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Google est entendu tout au long de la semaine pour se défendre d'accusations d'abus de position dominante. Alors que la firme a déjà été condamnée une fois, il s'agit là de la procédure d'appel attendue depuis des années.

En 2018, la Commission européenne infligeait à Google une amende de 4,34 milliards d'euros pour abus de position dominante et pratiques anti-concurrentielles. La firme était accusée de favoriser son propre moteur de recherche au sein de l'écosystème Android. Une décisions contestée par le géant américain, qui avait fait immédiatement appel.

La licence pour les services Google payante depuis cette décision

C'est donc durant toute cette semaine que la nouvelle audience a lieu, au Tribunal général de Luxembourg, deuxième plus haute juridiction de l’UE. Durant la première journée d'auditions, les représentants de Google, interrogés par les cinq juges, ont notamment tenté de les convaincre qu'Android a en réalité été une bonne chose pour le respect de la concurrence, rapporte l'agence Reuters.

Meredith Pickford, l'avocat de Google, estime que le système d'exploitation mobile est « une réussite exceptionnelle illustrant la puissance de la concurrence en action », rappelant au passage qu'Android est gratuit et accessible à tous, ce qui permet aux constructeurs de smartphone lancer sur le marché des mobiles à un prix abordable.

Une version des faits soutenue par l'entreprise Gigaset Communications GmbH, invitée à témoigner. La société a fait savoir qu'un Android libre était inhérent au succès de ses appareils et que la redevance de licence pour le Play Store et les services Google, imposée depuis la sanction prononcée par l'UE, représente « une part importante du prix des smartphones de Gigaset destinés aux consommateurs sensibles au prix », sabotant ainsi un avantage compétitif.

Google tente l'argument Apple

Pour le groupe d'organisations FairSearch, à l'origine de la plainte qui a mené à l'enquête, puis à l'amende, « Google a adopté une stratégie classique du leurre ». D'après Thomas Vinje, l'avocat de l'organisme, « Google […] fait miroiter un système d’exploitation prétendument libre et ouvert, subventionné par son monopole sur les moteurs de recherche, pour ensuite fermer ce système à la concurrence par le biais de l’ensemble des restrictions en cause dans cette affaire ».

Autre argument cité par Google, le fait qu'il ne se trouve pas vraiment en position dominante et qu'Android est en fait arrivé sur le marché pour venir concurrencer Apple. « La Commission a ignoré la véritable dynamique concurrentielle dans ce secteur, celle entre Apple et Android, et […] estimé à tort que Google était dominant dans les systèmes d’exploitation mobile et les magasins d’applications, alors qu’il était en fait un perturbateur majeur du marché », a plaidé Meredith Pickford.

Pour Nicholas Khan, avocat représentant l'UE, cet argument n'est pas pertinent. « Inclure Apple ne change pas grand-chose. Google et Apple développent des modèles différents », fait-il savoir, rappelant au passage que cela n'excuse pas Google d'avoir forcé la main aux fabricants pour qu'ils proposent Google Search, Chrome et Google Play par défaut sur leurs appareils.

L'audience se poursuit jusqu'au vendredi 1er octobre.

Source : Reuters