Aujourd’hui, la très grande majorité des smartphones embarquent nativement un lecteur multimédia d’appoint. Amplement suffisants pour lire de courtes vidéos personnelles, ils éprouvent rapidement leurs limites dès lors qu’il s’agit de jouer un film ou une série, plus exigeants au regard de la prise en charge des formats et codecs audio et vidéo.
- Prise en charge de nombreux formats vidéo et audio.
- Interface utilisateur simple et intuitive.
- Logiciel open source sans publicités.
- Efficace et fonctionnel.
- Gestion parfaite des formats et codecs les plus obscurs et les plus récents.
- Contrôles gestuels personnalisables.
- Prise en main agréable
- Collecte illustrations et informations additionnelles à partir des bases de données IMDb et TMDB
- Excellente gestion de tous les codecs et formats
Mettre la main sur un player ergonomique, performant, flexible et polyvalent n’est cependant pas une mince affaire. L’offre est dense sur le Google Play Store, mais la qualité n’est que très rarement au rendez-vous.
Pour établir cette sélection, nous avons fait le choix de nous pencher sur des solutions gratuites. Certaines le sont inconditionnellement comme VLC, mpv-android, Nova Player et KMPlayer, d’autres intègrent un peu de publicité à l’image de MX Player et XPlayer. Dans ce cas, nous nous sommes assurés de la quantité raisonnable des spots, mais surtout qu’aucune annonce intrusive n’interrompait la lecture en cours.
Les critères de sélection ont pris en compte l’interface, la prise en charge native des formats, codecs, définitions, les solutions proposées par les éditeurs en cas d’incompatibilité avec certains codecs, le respect de la qualité d’image et de son originale, ainsi que les fonctionnalités (indispensables et valeurs ajoutées) des solutions testées.
1. KMPlayer
Officiellement présenté en 2002 par le développeur indépendant Kang Yong-Huee et racheté en 2007 par la plateforme de streaming coréenne Pandora TV, KMPlayer est un incontournable. D’abord déployé sur desktop, le projet est porté sur mobile en 2014 et connaît un succès quasi immédiat. Sept ans plus tard, l’application bénéficie d’un support actif et fédère toujours autant, à juste titre.
KMPlayer s’organise autour d’une interface entièrement traduite en français et plutôt agréable à parcourir. La page d’accueil liste les médias récents, recense automatiquement les répertoires de stockage vidéo internes et intègre un module de streaming URL. Outre quelques options réservées à la version Premium de l’appli, la boîte à outils agrège l’ensemble des fichiers de sous-titres détectés sur le smartphone, et ce quel que soit leur chemin de sauvegarde.
Depuis l’icône de configuration de l’écran d’accueil, libre à chacun et chacune d’ajouter de nouvelles catégories (services de cloud, réseaux, favoris). Il est ainsi possible d’accéder rapidement à d’autres dossiers et emplacements de stockage non reconnus par défaut. On précise ici que l’application détecte automatiquement les lecteurs connectés au réseau local, facilitant les modalités d’accès aux serveurs distants (nom d’utilisateur et mot de passe devraient suffire).
Codecs manquants et système D
L’atout principal de KMPlayer réside dans sa gestion polyvalente des formats (AVI, MOV, MP4, MKV, WMV, RMVB, 3GP, M4V, MPG), définitions (HD, Full HD, UHD 4K et 8K), codecs audio et codecs vidéo (dont x265).
Au cours de notre prise en main, nous n’avons rencontré d’écueil qu’avec le Dolby Digital Plus (E-AC3), non pris en charge nativement par l’application. Dans ce cas de figure, deux solutions s’offrent aux utilisateurs et utilisatrices éconduits, à commencer par vérifier que l’appli est autorisée à solliciter les codecs externes, dans le cas où ces derniers sont déjà disponibles sur le système (Plus d’options > Paramètres > Généralités > Utilisation du codec externe). En cas d’absence des codecs supplémentaires requis, KMPlayer renvoie vers une requête web dont les résultats de recherche mènent vers de nombreux tutoriels d’installation des éléments manquants. On aurait préféré une documentation et un lien de téléchargement officiels plutôt que de devoir visiter quatre ou cinq sites en anglais, aux méthodes disparates et pas toujours concluantes.
