Arnaud Montebourg soutient la plainte contre les pratiques de Google. A l'occasion d'une conférence organisée par un groupement (OIP) représentant les éditeurs de service en ligne, le ministre a clairement expliqué qu'il agirait en la faveur de ces professionnels face aux pratiques de Google.
Pour rappel, un groupement d'éditeurs et de sites spécialisés dans les services en ligne ont attaqué Google devant la Commission européenne. Ces 400 sociétés de 14 pays européens reprochent à la firme américaine d'abuser de sa position dominante sur le marché de la recherche en ligne. Ils critiquent également le fait que Google associe à ses recherches de la publicité mais aussi des contenus présentés sur des sites tiers.
L'Open Internet Project demande à ce que les pratiques de Google soient contrôlées par l'Europe et que le groupe modifie sa politique en matière d'Adwords. Si ces recommandations ne sont pas suivies, ils demandent que le géant américain de la recherche soit condamné au paiement d'une amende.
Pour Arnaud Montebourg, il est urgent d'agir contre ces pratiques. « Il est devenu urgent d'éditer un cadre réglementaire sur les sociétés de ce type qui ont une activité sur notre territoire. Etablir un cadre pour la concurrence équitable est nécessaire », explique le ministre. Afin de contrebalancer les géants du Web tels que Google, Amazon ou encore Apple, Arnaud Montebourg entend favoriser les opérateurs de communication.
Les règles du jeu ont changé et il précise que « les opérateurs sont devenus des liliputiens. Des liliputiens contre des Gullivers. [...] les opérateurs sont nos navires amiraux, nos croiseurs. Je me bats pour le retour à 3 opérateurs en France et dans ce secteur, la consolidation est nécessaire en France et en Europe ». Leur pouvoir serait alors épaulé par une « régulation dédiée » dont les contours exacts restent encore à définir.
Le ministre a également tenu à insister sur le fait que le gouvernement soutiendra des mesures qui iront dans le sens d'une meilleure protection des données personnelles. « Nous devons nous concentrer en Europe sur le statut juridique de la donnée pour créer un droit moral de la personne sur ses informations. En découleront ensuite le droit à l'oubli, à l'effacement... » Un discours volontairement protecteur qui devra désormais séduire au niveau des institutions communautaires.