Google vient tout juste de mettre en ligne un nouveau service, baptisé Pass Média, destiné à offrir un système de paiement aux éditeurs leur permettant de générer des revenus en monétisant l'accès à leurs contenus. Une démarche très ouverte qui fait écho aux récentes annonces d'Apple et de son système d'abonnement sur iOS.
Au lendemain de l'annonce des détails concernant le service d'abonnement d'Apple, destiné à proposer aux éditeurs de contenus, notamment sur l'iPad, un moyen de monétiser leur contenus par le biais d'abonnements, Google décoche une flèche inattendue en guise de réponse : Google Pass Média, « un système de paiement destiné aux éditeurs proposant des articles et d'autres contenus » qui s'annonce d'ores et déjà comme un concurrent pour la firme de Cupertino.
Google eBooks version presse
Pass Média s'annonce comme une façon ouverte de proposer du contenu monétisé en ligne, sans limite de support puisque l'utilisateur n'a besoin que d'un navigateur Web pour accéder à son compte. Une démarche diamétralement opposée à celle d'Apple, qui propose de son côté un système verrouillé à ses plateformes et aux applications elles-mêmes, via le système de l' « in-App purchase » récemment décrié par les éditeurs de presse.
Dans ce sens, Pass Média (One Pass aux USA) est très proche de Google eBooks, lancé aux Etats-Unis fin 2010, et qui propose d'acheter des livres électroniques via l'eBookstore de Google, ou par l'intermédiaire de librairies partenaires. Une fois encore, le service est accessible depuis un navigateur et fait tomber la barrière de la plateforme ou de l'application. Après le libraire accessible, Google semble donc miser cette fois-ci sur le kiosque à journaux.
10% contre 30%
Si Apple a annoncé que les abonnements aux applications sur iOS seront prélevés, tout comme pour la vente d'apps, à hauteur de 30%, Google affiche une donne différente pour Pass Média puisque la firme ne prélèvera que 10% de la somme payée par l'utilisateur pour accéder à un contenu. La différence est conséquente et devrait attirer le regard des éditeurs, d'autant que les options de paiement ne se limitent pas aux abonnements et incluent également le paiement à l'article et l'achat de pack englobant certains contenus spécifiques. Tout comme chez Apple, Google laisse la liberté aux éditeurs de fixer le prix de ce qu'ils désirent monnayer.
Installation simplifiée de péages... embouteillages à prévoir ?
En se basant sur Google Checkout, la firme de Mountain View propose un système simple à intégrer sur un site Web qui lui permet de centraliser les paiements sans passer par un tiers : l'utilisateur se sert de son compte Google pour régler la somme dûe, l'entreprise récupère son pourcentage et reverse 90% à l'éditeur. « Les utilisateurs déjà abonnés peuvent bénéficier d'un accès complet en ligne en toute simplicité, via un système de coupons » explique la page du service, qui prend également en charge le paiement dans les applications.
En somme, Google propose un service permettant de faciliter la mise en place d'un contenu « à péages » sans limitation de plateforme. Reste à savoir si Pass Média effectuera un véritable contrôle des éditeurs désireux d'accéder à ce service, ou s'il ouvrira ses portes à tous les éditeurs en ligne, ce qui risque potentiellement d'entraîner la recrudescence de contenus payants sur la toile. Google a d'ores et déjà indiqué que le Nouvel Observateur testerait One Pass - ou Pass Média - très prochainement au nom du GIE Presse, en rendant payant certains articles de son site Challenges, précise Les Echos.