Dans ce cadre, ils annoncent avoir déposé ce jeudi 15 mai une plainte formelle devant la Commission européenne. A l'appui de leurs arguments, ces professionnels insistent sur le fait que Google impose des barrières empêchant tout concurrent de s'implanter dans les secteurs dans lesquels la firme dispose d'une activité.
Denis Olivennes, p-dg de Lagardère Active explique : « il faut comprendre que nous ne sommes pas contre la concurrence, contre le fait que Google soit sur le marché, nous souhaitons au contraire que la compétition subsiste mais qu'elle puisse être juste ». Une position qui pourrait séduire l'Union européenne, chargée de veiller au respect de la libre concurrence entre acteurs du marché.
Les arguments invoqués par les professionnels sont multiples. Ils ont principalement trait au fait que Google est accusé de favoriser ses propres services lorsqu'il présente le résultat de ses recherches (YouTube ou Google + par exemple). Ces mêmes résultats sont « accompagnés d'extensions attachées à une publicité AdWords ». L'attitude du géant américain est ainsi considérée comme étant « discriminante » au regard de celle conduite par une partie de la concurrence.
Le collectif demande donc à ce qu'un mécanisme d'analyse des changements d'algorithme soit mis en place et que Google modifie sa politique en matière d'Adwords. Si ces recommandations ne sont pas suivies, les professionnels demandent que le groupe soit condamné à une amende.
En filigrane, la question est de pouvoir garantir un écosystème encourageant les acteurs européens du marché. L'OIP, regroupant des sociétés comme Lagardère, le Geste (dont M6 Web, éditeur de Clubic), ESML (le Syndicat des éditeurs de services de musique en ligne, Deezer, Beezik, Starzik...), SETO (le Syndicat des entreprises du tour operating), ou encore le groupe CCM Benchmark demande donc des changements rapides.
Christopher Keese, vice-président exécutif d'Axel Springer précise : « le problème est que les services de Google découragent les investissements et que cela porte préjudice à l'économie européenne ». Le responsable considère que Google ne joue donc pas dans la même catégorie que les autres professionnels. Il souligne enfin que les pratiques d'esquive fiscale menées par ce type de sociétés, sont des facteurs venant pénaliser les acteurs européens.
Face à cet état de fait, certains responsables appellent désormais à un « dégroupage » de Google, c'est-à-dire à ce que les activités de la firme soient clairement séparées. Pour Benoît Sillard, le p-dg de CCM Benchmark il est désormais nécessaire d'opérer « une séparation entre le moteur de recherche et le reste. A chaque fois que nous réagissons face à Google, ce n'est qu'une réaction, rien de plus. Mais pendant que la solution arrive ou se dessine, le groupe a lancé 4 ou 5 innovations. Il faut donc anticiper ces changements sinon, nous serons systématiquement en retard ».
Ces professionnels considèrent que les dernières propositions en date visant à modifier sa manière de présenter ses résultats sont insuffisantes. Ils demandent désormais à ceux qui seront prochainement élus au sein des institutions communautaires de les suivre.