De Gmail à Buzz en passant par Street View, ces dernières années Google a dû faire face à plusieurs interrogations en matière de respect de vie privée. Au 1er mars, la firme californienne introduisait une nouvelle version de sa politique de confidentialité. Plutôt que de proposer une soixantaine de documents différents, Google ne dispose désormais que d'un seul valable pour l'ensemble de ses produits.
Cette initiative avait immédiatement soulevé plusieurs inquiétudes de la part des autorités américaines et européennes, lesquelles obligèrent Google à apporter davantage de précisions. Il semblerait que la société n'ait finalement pas convaincu Bruxelles et encore moins la CNIL, la Commission nationale de l'informatique et des libertés.
Isabelle Falque-Pierrotin et Jacob Kohnstamm, respectivement président du G29 et de l'autorité de protection de la vie privée des citoyens néerlandais, présenteront demain les conclusions d'un audit mené par la CNIL pour le compte de l'Europe. Ce dernier porte précisément sur les conséquences de la nouvelle politique de confidentialité de Google.
Le magazine The Guardian, rapporte les propos de Chris Watson, expert en vie privé au cabinet londonien CMS Cameron McKenna, pour qui la CNIL est l'organisme de protection de vie privée le plus engagé en Europe ; son choix par Bruxelles ne serait donc pas le fruit d'un hasard. Les autorités estiment que les internautes étaient davantage protégés lorsque Google appliquait des politiques de vie privée différentes et véritablement centrées sur chacun de ses services plutôt qu'un document global. Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne et chargée de la justice, des droits fondamentaux et de la citoyenneté, avait précédemment prévenu Google que ces modifications allaient à l'encontre des lois européennes en vigueur.
Bruxelles pourrait forcer Google à faire marche arrière ou à empêcher la société d'exploiter les données de l'internaute à des fins commerciales ou publicitaires.