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Un groupe composé de 165 sociétés et organisations a envoyé une lettre aux autorités de la concurrence de l'Union européenne afin de pointer, une nouvelle fois, les pratiques anticoncurrentielles de Google.

Au cœur de la discorde, Google, accusé de mettre en avant ses propres services directement au sein de son moteur de recherche. Au regard de sa position sur le secteur, cette pratique pourrait être considérée comme une violation des lois de la concurrence.

Google Search en ligne de mire

135 sociétés offrant des services sur Internet, ainsi que plus d'une trentaine d'associations se sont regroupées pour écrire ensemble une lettre à Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne et commissaire européenne à la Concurrence.

Parmi les plaignants, on retrouve des sociétés américaines, britanniques ou ressortissantes des 21 pays de l'Union européenne. Selon Reuters, qui rapporte l'affaire, on compte notamment Yelp, Expedia, Trivago, Kelkoo, Stepstone, ou encore Foundem.

Par le passé, la Commission européenne avait déjà sanctionné Google à payer au total 8,25 milliards d'euros pour abus de position dominante sur le secteur de la recherche et de la publicité au travers de son système d'exploitation Android. Par la suite, Google a mis en place un screen ballot afin de permettre au consommateur de choisir le moteur de recherche par défaut sur son smartphone. Toutefois, la mise en place de ce dispositif reposant sur un principe d'enchères connaît de vives critiques.

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Les revendications des plaignants

Les plaignants expliquent que pour une requête donnée, Google mettrait injustement en avant ses propres services. Par ailleurs, la société ferait usage d'un encart dédié positionné en haut ou à droite des résultats : la OneBox.

Cette OneBox retourne des informations extraites de sites internet tiers pour afficher d'emblée des informations au sein de la page des résultats. Dans cette lettre, il est expliqué : « Avec ces fonctionnalité exclusives de Onebox, Google maintient de manière artificielle les utilisateurs au sein de son propre service et les empêche de se rendre sur des services compétitifs plus pertinents. »

L'Union européenne devrait passer une nouvelle loi baptisée Digital Markets Act. Une première proposition est attendue le 2 décembre. Elle sera soumise aux divers pays de l'Union européenne ainsi qu'au Parlement européen. En somme, elle n'entrera pas en vigueur avant au moins un an.

Chez Google, on explique : « Les gens veulent que Google leur retourne en toute confiance des résultats de recherche les plus pertinents et de haute qualité. » Pour la société, l'internaute n'est nullement contraint d'utiliser ses services, ceux de la concurrence étant également listés et complètement accessibles.

L'épineux débat de la position dominante

Tout l'objectif est de savoir si Google est en violation des lois de la concurrence. Peut-on reprocher à une société privée de mettre en avant ses propres services ou ceux de ses partenaires ? Le moteur de recherche de Google n'est pas un service d'utilité publique.

Toutefois, sa part de marché est telle qu'elle a un impact véritable sur le marché, ne serait-ce que par la multitude des experts SEO tentant d'optimiser continuellement le référencement des sites des entreprises au sein des résultats de recherche.

Selon economie.gouv.fr, la notion de position dominante n'est pas (encore ?) définie par les textes. Néanmoins, le site explique : « La position dominante concerne une position de puissance économique détenue par une entreprise qui lui donne le pouvoir de faire obstacle au maintien d'une concurrence effective sur le marché en cause en lui fournissant la possibilité de comportements indépendants dans une mesure appréciable vis à vis de ses concurrents, de ses clients et, finalement, des consommateurs. »

Source : Reuters