© Koshiro K / Shutterstock.com
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Malgré des polémiques d'ampleur mondiale sur le sort de la minorité ouïghoure en Chine, les GAFAM sont encore une fois épinglés pour un potentiel recours à des ouvriers ouïghours forcés au travail.

Fréquemment réduits à une forme proche de l'esclavage par le pouvoir central chinois et forcés de travailler dans de nombreuses usines du pays, parfois à des milliers de kilomètres de leur ville d'origine, les Ouïghours se retrouvent tristement, une nouvelle fois, au centre de l'attention médiatique.

La Pomme sur le grill

Le temps passe, les polémiques s'enchainent depuis de (longues) années, le monde entier ne l'ignore plus et pourtant, les Ouïghours continuent de faire l'objet d'une politique étatique d'internement de masse comme d'esclavagisme en Chine.

Après des scandales pluriels, ayant sabré la réputation sur le vieux continent d'entreprises telle que Huawei qui a vu ses ventes, notamment de smartphones, s'effondrer ces derniers mois, d'autres firmes ne se gênent manifestement pas pour continuer d'exploiter la force de travail que représente la communauté ouïghoure.

Plusieurs ONG telles que Transparency Project et China Labour Watch, œuvrant pour les droits humains, ont notamment ciblé Apple, potentiellement coupable d'avoir passé des contrats avec sept sous-traitants concourant officiellement au « programme de réduction de la pauvreté » mis en place par Pékin. Officieusement, les firmes disposent de Ouïghours comme main-d'œuvre gratuite en plaçant leurs sites de production à côté des centres dans lesquels ils sont détenus. La marque à la pomme ne serait pas la seule visée.

Les GAFAM (encore) pointés du doigt

Ce n'est pas la première fois que la firme de Cupertino est accusée d'avoir recours à des sous-traitants dont les conditions de travail de leurs « employés » frôlent parfois l'esclavage. L'entreprise ciblée, Advanced-Connectek, fabriquerait des composants informatiques pour Apple. Celle-ci aurait été repérée par le biais d'images satellites analysées au sein d'un think tank australien. Nathan Ruser, chercheur en son sein, est formel : « Presque aucune autre usine du Xinjiang ne présente ces caractéristiques, à l'exception des parcs industriels où il y a du travail de détenus ».

La firme de Cupertino s'est pour l'instant contentée de nier les faits tout en annonçant diligenter une enquête sur le sous-traitant accusé. Néanmoins, le rapport dévoile que l'ensemble des GAFAM, à savoir Facebook, Microsoft, Google et Amazon, se fournissent également chez Advanced-Connectek.

En 2020, 83 firmes ont été incriminées par l’Australian Strategic Policy Institute pour avoir potentiellement recours de manière directe ou indirecte à l'emploi forcé de Ouïghours par le biais du « programme de réduction de la pauvreté » chinois. Mais le sort de cette minorité ne semble, une fois de plus, pas empêcher les dirigeants des GAFAM de fermer l'œil.