Décidément, l'iPhone ne vit pas ses meilleurs jours en Russie. Des milliers de fonctionnaires sont en effet sommés de ne plus utiliser le smartphone d'Apple pour leur usage professionnel.
Les relations entre la marque à la pomme et le pays de Vladimir Poutine sont tendues depuis le début de la guerre en Ukraine. Un mois après l'invasion du pays, Apple avait en effet décidé de bloquer Apple Pay en Russie.
L'iPhone suspecté d'espionnage pour le compte des États-Unis
En mars dernier déjà, le Kremlin demandait aux hommes politiques russes chargés d'affaires domestiques d'abandonner leurs iPhone. Cette initiative prend désormais une tout autre tournure. Selon le Financial Times, les autorités interdisent à des milliers de fonctionnaires et d'employés de l'État d'utiliser des iPhone depuis ce lundi 17 juillet. Cette mesure s'étend à tous les produits Apple, autant les tablettes, les téléphones que les ordinateurs, bien que leur usage dans un cadre privé reste autorisé.
Le ministère du Développement numérique ainsi que Rostec, l'entreprise publique sanctionnée par l'Occident pour avoir déployé la machine de guerre russe en Ukraine, sont concernés. Des mesures similaires sont déjà en place ou sur le point d'être appliquées dans les ministères des Finances et de l'Énergie.
Cette interdiction intervient après que le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a affirmé début juin avoir mis au jour une « opération d'espionnage par des agences de renseignement américaines » impliquant des appareils Apple. Le service de renseignement a assuré que des milliers d'iPhone, y compris ceux utilisés par les missions diplomatiques de la Russie dans les pays de l'OTAN, avaient été « infectés » par un logiciel de surveillance.
Moscou ne veut plus dépendre de technologies étrangères
Apple a démenti ces informations, affirmant n'avoir « jamais travaillé avec un gouvernement pour créer une porte dérobée dans un produit Apple, et qu'elle ne le fera jamais ».
L'interdiction de l'iPhone pour les fonctionnaires russes témoigne de l'envie de Moscou de moins dépendre des technologies étrangères. Un mois après le début de l'invasion de l'Ukraine, Vladimir Poutine a signé un décret exigeant que les organisations impliquées dans les « infrastructures d'information critiques », c'est-à-dire les soins de santé, la science et le secteur financier, passent à des logiciels développés à l'échelle nationale d'ici à 2025.
Sources : The Financial Times, Engadget