Un lecteur fonctionnel
Passée cette déconvenue, KMPlayer offre satisfaction sur de nombreux points. La lecture des fichiers est fluide, que le média soit stocké localement, sur le réseau (ici un NAS) ou sur un espace de stockage en ligne (Google Drive, Dropbox, OneDrive et Yandex Disk). L’accélération matérielle se révèle franchement efficace pour les vidéos UHD, tandis que la qualité d’image est conforme à ce que l’on attend des définitions les plus élevées.
En matière d’options indispensables, on peut évidemment compter sur les contrôles gestuels permettant de mettre la vidéo en pause et de redémarrer la lecture, de zoomer/dézoomer l’image, d’avancer rapidement ou de revenir en arrière, de régler le volume sonore et de modifier la luminosité du bout des doigts. La possibilité de verrouiller les contrôles tactiles durant la diffusion élimine les risques de coupures vidéo induits par un effleurement involontaire de l’écran. En cas d’interruption, KMPlayer reprend là où l’on s’était arrêté et réapplique automatiquement les réglages personnalisés en amont.
La lecture en arrière-plan et les fenêtres flottantes sont également prises en charge et fonctionnent bien, autorisant les spectateurs et spectatrices multitâches à consulter d’autres applications tout en gardant une oreille et/ou un œil sur le film en cours de diffusion. On note toutefois des temps de latence plus ou moins prononcés à la reprise de la lecture dans le lecteur principal, dépendants de la qualité de la vidéo et de son support de stockage.
La gestion avancée des sous-titres couvre à la fois la resynchronisation manuelle du texte décalé, la recherche de sous-titres stockés dans un autre répertoire que celui de la vidéo lue et le téléchargement de sous-titres sur OpenSubtitles.org. Quelques fonctions liées au volume sonore regroupent un module de resynchronisation des pistes audio en cas de décalage son/image, un amplificateur plafonné à 200% et un égaliseur 10 bandes (31,25 Hz à 16 000 Hz, réglages personnalisés et presets).
Une gestion approximative du cast
KMPlayer est compatible Google Cast et permet théoriquement de streamer les contenus vidéo mobiles sur les téléviseurs connectés. Dans les faits, nous avons été confrontés à des difficultés de diffusion des fichiers 4K (incapacité à lancer la lecture, démarrage extrêmement long, ralentissements, plantages) au cours de nos essais. En revanche, les vidéos moins volumineuses passent le test du cast avec succès.
On termine sur les paramètres généraux de l’application, pensés pour améliorer l’expérience d’utilisation. Outre le verrouillage de l’orientation de l’écran, KMPlayer propose de modifier la durée avant masquage des boutons de contrôle, de sauvegarder les réglages de resynchronisation personnalisée des pistes audio et d’ajuster les réglages de l’avance rapide.
2. MX Player
- Bonne organisation des réglages
- Reconnaissance automatique .nomedia
- Compatibilité avec tous les formats et codecs, ou presque
Lancé en 2011, MX Player s’est rapidement imposé comme une référence sur mobile. En 2018, le projet est racheté par l’entreprise indienne Times Internet pour 140 millions de dollars. En 2019, Tencent y investit près de 111 millions de dollars. Aujourd’hui, l’application bénéficie toujours de mises à jour régulières de manière à offrir une solution complète et en phase avec les évolutions techniques à ses utilisateurs.
À première vue, MX Player affiche une interface peu attrayante. Son organisation lui confère néanmoins une ergonomie plutôt bien pensée, alors que la page d’accueil recense automatiquement les répertoires vidéo détectés sur la mémoire interne (reconnaissance des fichiers .nomedia), tandis que l’ensemble de ses fonctionnalités principales rejoignent logiquement le volet latéral. Contrairement à KMPlayer qui use et abuse d’icônes parfois redondantes ou peu représentatives, MX Player fait le choix d’intitulés génériques clairs derrière lesquels se cachent les paramètres et réglages attendus. On peut toutefois tenter d’améliorer légèrement la présentation de l’écran d’accueil en optant pour un thème sombre (ou coloré selon les goûts de chacun) et en modifiant le mode d’affichage des contenus répertoriés (dossiers/fichiers, grille/liste).
Utilisateurs et utilisatrices, retroussez vos manches !
