Pour envoyer un message d’amour, une lettre administrative ou juste une liste de course, l’écrit a encore la côte dans les années 2020.
L’informatique puis le mobile ont changé les modes de vie. Après le succès du Blackberry des années 2000, iPhone et consorts ont éclipsé les claviers mécaniques. Ecrire vite, sans erreur, à une ou deux mains, en plein soleil ou dans la pénombre, tapoter l’écran de son téléphone ou sa tablette est l’étape nécessaire pour rédiger vos messages et autres missives.
Un clavier pour tous, tous les claviers pour un ?
Certains pourraient croire qu’il n’y a rien qui ressemble plus à un clavier virtuel qu’un autre clavier virtuel. La rédaction de Clubic se doit de rétablir la vérité : ils se ressemblent mais sont tous différents. Comme dans tout, il en faut pour tous les goûts ou plutôt pour tous les profils d’utilisateur. Comme toute sélection, nous avons fait l’impasse sur des applications de claviers Android. Donc les aficionados de manga, motifs kawaii ou western seront peut-être frustrés. Notons également que les déficients visuels ne sont pas oubliés, puisque Google a développé une solution adaptée.
Malgré sa popularité, nous avons volontairement soustrait de notre sélection Ai.type pour des raisons de sécurité. Son éditeur a en effet été touché par une fuite de 577 Go de données (incluant des mots de passe) fin 2017. Fin 2019, des chercheurs ont découvert un malware ainsi qu’un programme autorisant des micropaiements et nous préférons rester prudents.
Votre clavier actuel est mort, vive le nouveau clavier !
Pour changer de clavier, n’ayez crainte. Pas besoin d’être en mode développeur, de rooter et autres manœuvres d’alchimiste moderne. Nous avons rédigé un petit tutoriel, pour vous accompagner pas à pas. Rassurez-vous, tout changement de clavier indique le message suivant : « XXX peut collecter tout le texte saisi, notamment les données personnelles telles que les mots de passe et les numéros de cartes de crédit. » Donc, ce n’est pas un critère pour distinguer le bon grain de l’ivraie. En revanche, une app sans site web, qui n’indique pas clairement son identité sème le doute. Comme dit l’adage internet « quand c’est gratuit, c’est vous le produit ». Une app gratuite peut mettre la puce à l’oreille mais elle ne possède en général pas d’autorisation pour accéder à vos données personnelles. En revanche un clavier accédera à vos emails, messages SMS, Whatsapp, messagerie instantanée mais également à tout ce que vous tapez dans les moteurs de recherche. De plus, si vous souhaitez personnaliser votre clavier avec une photo, l’app accédera à votre photothèque, comportant des images très personnelles. La prudence est donc de rigueur.
Gboard, le clavier original by Google
Cela peut parait étonnant pour certains mais le clavier de Google n’est pas le clavier que l’on trouve forcément sur votre téléphone Android. Que vous ayez un smartphone Asus, LG, Samsung ou autres, vous ne connaissez probablement pas Gboard. Pourtant les claviers des constructeurs qu’il remplace laissent parfois à désirer…
Logiquement, le clavier Google est parfaitement adapté pour le système d’exploitation Android, conçu par Google. Et pour ne rien gâcher il est gratuit. Fort de son expérience en mobilité, Google ne brille pas forcément par une esthétique originale ou flamboyante. En revanche, Gboard détonne par ses fonctions.
