La rencontre, virtuelle, aidera à déterminer si une plainte collective est déposée à l'encontre du géant américain, ou si chaque État déposera la sienne, en plus de celle du ministère.
Les dirigeants du département américain de la Justice vont discuter en visioconférence avec les procureurs généraux issus de plusieurs États fédérés du pays, ce vendredi, pour discuter des suites à donner au cas Google, que ces derniers soupçonnent de pratiques antitrust. Les parties vont devoir se mettre d'accord entre le dépôt d'une plainte collective ou plusieurs actions morcelées.
La justice américaine et les procureurs d'accord sur l'abus de position dominante
Les géants du numérique sont particulièrement malmenés ces dernières semaines. Amazon est dans le collimateur de la Commission européenne et de deux États américains (la Californie et Washington), Apple fait l'objet de deux procédures distinctes pour ses services Apple Pay et l'App Store par la Commission européenne, encore elle, et la plus haute juridiction allemande vient de juger que Facebook abuse de sa position dominante sur le marché des réseaux sociaux pour faciliter la collecte des données personnelles des utilisateurs via ses réseaux sociaux.
Pour Google, les choses semblent être aussi très sérieuses, notamment depuis l'annonce du Wall Street Journal, au mois de mai, venant confirmer la volonté commune du ministère américain de la Justice et des procureurs généraux des États de boucler leur enquête sur la firme de Moutain View.
Selon la justice étatique et celle des États fédérés, Google se livrerait à un abus de position dominante en étouffant la concurrence que ce soit avec son moteur de recherche, avec sa régie publicitaire ou avec le système d'exploitation Android, à chaque fois dans le but de maximiser ses bénéfices.
Pour le procureur général des USA, recourir aux lois antitrust semble inévitable
Le sénateur républicain du Missouri, Josh Hawley, avait écrit une lettre au ministère de la Justice des États-Unis en mars dernier pour faire accélérer les choses. Et concernant Google, il a déclaré, mardi, que « les preuves d'un comportement anticoncurrentiel dans les technologies de recherche sont frappantes ».
Même son de cloche chez la sénatrice républicaine du Tennessee, Marsha Blackburn, qui estime que « le marché libre américain et l'ouverture de notre démocratie sont actuellement en jeu », en appelant le procureur général des États-Unis, William Barr, à examiner dans les détails l'impact de Google sur l'économie d'Internet, qui passe par la publicité et la recherche en ligne. Appel pour lequel ce dernier ne semble pas être sensible, indiquant il y a quelques jours qu' « une façon de résoudre ce problème est de recourir aux lois antitrust ».
Plusieurs États américains ont annoncé, ces derniers mois, avoir ouvert une enquête sur les pratiques de Google. Et la question aujourd'hui reste de savoir à quel point Washington parviendra-t-elle à fédérer dans les multiples États du pays. Google, de son côté, garde le cap et maintient officiellement son « objectif de créer des produits gratuits qui aident les Américains au quotidien et de réduire les coûts pour les petites entreprises ».
Source : WSJ