Outre les vidéos stockées sur le système, MX Player prend en charge les contenus disponibles sur le réseau local. On regrette que l’application ne soit pas en mesure de détecter automatiquement les dispositifs connectés, obligeant utilisateurs et utilisatrices à configurer manuellement l’ajout et la connexion à un nouveau serveur. Pensez à décocher la case "Connexion anonyme" si votre appareil exige un mot de passe.
La diversité des formats (dont 3GP, AVI, MKV, MP4, MPEG, MOV, VOB, WMV, WEBM), codecs et définitions (HD, Full HD, UHD) supportés par MX Player en fait un lecteur parfaitement adapté aux types de fichiers vidéo les plus courants. Depuis quelque temps, l’application gère nativement le codec AC3. En revanche, à l’instar de KMPlayer, il faudra télécharger un pack de codecs additionnels pour espérer profiter d’un son Dolby Digital Plus (E-AC3). Une fois le pack téléchargé, n’oubliez pas de l’associer à l’application (Menu > Paramètres du lecteur > Décodeur > Général > Codec personnalisé).
Un lecteur performant et complet
La lecture multimédia sur MX Player se révèle fluide et cohérente avec la qualité originale des fichiers, qu’ils soient stockés en local ou sur le réseau. On apprécie la prise en charge de l’accélération matérielle (HW) qui permet de profiter pleinement des vidéos UHD, sans saccades ni dégradations de l’image. L’application vante par ailleurs sa propre solution de décodage accéléré GPU (HW+).
Après comparaison des deux décodeurs, nous n’avons pas trouvé d’intérêt à l’utilisation du HW+. D’une part, le HW s’est montré parfaitement opérationnel pour l’ensemble de nos vidéos de test. D’autre part, certains atouts du HW+ soulignés dans les FAQ de MX Player nous ont laissés perplexes, notamment concernant la gestion du volume. Censé pouvoir booster le son à 200%, le HW+ ne fait en réalité qu’atténuer le volume original pour donner l’illusion d’une plus grande amplitude sonore. Et même à 200%, il n’atteint toujours pas le volume maximal disponible avec le HW.
MX Player se montre plutôt généreux en matière d’options de lecture, mais nécessite que l’on farfouille dans les paramètres du lecteur et que l’on se décide vite, le masquage automatique des boutons intervenant beaucoup trop rapidement. Les raccourcis par défaut offrent un accès rapide au choix des pistes audio (sélection de la langue et ouverture des pistes stockées dans un autre répertoire), aux réglages des sous-titres (forcés, complets, recherche et téléchargement sur OpenSubtitles, synchronisation, vitesse, disposition et affichage du texte), aux outils de recadrage de l’image (étirer, couper, 100%, adapter), ainsi qu’à la fonction de fenêtre flottante.
Un bandeau personnalisable d’options secondaires regroupe un égaliseur cinq bandes (60 Hz à 14 000 Hz, réverbération, basses), un module de vitesse de lecture, l’activation de la lecture en arrière-plan, le verrouillage de la rotation de l’écran, un mode nuit ou encore un sleep timer. Il est enfin possible de verrouiller totalement l’écran pour empêcher tous types d’interruptions involontaires.
De nombreuses autres options plus techniques se cachent derrière les Paramètres du lecteur de l’application (volet latéral accessible depuis la page d’accueil). On y trouve de quoi configurer par défaut les réglages généraux audio, de sous-titres et de lecture.
Peu de défauts, mais des points faibles d’envergure
MX Player annonce la prise en charge de la diffusion sur les appareils connectés tiers et propose de convertir à la volée les formats non compatibles avec Google Cast. Une bonne intention que vient gâcher le caractère non fonctionnel et peu ergonomique de la technologie au regard de vidéos volumineuses. En réseau comme en local, le cast démarre une fois sur deux. La projection est sans cesse interrompue par des délais de chargement interminables. Notons également l’absence de contrôles de lecture (ni barre de progression, ni réglages du volume, ni aucune autre option permettant d’ajuster la qualité de l’image, les sous-titres ou la langue).
La version gratuite de MX Player intègre des annonces au démarrage de l’application et à la reprise d’une lecture suspendue. Aucune publicité n’est venue interrompre les vidéos en cours de diffusion. On signale enfin que depuis la mise à jour 1.41.13, MX Player exige l’accès à tous les fichiers stockés sur les mémoires interne et externe du smartphone.
