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Les ordinateurs quantiques connaissent actuellement une phase d'essor. Pour sécuriser leur développement, Google veut renforcer la protection de leur chiffrement grâce à un mécanisme de double encapsulation de clé (KEM). L'initiative vise à anticiper les futures vulnérabilités de ses machines.

Qu'est-ce qu'un ordinateur quantique ? Pour faire bref, c'est un ordinateur dont le fonctionnement intégral est basé sur les principes de la mécanique quantique. Cela lui permet d'effectuer des calculs complexes à une vitesse infiniment supérieure à celle d'un ordinateur classique. L'informatique quantique trouvera de nombreuses utilisations à l'avenir, et Google souhaite que leur chiffrement soit le plus robuste possible afin que les informations qui y transitent soient pleinement sécurisées.

Un nouveau chiffrement plus solide

L'encapsulation de clé, aussi appelé KEM, est un mécanisme de cryptologie qui permet de transmettre une clé à usage unique à un interlocuteur. Celui-ci existe depuis le début des années 2000, mais Google veut le renforcer en doublant ce mécanisme. Concrètement, cela consiste en l'application de deux couches d'encapsulation à une même clé, basée chacune sur un algorithme différent. La compromission d'une clé par des potentiels attaquants est dans ce cas beaucoup plus complexe.

Google intégrera ce mécanisme au navigateur Chrome à partir de la version 116, disponible à partir d'aujourd'hui. Dès lors, celui-ci intégrera la prise en charge de X25519Kyber768. Le nom laisse à désirer pour le moment, il faut dire qu'on a vu mieux ! Derrière celui-ci se cache une combinaison d'un algorithme de sécurité qui sert à établir une connexion TLS sécurisée, et d'un KEM fortement résistant aux attaques quantiques : Kyber-768.

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Anticiper les futures menaces de hacking quantique

Si cette nouvelle technologie de chiffrement est déployée par Google, c'est pour de très bonnes raisons. En effet, les ordinateurs quantiques sont tellement puissants qu'il pourraient permettre à des personnes mal intentionnées de contourner avec facilité les systèmes de chiffrement actuels. Même si la menace n'est pour l'instant pas d'actualité, il vaut mieux prévenir que guérir : la confidentialité des communications en dépend.

Pour le moment, les ordinateurs quantiques sont utilisés dans des domaines très restreints : recherche scientifique, simulation moléculaire, finance ou cryptographie quantique. Leur fonctionnement est très délicat à mettre en place et à encadrer. Leur coût est très élevé et la manipulation des qubits (unités de traitements quantique) est extrêmement sensible. Ils réclament également des logiciels et algorithmes spécialement conçus pour fonctionner normalement. Bref, ce n'est pas demain la veille que vous aurez un ordinateur quantique au milieu de votre salon.

La révolution quantique est en route, et Google prend déjà de l'avance pour préserver la sécurité des données en ligne. Chrome sera ainsi le premier navigateur à être muni d'une défense contre une potentielle attaque quantique. Cette initiative témoigne de la préoccupation grandissante des géants de la tech face aux mutations rapides de l'environnement numérique.

Source : The Register