Voilà plusieurs mois que Canon faisait durer le suspense… L'attente des utilisateurs a finalement été récompensée par l'annonce tonitruante du boîtier mirrorless le plus puissant jamais créé par l'entreprise japonaise : il s'agit bien entendu de l'EOS R3.
Les rumeurs laissaient entrevoir un petit monstre de technologie, Canon nous le sert sur un plateau d'argent. Conçu pour servir les professionnels de la photographie sportive, l'EOS R3 est un appareil photo hybride qui condense l'expertise du constructeur japonais dans le domaine du DSLR à ses avancées récentes côté capteur électronique. Autant dire, un bien beau boîtier sur lequel il convient de revenir en détail.
Tout simplement le meilleur boîtier hybride de Canon
Au rayon des caractéristiques techniques inconnues jusque là, Canon dévoile la résolution de l'EOS R3. S'il est bien équipé d'un capteur empilé CMOS plein format, le boîtier affiche une résolution de 24,1 Mp. C'est certes moins que ce que propose le Sony A1 (50 Mp, pour rappel), mais compte tenu de l'orientation « sport » du R3, c'est loin d'être un problème. D'autant que le tant apprécié EOS 1D X Mark III, au rang des appareils photo reflex, compte pour sa part 20,1 Mp. Par ailleurs, le capteur empilé, une première chez Canon, permet une capture plus rapide de l'action sans distorsion de l'image.
Côté vidéo, l'EOS R3 n'est pas non plus en reste. Alors que l'on en savait peu avant la présentation officielle, Canon dévoile que son nouvel hybride peut filmer en 6K à 60 images par seconde en format RAW internet et en 4K jusqu' à 120 ips. Il semblerait que le constructeur a progressé du côté de la surchauffe qu'implique une capture vidéo prolongée à un tel format, comme l'indique le test réalisé par Techradar. Canon a également inclus le format Cinema Raw Light, qui permet de réduire drastiquement la taille des fichiers vidéos sans perdre en qualité d'image.
L'EOS R3 dispose d'une plage de sensibilité ISO qui s'étale de 100 à 102 400 (extensible de 50 à ISO 204 800). L'autofocus est capable de détecter les visages, les yeux, les animaux et les véhicules. Enfin, un stabilisateur d'image intégré (IBIS) assure une image nette jusqu'à 8 stops.
Réactivité et autofocus au cœur de l'EOS R3
Parmi les éléments phares d'un boîtier dédié à la photographie d'action, la vitesse de capture en rafale est déterminante. De ce côté-là, Canon n'a pas fait les choses à moitié puisque son R3 est capable d'atteindre le seuil impressionnant de 30 images par seconde avec suivi de l'exposition et mise au point automatiques en simultané, même en format d'image RAW 14 bits. Les performances du capteur dernier-né de Canon l'autorisent à pousser la vitesse d'obturation jusqu'à 1/64 000 s. afin de figer l'action plus vite que l'éclair.
Si une telle réactivité ne peut que forcer l'admiration, Techradar nous rappelle avec justesse à quel point la capture en rafale dépend d'une foule d'éléments, de l'objectif monté à la quantité de lumière ambiante. Les caractéristiques à ce propos sont donc toujours à prendre avec les pincettes de rigueur.
Conçu pour capturer l'action avec précision, l'EOS R3 est pourvu d'un viseur électronique abouti, le même que l'on retrouve d'ailleurs sur l'EOS R5. C'est un composant non négligeable qui peut faire toute la différence entre un DSLR et un appareil photo électronique, dans le cadre d'une prise de vue sportive. Ici, le fabricant a intégré un viseur de 5,76 millions de points à un taux de rafraîchissement de 120 fps et une couverture à 100 %. À cela s'ajoute un écran arrière orientable de 4,15 millions de points.
Parmi les features intéressantes prédites par les rumeurs, se trouvait l'Eye Control. Il s'agit d'une fonctionnalité de suivi du regard de l’utilisateur dans le viseur afin de déplacer le collimateur AF, inspirée de l'EOS 3, un boîtier daté de 1988.
Alors, qu'en est-il ? Les premiers tests laissent entendre que cette fonction, qui semble tout droit venir du futur, est certes bien présente et tout à fait sympathique, mais ô combien limitée. En effet, si l'Eye Control assiste l'utilisateur dans sa mise au point en permettant de contrôler le point du focus par le regard, il ne serait pas d'une grande aide en cas de besoin de tracking. Autrement dit, la fonctionnalité est intéressante, en plus d'être unique, mais risque bien de ne pas faire l'unanimité sur les bancs de la presse, au sein des stades. Peut-on malgré tout saluer l'effort des équipes R&D de Canon ? Assurément.
Accessoires, prix et disponibilité
Canon introduit également une nouvelle semelle multifonction qui assure la liaison et l'alimentation de nouveaux accessoires. Ceux-ci pourront donc fonctionner sans câbles ni batterie. Et au rayon des accessoires, le fabricant japonais a mis le paquet. Le micro directionnel DM-E1D, le transmetteur Speedlite ST-E10, et l'adaptateur de griffe multifonction AD-E1, indispensable pour assurer l'étanchéité de l'appareil, rejoignent les étals de Canon. Dès 2022, l'adaptateur AD-P1 conçu pour faire de son smartphone un moniteur externe sera également disponible à l'achat.
De concert avec l'annonce de l'EOS R3, Canon a aussi introduit deux nouveaux objectifs de la gamme RF : le 16 mm f/2.8 STM, un ultra grand-angle à focale fixe, ainsi que le 100-400 mm f/5.6-8 IS USM, un téléobjectif compact, polyvalent et stabilisé.
Commercialisé dès novembre à un prix de vente conseillé de 5 999 euros (boîtier nu), le Canon EOS R3 se glisse sous le tarif de vente initial du 1D X Mark III (7 290 euros) et du Sony A1 (7 299 euros).
Sources : Techradar, Digital Camera World, Canon