Le journal d'investigation vient de refuser l'argent qu'allait lui verser Google au titre des « droits voisins ». Et Mediapart évoque une question de transparence pour justifier son refus.
Depuis une directive européenne en date de 2019, les journaux sont considérés pouvoir obtenir auprès des géants du net, tels que Google, une somme d'argent au titre des droits voisins. Il s'agit pour le législateur de rémunérer la réutilisation du contenu produit par les médias sur les grandes plateformes numériques. Un exercice auquel se plie Google, mais à des conditions qui ne satisfont pas Mediapart. Raison pour laquelle le journal a refusé la somme qui lui était due.
Mediapart dit non à l'argent de Google
Au mois d'octobre dernier, l’Organisme de gestion collective des droits voisins de la presse (OGC-DVP), qui représente 305 éditeurs et agences de presse comme l'AFP ou Le Monde, avait obtenu un accord avec Google. Mais si depuis, les titres de presse ont bien validé le paiement effectué par le géant américain, Mediapart a de son côté décidé de refuser.
« En mars 2024, Mediapart aurait dû toucher une substantielle somme en contrepartie de l'usage, par Google, de nos articles, et donc de nos informations exclusives, sur son moteur de recherche. Mais en l'absence de transparence, nous avons stoppé l'arrivée du virement sur nos comptes » indique ainsi le journal.
Une bataille pour la transparence
En effet, Mediapart critique les conditions d'opacité imposées par le contrat. « Une condition incontournable pour notre journal n'a pu être arrachée : la transparence sur le contrat signé et ses modalités d'application » nous informe le média. Une façon pour Google, selon Mediapart, de ne pas « reconnaître publiquement la valeur de l'information. »
Pour le moment, la somme « substantielle » que Mediapart devait recevoir, pour trois années d'utilisation de ses articles, reste dans les réserves de l'OGC-DVP. Avec cette décision, le média fondé par Edwy Plenel il y a plus de 15 ans espère lancer un mouvement de fond dans le secteur, et être rejoint par d'autres, afin de pouvoir faire pression sur Google. L'objectif à terme est d'obtenir du Parlement d'inscrire dans la loi le « refus du secret » dans la question des droits voisins.