3. XPlayer
- Interface simple et efficace
- Excellente gestion des formats et des codecs
- L’essentiel des fonctionnalités attendues est là
La première chose qui saute aux yeux avec XPlayer, c’est sa simplicité. Une fois l’accès aux fichiers multimédias autorisé, l’application scanne le système et liste l’ensemble des dossiers locaux contenant des vidéos. Une opération rapide dans la mesure où le crawler intégré détecte les fichiers .nomedia, sautant l’analyse des emplacements vides d’éléments multimédias.
Flexibilité, exhaustivité et performances
En cohérence avec cette première impression de clarté, XPlayer s’organise autour d’une interface sans chichi. L’écran d’accueil s’ouvre d’emblée sur les contenus vidéos, tandis qu’une barre de menus efficace offre un accès rapide aux musiques et aux playlists personnalisées. Les dossiers précédemment détectés par l’analyse sont listés par ordre alphabétique. Une fonction "Ajouté récemment" permet d’accéder directement aux fichiers les plus récents, tandis que l’intitulé "Répertoires" autorise utilisateurs et utilisatrices à naviguer parmi les emplacements du système pour rechercher manuellement des vidéos non indexées par l’application. Ne manque à XPlayer que le support de connexion au réseau local sans lequel il n’est pas possible de parcourir et streamer des contenus stockés sur un serveur distant.
Soucieux d’améliorer l’expérience utilisateur selon les exigences et habitudes de chacun, XPlayer propose différents modes d’affichage pour les éléments agrégés (détails, contenus, grandes icônes). Une barre de progression met en évidence les vidéos partiellement visionnées, tandis que l’application reprend automatiquement la lecture des films et séries déjà entamés là où l’on s’était arrêté.
Lorsque XPlayer annonce pouvoir lire tous les types de fichiers multimédias, il ne ment pas. Le lecteur a en effet été capable de jouer l’ensemble de nos vidéos de test sans jamais flancher, ni exiger d’accès à des codecs tiers que l’appli n’intègrerait pas nativement (DD Plus compris). Dans le détail, le service prend notamment en charge les formats MKV, MP4, M4V, AVI, MOV, 3GP, WMV, RMVB, TS, gère les définitions HD à UHD (4K) et prend en charge efficacement les codecs x264 et x265. La qualité d’image et de son est respectée lors de la diffusion, et l’accélération matérielle permet de profiter pleinement des vidéos les plus lourdes sans sursolliciter le CPU du smartphone, ni provoquer de saccades pendant la lecture.
XPlayer, MX Player : comme un air de famille
Celles et ceux ayant déjà eu affaire à MX Player ne devraient pas se sentir perdu face à XPlayer dont le lecteur reprend presque trait pour trait le template de son concurrent. On apprécie toutefois que les outils disponibles soient mieux organisés, tant et si bien que l’on ne perd pas de temps à fouiller menus et sous-menus en quête d’une fonction spécifique. Le bandeau d’actions rapides regroupe quelques options indispensables et de confort comme le lecteur flottant, la lecture en arrière-plan, la luminosité, le verrouillage de la rotation automatique, le mode nuit, un sleep timer et un égaliseur 5 bandes (60 Hz à 14 000 Hz, réverbération, basses, virtualisation).
En marge de ces raccourcis, le menu d’options supplémentaires (trois points superposés, en haut à droite de l’écran) permet d’accéder aux réglages de l’accélération (logicielle ou matérielle), à la configuration du flux audio (choix des langues et ajustement de la synchronisation) ainsi qu’aux paramètres des sous-titres (choix de la langue, ouverture d’un fichier stocké dans un répertoire tiers, téléchargement des sous-titres sur OpenSubtitles, personnalisation de l’affichage du texte). À gauche de l’icône des options supplémentaires, un bouton permet de parcourir le contenu du répertoire de stockage de la vidéo en cours sans quitter la lecture. Enfin, sous la barre de lecture, une icône d’ajustement de la vidéo au cadre permet de modifier le ratio par défaut de l’image (16:9, 4:3, 18:9). Bien évidemment, XPlayer prend en charge les raccourcis gestuels permettant de gérer le volume, la luminosité et la lecture rapide d’un simple glissement de doigts sur l’écran. Le verrouillage de l’écran bloque tout contrôle tactile involontaire en cours de lecture.
