L'avenir de Casino (et par là-même, du géant du e-commerce Cdiscount) sera bientôt tranché. Le distributeur, lourdement endetté, a reçu deux grandes offres de reprise.
Les prétendants à la reprise du groupe Casino avaient jusqu'à lundi soir pour soumettre leurs propositions de sauvetage. Pour rappel, le distributeur est au bord de la faillite, avec une dette financière qui a atteint 7,6 milliards d'euros. Ce mardi 4 juillet, le Groupe Casino confirme dans un communiqué de presse qu'il a reçu deux offres de reprise.
Pour rappel, le groupe Casino se compose aujourd'hui des hypermarchés et supermarchés Casino, des enseignes de proximité Franprix, Leader Price, Monoprix, Vival, Spar, etc. mais aussi de chaines de restauration ainsi que du géant du commerce en ligne Cdiscount.
Qui va donc sauver ou reprendre Casino ?
La première offre reçue par Casino émane de ses actionnaires, les milliardaires Daniel Kretinsky (actionnaire indirect du Monde) et Marc Ladreit de Lacharrière. Le duo prévoit une recapitalisation à hauteur de 1,8 milliard d'euros au total « dont 500 millions d'euros de conversion de dette en capital », selon l'AFP. À savoir que ce sont déjà des actionnaires du Groupe Casino, et qu'ils avaient annoncé avoir précédemment apporté au total 900 millions d'euros eux-mêmes, soit respectivement 750 millions et 150 millions.
La deuxième proposition provient du trio d'hommes d'affaires Xavier Niel (également actionnaire du Monde), Matthieu Pipasse (gérant de la holding Le Nouveau Monde) et Moez-Alexandre Zouari. Les trois hommes ont déposé leur offre sous la bannière 3F Holding. Ils prévoient d'investir 900 millions d'euros dans le groupe. C'est Moez-Alexandre Zouari qui est appelé à prendre « la direction du groupe » si l'offre est avalisée, en tant que bon connaisseur du monde de la distribution.
Et la suite ?
Le conseil d'administration de Casino devra étudier les propositions et espère trouver un accord de principe « d'ici au 27 juillet 2023 ». Mais aucune décision ne sera prise avant les échanges avec les créanciers, assure le groupe.
Ce qu'il souhaite, c'est une conversion d'une grande partie de sa dette en capital, portant sur plus de 3 milliards d'euros de dettes non sécurisées et entre 1 et 1,5 milliard d'euros de dettes sécurisées. Ainsi, les créanciers deviendraient les actionnaires de Casino, au lieu de récupérer leur argent.
En tout cas, quelle que soit la décision prise, il semble que la maison mère Rallye perdra le contrôle de Casino, ce qui signe aussi la fin de la mainmise du patron historique Jean-Charles Naouri.
Cela étant dit, Casino souhaite tout de même conserver ses activités en France. Rappelons que le groupe emploie plus de 200 000 personnes dans le monde, dont un gros quart en France. Il espère donc augmenter son capital « d'au moins 900 millions d'euros », ce qui lui permettra d'avoir les liquidités adéquates pour mener à bien sa stratégie 2023-2025.
Source : lemonde.fr