© Pxhere
© Pxhere

L'autorité britannique de la concurrence et des marchés a enquêté sur diverses plaintes antitrust déposées contre Apple. Voici ses conclusions : scoop, l’entreprise tient des positions anticoncurrentielles…

C’est une évidence, Apple ne rime pas vraiment avec écosystème ouvert. La marque à la pomme s’évertue depuis plusieurs mois à fermer les portes aux services de cloud gaming tiers, dont le GeForce NOW de NVIDIA, et à imposer le recours à WebKit comme moteur web des applications sur mobiles et tablettes. Ces verrouillages font l'objet d'une étude de marché lancée en juin 2021 par la CMA (Competition and Markets Authority). L’organisme britannique a rendu son verdict.

L’absence d’accès aux services de cloud gaming est préjudiciable pour les consommateurs

Concernant les services de cloud gaming, Apple n’autorise pas d’applications natives sur mobiles / tablettes, contrairement à Google avec Android. Pour accéder à un service comme le GeForce NOW depuis un iPhone, il faut passer par le navigateur Safari. Certains soupçonnent Apple d’agir ainsi pour favoriser son service Apple Arcade (qui n’est pas un service de cloud gaming mais simplement d’abonnement aux jeux).

La CMA estime qu'Apple « a bloqué l'émergence des services de cloud gaming sur son App Store. […] Les applications de jeux sont une source essentielle de revenus pour Apple et les services de cloud gaming pourraient constituer une réelle menace pour la position forte d'Apple dans la distribution d'applications. En empêchant ce secteur de se développer, Apple risque de priver les utilisateurs mobiles de tous les avantages du cloud gaming ».

Concrètement, la CMA conclut que l'exclusion des services de cloud gaming par Apple porte préjudice à la fois aux développeurs et aux consommateurs.

WebKit : un manque d’alternatives problématique

Au sujet de WebKit, le géant de Cupertino n'approuve que les navigateurs qui utilisent ce moteur et réserve certaines fonctionnalités à Safari.

Là encore, la CMA considère qu'Apple « interdit les alternatives à son propre moteur de navigation sur ses appareils mobiles, une restriction qui lui est propre ».

L’organisme « s'inquiète du fait que cela limite considérablement la possibilité pour les navigateurs concurrents de se différencier de Safari (par exemple, sur des caractéristiques telles que la vitesse et la fonctionnalité) ». En outre, la CMA juge que « cette restriction entrave aussi sérieusement les capacités des applications web – des applications qui fonctionnent sur un navigateur plutôt que d'avoir à être téléchargées individuellement –, privant ainsi les consommateurs et les entreprises de tous les avantages de cette technologie innovante ».

Notez qu’une enquête plus large sur les conditions qu'Apple impose aux développeurs est également en cours ; les conclusions n'ont pas encore été publiées. Enfin, la CMA mène aussi des investigations portant sur les conditions de paiement in-app instaurées par Google sur le Play Store.

Source : CMA