Google lance son Knowledge Graph, un pas vers la recherche sémantique

Alexandre Laurent
Publié le 17 mai 2012 à 11h05
Google a levé le voile mercredi sur son Knowledge Graph (littéralement graph du savoir), un nouvel élément d'interface qui vise à répondre directement aux questions de l'internaute depuis les pages de résultats de son moteur.

Organiser l'information mondiale ? La célèbre profession de foi de Google n'a peut-être jamais été aussi clairement assumée qu'avec le lancement du « Knowledge Graph », un nouvel outil qui capitalise sur les capacités d'indexation du moteur pour suggérer, de façon automatique, des réponses et contenus pertinents à l'internaute en fonction de ses recherches. Avec une nuance de taille : ces contenus, liens, images ou cartes ne sont pas simplement proposés sous forme de liens, mais affichés directement sur les pages de résultats de Google, en colonne de droite.

Un exemple ? Imaginons que vous lanciez une recherche sur Vincent van Gogh. Il y a de bonnes chances que vous soyez principalement intéressés par deux types de données : les informations biographiques liées à la vie du peintre, ou ses oeuvres les plus fameuses. Avec ce « graph du savoir », qui capitalise sur toutes les recherches antérieures des internautes, Google est capable de déterminer vos centres d'intérêt les plus probables, et retournera, aux côtés des résultats de recherche traditionnels, les éléments les plus à même de répondre à vos attentes.

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Pourquoi parler de « graph » ? Le moteur de recherche explique que cette nouvelle fonction repose sur une base de données constituée par ses soins, laquelle recense plus de 500 millions d'objets de toute nature (individus, lieux, oeuvres, etc). La véritable proposition de valeur ne réside toutefois pas simplement dans ces objets, mais dans les relations qui sont tissées entre chacun d'entre eux, afin de pouvoir évaluer plus précisément l'objectif de la recherche. Ces relations seraient au nombre de 3,5 milliards aujourd'hui.

« Le Knowledge Graph nous aide à comprendre les relations entre les choses. Marie Curie est une personne au sein du Knowledge Graph, elle a eu deux enfants, dont l'un a également reçu le prix Nobel, ainsi qu'un mari, Pierre Curie, qui a brigué un troisième prix Nobel pour la famille. Tous ces éléments sont liés dans notre graph. Ce n'est pas qu'un simple catalogue d'objets, il sait aussi modeler toutes ces relations internes. C'est l'intelligence entre ces différents éléments qui joue un rôle clé », illustre Amit Singhal, vice président en charge de l'ingénierie chez Google.

Selon Google, la valeur ajoutée du Knowledge Graph s'établit à trois niveaux. Le premier, c'est bien sûr d'aider l'internaute à trouver ce qu'il cherche vraiment (Taj Mahal est-il le palais indien ou le restaurant du coin de la rue ?). Le deuxième consiste à afficher directement l'information recherchée (dates de naissance et de décès pour une personne connue par exemple), sans que l'internaute ait à effectuer un clic supplémentaire.

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La troisième, peut-être la plus ambitieuse, consiste d'après la présentation faite par Google, à favoriser la découverte et l'approfondissement des recherches, en suggérant automatiquement des éléments de réponse complémentaires de ceux qui répondraient à la requête de base de l'internaute, en associant l'analyse sémantique au principe - souverain sur le Web - de sérendipité.

« Nous avons toujours pensé que le moteur de recherche parfait devrait comprendre exactement ce que vous voulez dire, et vous retourner exactement ce que vous désirez. Et maintenant nous sommes parfois capable de répondre à votre prochaine question avant même que vous l'ayez posée, parce que les faits que nous affichons sont enrichis par les éléments recherchés précédemment par d'autres gens », résume Amit Singhal.

Les nouveaux éléments d'interface motorisés par le Knowledge Graph sont actuellement en cours de déploiement sur la version anglaise de Google. Ils arriveront par la suite sur les déclinaisons internationales du portail Web, ainsi que sur ses différentes versions mobiles, où l'intérêt serait encore supérieur selon le moteur.

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Outre la promesse d'une pertinence et d'une efficacité améliorées, Google devrait y gagner une dimension « média » supplémentaire, en gardant plus longtemps les internautes sur ses pages au lieu de ne servir que de porte d'entrée vers des sites tiers. A sa façon, il répond également à Facebook qui, avec son Social Graph ambitionne de dresser la carte de toutes les interactions sociales : le Knowledge Graph ne brigue rien de moins que la connaissance.

La vidéo ci-dessous résume et illustre (en anglais) la portée du projet.

Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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