Bien que la diffusion reprenne automatiquement à l’endroit où l’on s’est arrêté, on regrette que l’application ne garde pas également en mémoire les modifications d’affichage et paramètres personnalisés susmentionnés. Un défaut qui oblige spectateurs et spectatrices à reconfigurer les options de lecture à chaque lancement d’une vidéo.
Le cast : le retour de la bête noire
Le cast pose également problème chez XPlayer. L’application n’intégrant pas de décodeur pour assurer la compatibilité des vidéos avec Google Cast, seuls les formats supportés par la technologie de Google peuvent bénéficier de la fonctionnalité. On pointe également l’impossibilité de sélectionner pistes audio et sous-titres pour les médias concernés, en amont comme en cours de diffusion. Enfin, les vidéos aux sous-titres incrustés se voient systématiquement amputées du texte qui les accompagne. En l’état actuel des choses, l’expérience est trop douloureuse pour considérer la fonction cast comme fonctionnelle.
À l’image de MX Player, le modèle économique de XPlayer repose sur la publicité. Bandeaux et popups d’annonces sont plutôt nombreux, mais n’interrompent jamais une lecture en cours.
4. mpv-android
- Efficace et fonctionnel.
- Gestion parfaite des formats et codecs les plus obscurs et les plus récents.
- Contrôles gestuels personnalisables.
Difficile de faire plus rudimentaire que mpv-android. Pourtant, si l’application peut sembler rustique sur bien des points, en particulier sur le plan esthétique, elle n’en demeure pas moins un outil fiable, flexible et performant. Le projet open source est activement développé depuis 2016 et bénéficie de mises à jour régulières corrigeant bugs, instabilités et vulnérabilités, tout en ajoutant également des fonctionnalités réclamées par ses utilisateurs et utilisatrices.
Rapidement évoquée ci-dessus, l’interface de mpv-android ne brille pas par sa convivialité. La page d’accueil regroupe les dossiers détectés sur la mémoire de l’appareil et la carte SD, tous contenus confondus. Pour n’afficher que les répertoires contenant des fichiers médias, il suffit de tapoter l’icône des filtres, seule option de tri disponible. En guise d’affichage, il faudra se contenter d’une liste standard, façon gestionnaire de fichiers. Le menu des paramètres, quant à lui, permet seulement d’accéder aux options de configurations générales et au module de chargement des URL à streamer. Commune à l’ensemble des lecteurs présentés ici, cette dernière fonction compense l’absence de la prise en charge du réseau local, à condition que l’on soit en mesure de générer des liens de diffusion fonctionnels pour les vidéos stockées sur des serveurs distants.
Formats, codecs, définitions : prise en charge totale
mpv-android étant basé sur les bibliothèques libmpv et ffmpeg, l’application est capable de lire nativement (presque) tous les formats, codecs et définitions. Un atout de taille qui le place d’office dans la catégorie des indispensables. Dans la pratique, mpv-android tient en effet toutes ses promesses. La diffusion vidéo respecte la qualité de l’image et du son, tant en SD (XviD-AVI et MP4)/MP3 qu’en Full HD (x264-MKV)/AC3 et UHD (x265-MKV)/E-AC3 ou DTS (spécifications de nos vidéos de test). La prise en charge de l’accélération matérielle permet une lecture plus fluide des vidéos les plus volumineuses, tandis que l’accélération logicielle prend automatiquement le relais en cas d’échec du décodeur hardware.
Simplicité, efficacité, flexibilité
Contrairement aux autres solutions ici proposées, mpv-android mise sur un lecteur simplifié, sans icônes superflues. La barre de lecture s’astreint à un seul bouton lecture/pause, invitant spectateur et spectatrices à naviguer dans une vidéo à l’aide du curseur. En lieu et place des contrôles habituels, on trouve des raccourcis concernant les modifications rapides de flux audio, de sous-titres, de décodage HW/SW et de vitesse de lecture. En haut à droite de la fenêtre de lecture, une icône de verrouillage de l’écran bloque toute action tactile, tandis qu’une autre permet de basculer en fenêtre flottante. À noter que le passage du lecteur principal au mini-lecteur se fait sans accroc, et réciproquement. Voilà tout pour les fonctionnalités accessibles directement depuis le lecteur.
