Si Apple communique très largement sur les mesures de protection de vie privée au point d'en avoir créé un argument marketing, il semblerait cependant que les pratiques de la société manquent de transparence.
Politico a pu mettre la main sur un document confidentiel de plusieurs pages rédigé par la CNIL, la Commission nationale de l'informatique et des libertés. Au travers de ce rapport, il apparaît que les pratiques d'Apple ne respectent pas réellement les lois européennes.
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Depuis plusieurs années, Apple communique sur la sécurité de ses produits. Cela inclut macOS, le navigateur Safari et plus récemment, le système iOS avec l'introduction prochaine du mécanisme Application Tracking Transparency ou ATT.
La CNIL a salué les efforts d'Apple avec l'ATT retournant à l'utilisateur une pop-up claire et permettant à ce dernier de donner ou non son consentement lorsqu'un éditeur souhaite collecter des données personnelles. Cette transparence a suscité la colère de Facebook, mais également des annonceurs. En France les organismes IAB France, MMAF, SRI et UDECAM avaient lancé une plainte en affirmant qu'Apple se réservait le monopole d'envoyer de la publicité ciblée tout en empêchant les autres d'accéder à l'IDFA, l'identifiant unique embarqué sur chaque smartphone. Cependant, Apple a obtenu gain de cause.
Il n'en reste pas moins que les pratiques d'Apple restent opaques. Lorsque la firme de Tim Cook avait obligé les éditeurs à lister les données collectées, l'équipe de WhatsApp avait d'emblée invité Apple à en faire de même pour ses applications, et notamment iMessage. La société avait immédiatement publié ces informations sur l'App Store.
Concernant l'ATT, Apple semble également ne pas être conforme au RGPD.
La CNIL pointe officieusement les pratiques d'Apple
Selon la CNIL, Apple estime ne pas avoir à recueillir le consentement des utilisateurs pour traiter les informations personnelles sur sa propre plateforme publicitaire parce que la société ne met pas en place de pistage. Cette définition serait toutefois biaisée.
Pour la CNIL, la notion de pistage chez Apple n'inclut pas la lecture ou l'écriture de données sur le smartphone. Concrètement, cela ne concernerait donc pas l'usage de cookies. Or pour se conformer à la politique européenne, Apple devrait donc demander également le consentement de ses utilisateurs.
Dans cette affaire, la CNIL a un rôle purement consultatif auprès de l'autorité de protection des données. Une enquête a d'ailleurs été ouverte dans le cadre de la plainte de France Digitale. Si les observations de la CNIL sont confortées par la Haute Autorité de la Concurrence, Apple pourrait avoir des comptes à rendre à chacun de ses opposants, à moins d'imposer aussi le consentement à ses propres services.
Source : Politico