Sundar Pichai, P-D.G. de Google-Alphabet (© Google)
Sundar Pichai, P-D.G. de Google-Alphabet (© Google)

La firme de Moutain View met les petits plats dans les grands pour contribuer de façon non négligeable au développement des technologies numériques dans le pays le plus peuplé d'Asie du Sud.

Le président-directeur général du groupe Alphabet et de sa filiale géante Google, Sundar Pichai, a annoncé, lundi 13 juillet, un investissement à hauteur de 10 milliards de dollars en Inde. La somme, qui sera injectée sur une période de cinq à sept ans via des actions et rapprochements, devra permettre une adoption plus massive des services et usages numériques dans un pays qui compte près de 1,4 milliard d'habitants, et qui constitue son principal marché étranger.

L'Inde, ce géant au développement numérique fragile

L'annonce de ce colossal investissement a été faite par Sundar Pichai lui-même. Indien de naissance, le patron de Google n'était évidemment pas peu fier de dévoiler les détails de ce fonds de numérisation, porté vers un marché en croissance, dans un pays où le numérique est encore loin d'être totalement répandu.

L'idée de Google est de procéder à de multiples investissements, dispatchés dans divers opérations, infrastructures, partenariats, mais aussi via des prises de participation et un soutien à l'écosystème numérique global du pays, encore sous-exploité par le marché américain, qui réalise l'investissement le plus important de son histoire sur le Sous-Continent.

« Cela reflète notre confiance dans l'avenir de l'Inde et de son économique numérique », a d'ailleurs commenté Sundar Pichai, qui s'adressait aux spectateurs en vidéoconférence.

Google veut pousser 500 millions d'Indiens supplémentaires vers Internet

Le P-D.G. de Google a insisté sur l'importance du marché indien pour Google. « Nous nous efforçons, en particulier, de faire en sorte qu'Internet se développe au-delà de l'anglais et d'autres langues du pays. C'est un angle important que nous avons examiné ».

L'Inde compte plus de 500 millions d'utilisateurs actifs d'Internet, et 450 millions de smartphones régulièrement utilisés. L'objectif majeur de Google est d'aider le pays à pousser 500 millions d'utilisateurs de plus à se connecter, alors que l'entreprise y est implantée depuis 2004, afin que la totalité des Indiens puissent avoir un accès à Internet. L'intelligence artificielle et l'éducation sont des vecteurs via lesquels la firme de Moutain View veut axer sa stratégie. L'Inde compte environ 2 500 YouTubeurs créateurs de contenus, qui comptent chacun plus d'un million d'abonnés.

De façon générale, 26 millions de PME du pays sont détectables sur la recherche et les cartes de Google, qui rassemblent chaque mois plus de 150 millions d'utilisateurs.

Une annonce faite dans un contexte délicat

En Inde, le contexte est assez particulier, non pas en raison du coronavirus, mais surtout avec les réticences du pays envers la Chine. Au mois de juin, le gouvernement indien a interdit pas moins de 59 applications et services chinois, parmi lesquels TikTok, le navigateur UC et WeChat, soit des restrictions qui frappent trois géants technologiques de l'empire du Milieu : ByteDance, Alibaba et Tencent.

Plusieurs acteurs de la tech mondiale considèrent que les restrictions de l'Inde envers la Chine favorisent les géants américains et leur ouvrent les portes du pays. Le Premier ministre Narendra Modi demande même, depuis le mois d'avril, à ce que les investisseurs des pays voisins, y compris la Chine donc, demandent l'approbation de New Delhi pour de potentiels futurs accords dans le pays. Ce qui pourrait grandement freiner le développement de certaines licornes du pays.

Pour l'heure, Google, déjà bien implantée en Inde, croit doucement son implantation dans le pays, avec par exemple une possible montée au capital de Vodafone Idea, deuxième opérateur de télécommunications indien, à hauteur de 5%. Plusieurs start-up du territoire sont par ailleurs déjà soutenues financièrement par la firme de Moutain View, qui n'entend pas laisser de côté ce marché.

Source : Tech Crunch