À l'occasion de l'anniversaire de la découverte de la célèbre Pierre de Rosette, le 15 juillet 1799, Google a dévoilé un logiciel nommé Fabricius.
Celui-ci se base sur l'intelligence artificielle pour proposer une traduction de messages en hiéroglyphes, mais aussi pour en apprendre plus sur cette ancienne langue.
« Juste pour s'amuser »
Fabricius dispose d'une section au sein du site Arts & Culture de Google et se décline au format mobile. Cette section se divise en trois éléments disponibles en anglais et en arabe. Le premier, « Learn », propose de s'initier à l'écriture hiéroglyphique en « six étapes faciles ».
Le second, « Play », propose la diffusion de messages en hiéroglyphes. Pour cela, le site les compare à nos emojis actuels, et invite l'internaute à composer son propre message et à découvrir le résultat. Si Fabricius suggère alors une traduction pouvant être partagée sur les réseaux sociaux, Google souligne que c'est « seulement pour s'amuser », ajoutant que les hiéroglyphes proposés en traduction « ne reflèteront pas une traduction précise de votre message ».
Un appel aux spécialistes
C'est également l'avis de Roland Enmarch, maître de conférences en égyptologie à l'université de Liverpool. Il déclare : « Bien qu'impressionnant, Fabricius n'est pas encore prêt à remplacer le besoin d'un expert hautement qualifié en lecture des inscriptions anciennes. Il reste de très gros obstacles à la lecture des hiéroglyphes, car ils sont fabriqués à la main et varient énormément dans le temps au niveau des détails picturaux et entre les sculpteurs/peintres individuels ».
C'est là que doit intervenir l'apprentissage machine sur lequel Fabricius repose. En d'autres termes, il devrait s'améliorer à mesure que des utilisateurs y auront recours. C'est également à cela que doit servir la dernière section du site, « Work », qui s'adresse avant tout aux chercheurs. À l'aide d'un outil de retouche d'image appelé « Workbench », il doit permettre à des universitaires d'accéder à des hiéroglyphes et d'en améliorer la traduction.
Le logiciel est né d'un partenariat entre le département Arts & Culture de Google, l'Australian Center of Egyptology de l'Université Macquarie, Psycle Interactive et Ubisoft.
Il fait suite à l'Hieroglyphics Project, un projet lancé en septembre 2017 et devant améliorer la compréhension des symboles utilisés pendant le moyen égyptien (du deuxième millénaire avant J.-C. au IVe siècle après J.-C.). Pour Ubisoft, « les inscriptions gravées dans la pierre il y a 3 000 à 4 000 ans sont de qualité très variable, nombre d'entre elles étant endommagées, voire effacées ». Le studio ajoute toutefois que, selon lui, « le machine learning pourrait transformer le processus de collecte, de classification et de compréhension de la langue écrite des pharaons ».