Pour de la saisie classique, le confort est réel, notamment en swipant (en restant appuyé sur l’écran, pour passer d’une lettre à une autre). Soit il connait les mots, soit on peut les ajouter (et les supprimer) de votre dictionnaire personnel. Donc les « OKLM, PLS » et autres « avoir le seum » seront intelligibles et même suggérés par ce freeware. Si taper votre écran se révèle trop fastidieux pour vos petits doigts, un appui sur l’icone micro active la reconnaissance vocale. C’est pratique, très performant mais en plus il y a la « surcouche » Google, qui demeure sans équivalent. Donc votre verbe peut être traduit dans des centaines de langues différentes. Autre atout de poids, l’exploitation de la caméra (et reconnaissance visuelle) intégrée directement dans le clavier. En un clic, recherche et/ou traduction d’un texte sur internet, reconnaissance d’un monument ou d’un lieu, recherche d’un article avec un code barre… tout ce qui fait la puissance en big data de Google… mais aussi fait craindre le pire. Sur ce point, la confidentialité se coche et se décoche quand vous le voulez dans les paramètres, d’après ce qui est indiquée… Gboard est difficilement remplaçable tellement il est puissant et complet.
SwiftKey, un excellent devin
En deuxième position de cette sélection, nous avons opté pour le clavier de Microsoft. Si le géant de Redmond n’a jamais réussi à percer sur les mobiles, son expérience et sa puissance de feu ne sont pas à sous-estimer. A tel point que la technologie développée par Swiftkey se trouve désormais dans le système d’exploitation Windows 10 et il existe aussi une version pour iOS, sacrebleu ! Le plus remarquable est sans doute sa redoutable prédiction de mots, quel que soit le contexte. Certes les mots et expressions barbares peuvent lui faire encore défaut mais l’IA de Microsoft est très efficace. En outre, quelques paramètres sont activés pour ajouter des majuscules après les points, ajouter un point après deux appuis sur la barre d’espace ou encore insérer le mot prédit du milieu en appuyant deux fois sur la barre d’espace. Swiftkey est polyglotte puisqu’il connait plus de 500 langues et peut en utiliser jusqu’à 5 simultanément. Comme Gboard, Fleksy ou Ginger, le clavier de Microsoft autorise la traduction… mais uniquement par saisie. La reconnaissance vocale existe… en utilisant Google !
De plus, et c’est un autre atout caractéristique de Swiftkey, la personnalisation est à l’œuvre. Outre le redimensionnement, le mode de saisie en une main ou le clavier flottant, la customisation est reine. Non seulement, les thèmes sont plus nombreux mais on peut en créer d’autres avec une photo. Mieux, les réglages (et dictionnaires, prédictions et corrections…) sont améliorés et synchronisés si vous liez votre clavier Swiftkey à un compte Microsoft ou Google. Vos données sont ainsi stockées dans le cloud. Microsoft garantit que vos données sont cryptées et sécurisées. Ce freeware possède d’autre petits avantages face à la concurrence. On note ainsi l’accès direct à son calendrier pour copier-coller un rendez-vous par exemple. Ou encore un mode incognito dans lequel les mots que vous aurez saisis ne sont ni analysés, ni conservés. Les amateurs de souriards seront ravis de retrouver une large collection d’émojis mais également, de GIF (depuis giphy.com) et de stickers. Ici encore, il est possible de créer et réutiliser ses propres stickers.
Fleksy, le clavier nouvelle génération
On demande avant tout à un clavier d’être pratique et rapide. Fleksy se vante d’être champion du monde avec 88 mots par minute ! Dans la réalité, ce freemium est en effet très performant avec une prédiction intelligente des mots. Mais la langue de Molière n’est pas vraiment son fort. Les mots avec apostrophes sont ainsi oubliés de la prédiction. Heureusement, on peut ajouter des mots ou des acronymes dans un dictionnaire. Plus de 60 langues sont comprises par Fleksy. Son moteur d’intelligence artificielle Fleksynet est capable de vous accompagner dans la correction et prédiction de plus de 60 langues. La force incomparable de Fleksy sur ses concurrents est sans doute sa customisation extrême. Bien évidemment, il y a les thèmes (beaucoup sont payants d’ailleurs), mais également la disposition du clavier et des dizaines de paramètres (contour des caractères, taille…).
