires d'ici la fin de l'année.

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Source : The Register, OWA