La filiale d'Alphabet entend verser cette somme à des éditeurs de presse en majorité européens, sur les trois prochaines années.
Google n'est pas en odeur de sainteté avec une partie de la presse française (et planétaire), qui lui reproche de ne pas respecter l'injonction délivrée par l'Autorité de la concurrence poussant le géant à respecter la directive européenne sur les droits d'auteur, dite « directive copyright ». En pleine tempête, la firme de Mountain View a annoncé, en fin de semaine, la création d'un nouvel outil, Google News Showcase, destiné à soutenir financièrement certains médias.
200 médias ont déjà répondu à l'appel de Google
L'outil, qui a déjà séduit plus de 200 médias du globe, est fonctionnel depuis le jeudi 1er octobre, en Allemagne où des accords ont été signés avec les groupes Der Spiegel, Stern et Die Ziet, et au Brésil. L'idée est de fournir aux médias participants l'outil Google News Showcase, qui doit leur permettre de mettre en avant les articles à forte valeur ajoutée.
Cette mise en avant de certains articles issus de certains médias est accompagnée d'un engagement financier de Google, qui paiera les éditeurs afin que, justement, ces derniers puissent continuer de créer des contenus de qualité, de façon à proposer « une expérience de presse en ligne différente », comme l'a indiqué le président-directeur général de Google et Alphabet, Sundar Pichai.
Ce soutien financier consiste en un fonds d'un milliard de dollars, une somme qui sera versée aux éditeurs clients de Google News Showcase sur les trois prochaines années, en l'échange d'une licence pour les contenus publiés. L'outil, lui, est d'abord disponible sur les plateformes Android, avant d'arriver plus tard sur celles d'Apple.
Ça coince encore avec la France
Avec la mise en avant et ce système de rémunération inédit pour Google, les sites et médias partenaires espèrent bien fédérer une audience supplémentaire, qui pourrait notamment développer le modèle freemium (une partie gratuite et l'autre payante), qui semble être l'une des pistes pouvant aider la presse à survivre en ligne.
Les médias, eux, devront adapter leur stratégie éditoriale pour se conformer aux exigences de l'outil Google News Showcase, qui n'entend propulser que des contenus « optimisés », ou « augmentés » pourrait-on dire.
Après l'Allemagne et le Brésil, l'outil devrait être disponible en Inde, en Belgique, aux Pays-Bas, au Canada, au Royaume-Uni, en Australie ou encore en Argentine, où des accords ont déjà été signés avec la firme américaine. En France, les choses sont évidemment plus compliquées. Pour l'heure, la presse hexagonale espère toujours obtenir une rémunération de la part de Google pour ses contenus qui soit fondée sur la directive copyright, que l'entreprise semble vouloir contourner.
Source : Les Echos