Mais ce clavier va encore plus loin. L’équipe de Fleksy a découvert que les utilisateurs américains passent 23h/semaine à envoyer des messages en switchant avec une trentaine d’apps par jour. La start-up a donc décidé d’intégrer plusieurs mini apps (appelées Flexsyapps) directement dans son clavier. On retrouve ainsi notamment Yelp, Youtube ou Giphy. C’est un confort vraiment appréciable et d’autres plug-ins vont voir le jour car un SDK est proposé gratuitement aux développeurs du monde entier. L’éditeur prévoit d'ajouter dans les prochains mois la localisation, la traduction, la météo, l’horoscope, les micropaiements. Wait and see. Pour les geeks attachés au look, Fleksy propose une vingtaine de thèmes gratuits colorés ou sombres. Pour utiliser un thème d’artiste ou une interface plus complexe, vous devrez vous délester de quelques euros… ou regarder des publicités pour gagner des « coins ». Pour exploiter à 100% les possibilités de ce clavier, les extensions sont indispensables que ce soit pour utiliser la prise en une seule main, la rangée de chiffres, les macros…. Mais seul 4 extensions sont gratuites. Pour en posséder d’autres, il faut encore payer. Fleksy se fait un point d’honneur à respecter votre vie privée en conservant vos données uniquement en local (sur le téléphone) avec possibilité de les supprimer à tout instant. Pour un freemium, Fleksy est un très bon compromis entre un Gboard ultra-perfectionné et un Facemoji clinquant.
AnySoftKeyboard, l’open-source respectueux de l’utilisateur
Enfin un clavier qui met la confidentialité des données personnelles en avant. Et cette app est open-source. En d’autres termes, vous pouvez lire son code sur Github https://github.com/AnySoftKeyboard et vérifier ainsi qu’il n’y a pas de logiciels malicieux ou de chevaux de Troie par exemple. Vous ne parlez pas Java ? Pas de problème, la communauté open-source est vaste et surveille à votre place. AnySoftKeyboard précise en outre qu’il ne partage pas vos informations personnelles, ni les transfèrent à l’extérieur de votre téléphone. Des centaines de développeurs garantissent ce la fiabilité et sécurité du code. On est rassuré.
Toutefois ce clavier alternatif n’en est pas moins performant. Certes, il n’y pas encore la performance d’un mastodonte établi depuis des dizaines d’années, mais les dictionnaires proposés en français proposent souvent le bon mot au bon moment. Le problème des accents et des apostrophes de la langue française sont nivelés par un dictionnaire spécifique. Au pire, il y a la reconnaissance vocale fourni -c’est un comble- par Google. AnySoftKeyboard évolue rapidement. Il supporte déjà les gestes pour accéder à des fonctions avancées. Par défaut, un swipe (glissement) vers le haut sur le clavier déclenche l’apparition d’un panneau. Celui-ci contient un ensemble d’outils pour sélectionner (avec des flèches ou au début/fin du texte), éditer (presse-papier / couper / copier/ coller) ou encore le mode de saisie.
Cette app autorise en effet le mode une main pour gaucher et droitier ou un mode original plus adapté quand l’écran est à l’horizontale. On apprécie par ailleurs l’accès à des dizaines d’emojis et émoticônes. D’autres sont gratuitement téléchargeables sur le Google Play Store. Contrairement à l’idée reçue, ce clavier open-source possède une interface similaire aux autres apps commerciales. Il existe des thèmes basiques (noir, gris et blanc), mais d’autres sont gratuitement téléchargeables. Nous apprécions particulièrement le thème adaptatif. Ce dernier change le fond du clavier selon l’app utilisée comme bleu sur Facebook. Si vous n’avez pas envie que Google sache où vous faites vos courses, cette app est un must.