Pour accéder aux options plus avancées, il faudra se rendre dans les paramètres (roue crantée). On concède que la boîte de dialogue qui s’ouvre n’a rien de bien engageant et qu’un effort de mise en page serait le bienvenu. Encore une fois, mpv-android fait le choix de l’efficacité au détriment de l’ergonomie. Avec quelques notions d’anglais (l’application n’est pas traduite) et le sens de la débrouillardise, les utilisateurs et utilisatrices motivés devraient toutefois pouvoir s’y retrouver.
Les paramètres avancés permettent donc d’ajouter une source audio externe et de charger un fichier de sous-titres stocké dans un répertoire tiers, d’activer la lecture en arrière-plan (à nouveau, la bascule est fluide dans les deux sens) et d’obtenir un rapport statistique en temps réel des performances vidéo (infos techniques, frame time, cache). Enfin, des options additionnelles offrent la main sur la gestion de la luminosité, des contrastes, du gamma et de la saturation, la resynchronisation audio et sous-titres, le ratio de l’image (original, 16:9, 4:3 et 2.35:1). En revanche, pas de compatibilité pour le cast en vue.
Comme mentionné plus haut, mpv-android est particulièrement flexible. Depuis les paramètres de l’application (écran d’accueil > icône des paramètres > Settings), chacune et chacun peut librement configurer les comportements généraux du lecteur : piste audio à jouer par défaut, fichier de sous-titres à synchroniser en priorité, affichage des boutons de contrôles détaillés sur le lecteur, étirement de la vidéo au-delà de l’encoche, suppression des bandes noires, interpolation, etc. On apprécie également de pouvoir personnaliser l’ensemble des contrôles gestuels supportés, ainsi que d’être autorisé à éditer directement les fichiers de configuration mpv et input.
On chipote, on chipote
On précise enfin que mpv-android gère la reprise des vidéos stoppées en cours de lecture à l’endroit où l’on s’est arrêté, à condition d’activer l’option dans les paramètres de l’application (Settings > General > Save position on quit). La fonctionnalité est opérationnelle, mais on aurait aimé profiter d’un raccourci vers le dernier média joué et non terminé sur l’écran d’accueil. En l’absence d’une telle fonction, il faudra aller le chercher manuellement dans son répertoire de stockage.
5. Nova Player
- Prise en main agréable
- Collecte illustrations et informations additionnelles à partir des bases de données IMDb et TMDB
- Excellente gestion de tous les codecs et formats
Aux antipodes esthétiques de mpv-android, il y a Nova Player, un projet open source dédié aux passionnés de cinéma, anciens collectionneurs de DVD, sensibles aux méthodes de classement de leurs films et séries préférés. À mi-chemin entre un lecteur standard et un media center type Kodi ou Plex, l’application allie l’utile à l’agréable, formulant la promesse d’une expérience multimédia complète, intuitive et qualitative.
Après avoir autorisé l’accès aux fichiers médias du smartphone, Nova Player analyse dans le détail le contenu des répertoires sur les stockages interne et externe. Dans la mesure où l’application ne propose pas la reconnaissance des éléments .nomedia, le processus peut durer plusieurs minutes. Patience, donc.
Un simili media center réussi
Nova Player profite d’une interface classique, mais bien pensée. La bibliothèque est organisée en catégories dont les plus intéressantes sont la rubrique Films et la rubrique Séries. Comme leurs noms l’indiquent, c’est ici que l’on retrouve longs métrages et shows télévisés stockés localement. On apprécie également l’accès simplifié aux Dossiers proposant de parcourir facilement les répertoires de la mémoire interne.
Depuis ce même panneau de menu, centre névralgique de l’application, utilisateurs et utilisatrices se connectent aux réseaux SMB, UPnP, FTP et cloud. Nova Player identifie automatiquement les serveurs et répertoires partagés, contournant ainsi les diverses étapes de configuration techniques. Un mot de passe et un nom d’utilisateur suffisent à accéder aux contenus distants.
