L'affaire opposant les sociétés Oracle et Google n'est pas enterrée. Les deux géants continuent de s'affronter devant la justice concernant l'utilisation du système Android.
L'affaire, qui dure depuis une dizaine d'années, a connu des revirements de situation. Au départ, le spécialiste des progiciels accusait Google d'avoir tout simplement copié son code pour concevoir le système Android. Selon Cnet US, les deux parties se sont de nouveau affrontées devant la cour suprême des États-Unis
Ils font la Java devant la cour Suprême
Le système Android qui équipe, entre autres, trois quart des smartphones à travers le monde, a été initialement conçu sur la plateforme Java, développée par Sun Microsystems. Cette dernière permet de concevoir des applications, quelle que soit l'architecture matérielle, au moyen d'une machine virtuelle. Elle est pour cela constituée de différentes interfaces de programmation.
Oracle a racheté Sun Microsystems en 2010 pour plus de 7 milliards de dollars et a entamé, peu après, un procès à l'encontre de Google. En effet, selon le plaignant, la firme de Mountain View a tout simplement copié son code et demande 8,8 milliards de dommages et intérêts. Oracle estime que Google n'a pas pris le temps de développer sa propre solution pour emmagasiner un maximum de revenus.
En 2016, Annette Hurst, avocate du plaignant, avait divulgué une information confidentielle montrant qu'Android générait un bénéfice de 22 milliards de dollars.
Un débat sans fin
Pour l'avocat de Google, Thomas Goldstein, le code ne devrait pas être protégé par des droits de propriété intellectuelle. Il ajoute que les interfaces de programmation d'Oracle ne sont rien sans le code de Google.
Selon Kent Walker, vice-président chez Google, les développeurs souhaitent pouvoir innover et proposer leurs applications sur un large nombre de plateformes sans craindre d'être en violation de propriétés intellectuelles.
De son côté, Joshua Rosencranz, défendant Oracle, explique que l'industrie du logiciel a connu une forte croissance précisément parce que le code d'auteur est protégé par des droits de propriété intellectuelle. Ces propos trouvent échos dans ceux de Dorian Daley, conseiller général d'Oracle, lequel affirme que « la protection sans faille de la propriété intellectuelle est au cœur de l'innovation américaine ».
Il est intéressant de noter que dans cette affaire, Google reçoit le soutien de Microsoft. À l'époque où Steve Ballmer était à la tête de la société, il décriait pourtant constamment l'OS mobile de Google, en l'accusant précisément de violer plusieurs brevets dont certains relatifs à Windows.
L'actuel P.-D.G. de Microsoft Satya Nadella, qui tend à vouloir se rapprocher des communautés Linux et open source, a une vision totalement opposée à celle de son prédécesseur. Le fait que Microsoft ait choisi d'adopter Android pour ses prochains smartphones n'y est sans doute pas étranger.
Source : Cnet US