Minuum, pour tous les doigts
Contrairement aux logiciels précédents, celui-ci est un shareware avec 30 jours d’essai. Même si le « petit clavier pour les gros doigts » (c’est son slogan) n’a pas beaucoup changé depuis plusieurs années, Minuum garde une place de choix dans les claviers alternatifs. Il réinvente en effet la manière d’utiliser un clavier. Oubliez-le si conventionnel clavier avec des caractères sur 3 lignes. Désormais, il n’y en a plus qu’une ! Les développeurs canadiens de Whirlscape ont casé toutes les lettres de l’alphabet dans une seule ligne ! Pour être plus explicite, vous passez votre doigt (même les gros) sur la zone contenant votre lettre, un petit pop-up s’ouvre affichant les lettres en plus gros. Ça peut paraître complexe en vous l’expliquant ainsi mais la manipulation est en fait assez aisée. Quelques petits jeux vous aident à maîtriser le clavier. L’écriture est prédictive en laissant le mode « slappy » activé. L’intelligence artificielle analyse le contexte des mots utilisés pour prévoir ce que vous tapez, sans lien avec un serveur distant. Ça fonctionne également avec les emojis !
Malgré sa vocation minimaliste, Minuum se révèle convivial. Certes, il n’y a pas de recherche de GIF ou de memes comme dans d’autres claviers (FaceMoji, GO Clavier), mais il y a au moins des emojis, avec suggestions contextuelle s’il vous plait. De plus, il existe une trentaine de thèmes gratuits avec notamment un thème ajustant l’opacité du clavier en fonction de l’heure du jour et un autre (caméléon, comme Fleksy) qui s’adapte aux couleurs de l’application utilisée. Pour customiser le thème avec photo et couleurs, l’achat est nécessaire. De toutes façons, Minuum est un shareware qui fonctionne pendant 30 jours. Amplement le temps pour vérifier son intérêt ou non. Nous le conseillerons davantage aux possesseurs de smartphones à petit écran mais il convient également à tout écrivain virtuel.
Ginger, le plein de divertissement
Ce Freemium épice les écrans de smartphones depuis peu, à la différence de ses homologues. Ces derniers misent soit tout sur le look (FaceMoji, GO Clavier…), soient sur la saisie (Gboard, SwiftKey…) mais il n’existe pas vraiment d’intermédiaire entre les deux. Cette app est peut-être le chaînon manquant. Sa prédiction des mots français est de très bon niveau, sans égaler toutefois les ténors GBoard et SwiftKey. En revanche, il est plus habile en anglais, presque aussi bon que le très spécialisé Grammarly. Ginger est en effet capable de détecter les erreurs grammaticales, de reformuler une phrase et même de trouver la définition d’un mot, tout cela uniquement en anglais donc. Mais contrairement aux claviers « techniques » comme GBoard, SwiftKey ou Grammarly, Ginger est plutôt dans la « coolitude ». Il possède de nombreux thèmes (une dizaine gratuits, sinon à partir de 0,99€). On trouve aussi bien des thèmes clairs, que sombres, unis ou avec des motifs. On peut sinon personnaliser facilement son clavier avec les couleurs de son choix et/ou une photo ou modifier la taille.
Comme GO Clavier ou Fleksy, la force de Ginger se trouve dans sa Smart Bar. Cette dernière comporte des raccourcis pour créer des notes, des événements dans l’agenda, une tâche dans votre todo-list, ou encore effectuer des recherches sur internet (web, photos, vidéos). Petit bonus supplémentaire, il y a même une zone « gaming ». En fait, l’utilisateurs accède à une demi-douzaine de jeux old-school comme Snake, sans sortir du clavier. On regrette cependant que cette app n’intègre pas la reconnaissance vocale comme un Gboard, Swiftkey ou Fleksy. Ginger offre un compromis intéressant dans la jungle des claviers. La plupart des utilisateurs peuvent se passer de la version payante (à partir de 6,5€/mois).
