Sundar Pichai © Google / Capture d'écran Clubic
Sundar Pichai © Google / Capture d'écran Clubic

Après des années de croissance ininterrompue, tant en chiffre d'affaires qu'en ce qui concerne le personnel, les géants américains de la tech commencent à se serrer la ceinture.

Pour réduire leurs coûts, Meta et Alphabet demandent à nombre de leurs employés de se trouver un nouveau poste… ou de partir. Mais ces géants du numérique déploient tous leurs efforts pour que ces licenciements passent autant que possible sous les radars.

Comme un parfum de changement d'ère pour les géants de la tech

Cette réduction de la masse salariale de Meta n'est pas étonnante outre mesure. En juillet dernier, le P.-D.G. de la maison mère de Facebook avait en effet promis à ses investisseurs qu'il prévoyait de réduire progressivement le nombre d'employés. Il avait alors prévenu que « beaucoup d'équipes [allaient] être réduites pour que l'on puisse rediriger nos ressources dans d'autres secteurs ». Cette politique de réduction n'est pas réellement étonnante pour l'entreprise qui, après des années de croissance ininterrompue, a connu le premier trimestre de baisse de son chiffre d'affaires en 2022. Couplée à une réduction historique du nombre d'inscrits sur Facebook, cette nouvelle a eu un effet catastrophique sur la valeur de son action. Mark Zuckerberg a ainsi perdu, en un an, plus de 60 % de sa fortune, soit un total de 70 milliards de dollars.

Google, de son côté, a licencié près de la moitié des employés de Area 120, son incubateur de start-up, après en avoir annulé beaucoup de projets. Et son P.-D.G., Sundar Pichai, a annoncé publiquement, puis confirmé au cours de réunions avec ses employés, qu'il avait la ferme intention de réduire les coûts de fonctionnement de l'entreprise. Les salaires semblent en première ligne de ce plan d'économies.

Réduire les coûts, mais discrètement

Ces entreprises, qui promeuvent souvent des valeurs progressistes dans leurs stratégies de relations publiques, savent à quel point des licenciements de masse peuvent être dommageables pour leur réputation. De même, le moral des employés qui ont conservé leur poste, mais qui se savent menacés peut en prendre un coup. Il convient donc, autant que possible, de les effectuer discrètement. Cette tâche est rendue relativement plus simple pour des acteurs avec une telle force de frappe en matière de communication, puisqu'ils peuvent, dans une large part, en contrôler le récit.

Pour remplir leur objectif de faire mieux avec moins, ces deux entreprises seraient également en train de préparer une vaste campagne de « performance management ». Ce terme relativement vague peut signifier que l'on donne des retours honnêtes et constructifs aux employés, en amenant certains à s'améliorer et d'autres à démissionner par eux-mêmes. Mais il peut également être synonyme d'application de cadences infernales et d'une dégradation des conditions de travail pour les salariés, pour les forcer à quitter leur emploi de leur propre chef, sans avoir à payer d'indemnités de licenciement (pourtant relativement faibles aux États-Unis).

Sources : Protocol, BFMTV