D’un point de vue visuel, Nova Player se démarque clairement de la concurrence par sa faculté à lier des informations additionnelles récupérées en ligne aux contenus multimédias détectés. En d’autres termes, pour chaque film et série identifiés comme tels, l’application télécharge affiche, résumé et liste des membres du casting à partir des sources IMDb et TMDB. Le module de téléchargement de sous-titres fait appel à OpenSubtitle. Un bloc supplémentaire agrège les liens YouTube redirigeant vers les contenus promotionnels officiels (teasers, bandes-annonces, spots TV, extraits). Toutes les vidéos catégorisées en tant que films ou séries peuvent être triées par année ou genre.
Ces différentes fonctionnalités, disponibles pour les médias locaux comme pour les vidéos stockées sur des serveurs distants, permettent de faire de Nova Player une médiathèque à part entière, miroir numérique de ce que furent, un jour, nos bibliothèques et étagères croulant sous des centaines de DVD physiques. Enfin, c’est un détail qui mérite d’être souligné, l’application est capable de détecter les doublons et de regrouper derrière une fiche unique deux vidéos identiques (ou plus) stockées dans plusieurs emplacements différents, en local (mémoires interne et externe), sur le réseau et/ou dans le cloud.
Base FFmpeg, codecs parfaitement gérés
L’esthétique et l’ergonomie ne font évidemment pas tout, et Nova Player l’a bien compris. En plus de ses qualités visuelles et fonctionnelles, l’application fait preuve d’exhaustivité en matière de gestion des formats, codecs et définitions grâce à son intégration de la bibliothèque FFmpeg. À cette maîtrise technique s’ajoute naturellement la prise en charge de l’accélération matérielle qui met un terme aux saccades pour les vidéos les plus exigeantes en ressources CPU. Résultat : la qualité est bel et bien au rendez-vous tant pour l’image que pour le son, que l’on joue des vidéos SD-MP3 ou UHD-(E-)AC3/DTS.
Trop beau pour être vrai ?
Petite déception concernant le lecteur en lui-même, dont les options et les performances ne se montrent pas à la hauteur de ce que l’on pourrait attendre de l’application. Outre un design peu moderne et peu chaleureux, on regrette amèrement l’absence de prise en charge pour les contrôles gestuels. Les options de sélection des pistes audio et des sous-titres pèchent par le manque d’informations fournies, ne spécifiant ni les langues pour les premières (il faudra se contenter d’un laconique Track 01, Track 02, etc.), ni le type de fichiers pour les secondes (sous-titres forcés ou non, full, etc.). Par ailleurs, au cours de nos essais, l’activation des sous-titres pour les vidéos stockées sur le réseau local s’est révélée aléatoire, fonctionnant une fois sur trois.
Autres bémols concernant la configuration du lecteur : les réglages du ratio passent presque totalement à la trappe alors qu’il est seulement possible d’ajuster, d’étirer et de centrer l’image. Les paramètres supplémentaires, quant à eux, proposent de verrouiller l’écran, d’activer ou désactiver la rotation automatique, d’activer le boost audio, de resynchroniser le son et l’image et de basculer en mode fenêtre flottante. Des fonctionnalités certes élémentaires, mais sans valeur ajoutée vis-à-vis de ce que font d’autres applications du même type. Pour terminer, le cast n’est pas du tout pris en charge par Nova Player, au même titre que la lecture en arrière-plan. Dommage.
6. VLC Media Player
- Prise en charge de nombreux formats vidéo et audio.
- Interface utilisateur simple et intuitive.
- Logiciel open source sans publicités.
Est-il encore nécessaire de présenter VLC ? Officiellement disponible sur Android depuis décembre 2014, l’application n’a pas toujours fait l’unanimité. En cause, de nombreux bugs et instabilités. Pourtant, ses mises à jour régulières ont corrigé la majorité de ses défauts et lui ont permis d’intégrer doucement la cour des grands.
L’un des points forts de VLC réside dans son interface utilisateur. Sa mise en page moderne et visuelle lui offre une ergonomie bien plus prononcée que celles de ses concurrents. L’écran d’accueil regroupe films et séries détectés sur les mémoires internes et externes du smartphone. Les vignettes de prévisualisation, pastilles de définitions, barres de progression et icônes de lecture achevée confèrent à la bibliothèque un caractère pleinement fonctionnel et agréable à l’œil. Une série d’actions disponibles pour chaque fichier proposent par ailleurs d’améliorer l’organisation de l’écran d’accueil via le regroupement manuel ou automatique d’éléments dans des dossiers que l’on renomme à sa guise. C’est également depuis ces menus d’options que les utilisateurs et utilisatrices peuvent rechercher et télécharger des sous-titres dans n’importe quelle langue pour les vidéos de leur choix.
