L'accord de Pékin constituait l'indispensable viatique encore manquant pour que Google puisse finaliser l'acquisition de Motorola Mobility et de ses 17 000 brevets. Il a finalement été accordé samedi par le département du Commerce chinois, lequel a toutefois posé une condition de taille : pour que la transaction soit approuvée, Google doit s'engager à conserver Android libre et accessible gratuitement pendant une durée minimale de cinq ans.
L'Europe et les Etats-Unis avaient quant à eux délivré leur autorisation en février dernier, sans imposer de condition particulière. Dans les deux cas, les autorités concernées ont toutefois souligné qu'elles observeraient avec attention les potentielles atteintes à la concurrence découlant de cette opération exceptionnelle.
Pékin semble de son côté vouloir s'assurer que Google ne décidera pas de fermer l'accès à Android à certains acteurs ou marchés. Faut-il y voir une démarche visant à protéger des acteurs locaux comme Huawei et ZTE qui, tous deux, ont misé sur Android pour développer les premiers catalogues de smartphones vendus sous leur propre marque à l'international ?
De son côté, Google a de toute façon assuré à plusieurs reprises que le rachat de Motorola Mobility ne porterait pas préjudice aux autres fabricants de téléphones portables, dans la mesure où les brevets de son acquisition resteront commercialisés sous licence comme ils le sont aujourd'hui.
Ils constitueront en revanche des actifs d'une importance certaine dans la virulente bataille de propriété intellectuelle à laquelle se livrent les principaux acteurs de la téléphonie mobile depuis des mois.