Chrooma, la customisation payante
Chrooma met en avant son interface évolutive qui s’adapte automatiquement à l’application que vous exploitez. En clair, bleu sur Twitter ou vert sur Whatsapp. C’est malin, c’est innovant… en 2016, au lancement de l’app. Désormais d’autres le font (Fleksy, Minuum, AnySoftKeyboard.…). Le mode nuit (fond foncé avec caractères en clair) est très agréable, d’autant plus qu’il s’active automatiquement avec un capteur ou une heure prédéfinie. Le clavier est clair et plaira aussi bien aux amateurs de tapping (saisie classique) qu’à ceux du swiping (glissement du doigt). S’appuyant sur la technologie développée par Google, Chrooma propose également la reconnaissance vocale. Un correcteur orthographique (signé LanguageTool, une référence open-source) existe pour vérifier votre prose. On apprécie la barre supérieure personnalisable. Grâce à elle, on ajoute ou enlève des boutons pour lancer des emojis, des GIF, le presse-papier, les commandes couper, copier, coller, le mode 1 main ou encore le partage d’images.
Tout n’est pas rose pourtant avec Chrooma. En dehors du thème caméléon et de quelques autres thèmes, il faut prendre la version payante. Et l’éditeur n’y va pas avec le dos de la cuillère : un abonnement de 6,99€/an ou 2,99€/mois. Sinon, c’est 12,99€ pour une licence à vie ! On pourrait être séduit étant donné les thèmes élégants et la praticité du clavier mais un critère important vient tacher ce tableau : la confidentialité. Chrooma a le mérite d’être franc dans sa collecte de données comme l’indique sa politique de confidentialité (uniquement en anglais alors que l’app est traduite en français…). Quand on voit les apps et données auxquelles accèdent Chrooma, on a un peu froid dans le dos. D’autant plus qu’il semble y avoir quelques bugs (selon les smartphones).
Grammarly, exclusivement pour les anglophones
Pour les anglophones, Grammarly est indispensable. C’est déjà une référence comme logiciel ou extension de navigateur. Avec seulement deux thèmes (un clair, un sombre), ce clavier n’est pas le plus esthétique et encore moins personnalisable. Pourtant, il excelle dans la langue de Shakespeare. Lors de son installation, vous optez pour l’anglais américain, britannique, australien ou canadien. Plus qu’un clavier alternatif, Grammarly est un véritable correcteur orthographique. Saisissez votre texte, outre la prédiction de mots, cette app détecte les éventuelles fautes de syntaxe comme un verbe à l’infinitif après le verbe « to like » conjugué et suggère une meilleure ponctuation. Mieux, il propose des synonymes pour les mots fréquents ou inadaptés par rapport au contexte. L’utilisateur améliorera ainsi progressivement ses connaissances en anglais.
Comme Ginger, le constat est beaucoup moins honorable concernant la langue de Molière. Grammarly devient presque analphabète, avec les mots français, même quand ils ne contiennent pas d’accents ou d’apostrophes. La prédiction est exécrable. La correction de syntaxe/ponctuation ou la suggestion de synonymes est tout simplement inexistante. Comme la plupart des claviers, Grammarly collecte des données personnelles (lieu, adresse email, contacts…) mais affirme le respect de ses utilisateurs. Dans sa politique de confidentialité, l’équipe de l’app affirme « Nous ne vendons pas et ne vendrons pas vos informations. Nous n'aidons pas les entreprises à vous faire connaître leurs produits ». En supprimant son compte, toutes les données personnelles sont effacées. Donc, à garder toujours installé sur votre smartphone et à activer quand vous en avez besoin.
GO Clavier, priorité au look, moins à la confidentialité
GO Clavier revendique plus de 200 millions d’utilisateurs, notamment des jeunes. Il est vrai qu’avec plus de 10000 thèmes et plus de 800 émoticônes (disponible dans un pack gratuit), chacun trouvera son bonheur. Si le thème téléchargé gratuitement n’est pas encore totalement à votre goût, rien de plus simple que de le modifier et changer sa police de caractère, son fond et même le son émit à chaque frappe. Pour la saisie en elle-même, nous sommes moins enthousiaste. Certes GO Clavier est pratique (notamment en mode 1 main), mais la prédiction a beaucoup de mal avec la langue française. Le module d’amélioration de la prédiction ne fonctionne qu’en anglais et la reconnaissance d’écriture manuscrite ne comprend que le chinois… L’éditeur a toutefois ajouté une touche dédiée à notre chère apostrophe pour un confort appréciable. Environ 60 langues sont acceptées par GO Clavier. Plusieurs plugins sont téléchargeables gratuitement pour changer la voix, obtenir un réveil, etc. D’autres apps font aussi bien sinon mieux ces fonctions.
