Google continuera de vendre les licences des brevets de Motorola

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 10 février 2012 à 17h03
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Les quelque 17 000 brevets récupérés par Google via le rachat de Motorola Mobility ne permettront pas simplement de protéger les constructeurs adoptant Android mais resteront également une source de revenus.

Au mois d'août dernier, Google annonçait son intention de racheter le groupe Motorola Mobility, une acquisition ne nécessitant plus que l'approbation des autorités de la concurrence américaines et européennes. Google expliquait que les brevets issus ce rachat permettraient à la société de protéger ses partenaires adoptant le système Android contre d'éventuelles attaques en justice. Cette initiative corroborait les propos de l'ex-PDG de Google Eric Schmidt formulés un mois plus tôt : « Ces douze derniers mois, la grande nouvelle a été l'explosion des terminaux Android et cela signifie que nos concurrents veulent se manifester », en ajoutant : « parce qu'ils ne peuvent pas répondre avec des produits innovants, ils répliquent avec des procès ».

Cependant, dans une lettre envoyée à l'IEEE, Google explique vouloir continuer à commercialiser les technologies de Motorola Mobility en récupérant 2,25% sur le prix de vente des appareils du constructeur. En d'autres termes, Google souhaite récupérer, entre autres, 2,25% sur chaque iPhone commercialisé. Cette lettre a été rédigée cinq jours après que la division allemande de Motorola Mobility a obtenu une injonction permanente contre Apple et son service de courriers électroniques iCloud. Motorola expliquait en effet détenir des droits sur les technologies du Push.

L'on pourrait ainsi penser que Google souhaite suivre la stratégie de Microsoft. L'éditeur de Redmond négocie effectivement divers contrats avec les fabricants en obligeant ces derniers à leur reverser quelques dollars sur chaque appareil vendu. Cependant les brevets dont Google souhaite continuer la commercialisation sont des propriétés intellectuelles jugées « essentielles », c'est-à-dire incontournables pour une société tierce souhaitant développer son terminal. A ce sujet Microsoft expliquait hier vouloir au contraire favoriser l'adoption des standards en bradant ce type de brevets critiques. Et d'ajouter : « si au contraire, les sociétés cherchent à bloquer la commercialisation de produits en se basant sur de tels brevets essentiels, les consommateurs ainsi que l'industrie en souffriront ».
Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint
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