Par défaut, VLC ne charge sur l’écran d’accueil que les médias considérés comme films ou séries. Il demeure toutefois possible de synchroniser d’autres dossiers avec la médiathèque en suivant le chemin Détails… > Préférences > Dossiers de la médiathèque > Mémoire interne (ou périphérique de stockage externe si disponible).
Une appli universelle
Outre les stockages interne et SD, VLC prend en charge les flux HTTP/HTTPS et intègre le support pour le réseau local (barre de menus au pied de l’application > Parcourir). L’application est à même de détecter automatiquement les répertoires partagés et serveurs connectés en SMB, FTP(S), SFTP, NFS UPnP et DLNA, facilitant les étapes de synchronisation entre le service et les serveurs ou systèmes de fichiers distants. Dans le cas où VLC ne référencerait pas un serveur du réseau, le bouton "+" laisse la possibilité d’ajouter et de configurer manuellement la plateforme manquante.
VLC fait appel à la bibliothèque libVLC et peut lire n’importe quel format, codec, définition (jusqu’en UHD 8K) et protocole de streaming, en plus de prendre en charge les fichiers incomplets. Le support pour l’accélération matérielle s’adapte aux besoins réels des utilisateurs et aux performances des configurations système (accélération auto, au décodage ou complète) améliore la qualité de diffusion des vidéos les plus volumineuses. Dans tous les cas, les qualités d’image et de son sont parfaitement respectées.
Lecteur fonctionnel, mais sans surprise
À l’image de mpv-android, VLC mise sur la sobriété pour son lecteur. Sous la barre de lecture se trouve un simple bouton lecture/pause, un outil bien pensé de configuration des pistes audio et sous-titres (choix des langues, gestion des décalages, sélection de fichiers de sous-titres dans un répertoire tiers, téléchargement de sous-titres sur OpenSubtitles), un module de réglages généraux du ratio (16:9, 4:4, ajuster au mieux, ajuster à l’écran, centrer, étirer).
Depuis l’icône des paramètres supplémentaires (trois points superposés, à droite du lecteur), on accède à une série de fonctionnalités additionnelles bienvenues : verrouillage de l’écran pendant la diffusion, réglages de la vitesse de lecture, position du curseur de lecture à un temps spécifique, égaliseur dix bandes (31 Hz à 16 000 Hz, manuel et presets). C’est également ici que l’on trouve les modes lecture en arrière-plan (lire comme audio) et fenêtre flottante, bien qu’il aurait été préférable de pouvoir y accéder directement depuis le lecteur. Par là même, si la bascule entre lecteur principal et mini-lecteur s’effectue sans latence dans les deux sens, la reprise de la vidéo après lecture en arrière-plan lague toujours et plante souvent. On précise enfin qu’il est possible de modifier le comportement par défaut de VLC lorsque l’on change d’application depuis les préférences générales (Détails > Préférences > Vidéo) de manière à switcher automatiquement en mode pop-up ou arrière-plan.
VLC prend nativement en charge quelques contrôles gestuels standards qu’il n’est pas possible de personnaliser (volume sonore, luminosité, appuis doubles pour avancer ou reculer de 10 secondes). Par défaut, les modifications de niveaux de luminosité et de vitesse de lecture sont réinitialisées entre deux médias ou à la reprise de la lecture. Il reste toutefois possible de sauvegarder durablement ses préférences depuis les paramètres généraux de l’application.
VLC, roi du cast
La fonction cast, enfin, est disponible sur VLC pour l’intégralité des vidéos, qu’elles soient compatibles ou non avec Google Cast. L’application intègre ses propres outils de conversion à la volée (qualité basse, moyenne, haute) qui garantissent la compatibilité des médias non supportés par la technologie de Google. Contrairement à beaucoup d’autres lecteurs proposant la même fonctionnalité, le cast démarre instantanément sur VLC et se poursuit sans écueil. On apprécie par ailleurs la possibilité de choisir entre l'utilisation de son smartphone comme télécommande pendant la diffusion, ou la mise en miroir de son écran (Détails > Préférences > Vidéo > Affichages secondaires).