On apprécie également la possibilité d’affecter un module à deux touches. L’utilisateur peut, à sa convenance, choisir entre la recherche (parmi une vingtaine de services comme Amazon ou Sephora, le pavé directionnel avec touches d’édition, le magnétophone-changeur de voix ou encore l’ajout d’un émoji, sticker, GIF et autres avatars. Plusieurs pubs apparaissent régulièrement. Pour les faire disparaitre, une seule solution, passer à la version payante. L’abonnement coûte 9,99$/ mois ou 59,88$/an. Ça fait cher le souriard. Plus problématique, le respect de la vie privée est vanté par l’éditeur mais les explications sont assez obscures. Une case est pré-cochée dans les paramètres de confidentialité « pour améliorer l’expérience utilisateur », sans plus d’explications. Comme Facemoji, GO Clavier est très plaisant esthétiquement mais d’autres éditeurs ou claviers se montrent plus transparent et moins cher.
Facemoji, l’avalanche de thèmes
Sans vouloir spoiler, ce clavier n’est pas le clavier alternatif dont rêve les business men et working girls. Comme son nom l’indique, Facemoji mise avant tout sur son interface. Il se rapproché ainsi de GO Clavier sur ce point. Avec plus de 1500 thèmes différents, c’est bien le diable si vous ne parvenez pas à trouver un modèle à votre gout. Rassurez-vous, même les fans de licornes, de séries TV et autres cultures pop devraient trouver leur bonheur. Outre les multiples thèmes acidulés ou non, Facemoji regorge de plus de 3600 emojis, émoticônes, GIF, stickers d'émoticône ! Il existe donc nécessairement une petite image adaptée à vos messages. L’intelligence artificielle est même capable de vous en suggérer selon le contexte.
Concernant la confidentialité de vos données personnelles, Facemoji met en avant sur la page d’installation qu’il ne collecte jamais d’informations personnelles sans le consentement de l’utilisateur. Cependant, le partage de données est activé par défaut… Rappelons que cette collecte aide à améliorer les performances du clavier. Le geste est louable, toutefois la politique de confidentialité est assez obscure et uniquement rédigé en anglais. A l’image de GO Clavier, Facemoji ne brille pas sur la transparence de sa société. Donc, ne succombez aux chants des sirènes de cette app que si vos données personnelles ou professionnelles ne nécessitent pas une totale discrétion. Si vous aimez changer souvent de thèmes, cette app est en revanche à conseiller.
En résumé
Vous l’avez vu, il n’existe pas de clavier alternatif parfait. Fleksy semble être un juste équilibre entre l’attrait esthétique et les fonctionnalités (prédiction, traduction, reconnaissance vocale). Ginger est également un bon clavier pour la saisie en français (encore plus en anglais) et le lancement d’apps. Le respect des données de ses utilisateurs semble claire et sérieuse. Gboard excelle dans la prédiction, traduction ou la reconnaissance vocale et visuelle au détriment de la protection de vos données, transmises ou vendues à des « partenaires commerciaux ». Swiftey propose moins de fonctions que Gboard mais se révèle meilleur en prédiction. Si vous tapez vos textes uniquement en anglais, Grammarly est incontournable (même si Ginger est déjà très bon). Facemoji et GO Clavier ont le vent en poupe mais ces app chinoises ne sont pas claires quant à la collecte et gestion des données personnelles de leurs utilisateurs. Pour les petits écrans, Minuum est payant mais vaut largement le détour. Pour des données sensibles ou simplement plus de prudence, AnySoftKeyboard est la petite app open-source qui s’étoffe de mois en mois et se montre aussi bon que des équivalents commerciaux.