Google a rendu publique une base de données comprenant 3 000 vidéos « deepfake ». Le but de la manœuvre est d'aider la recherche visant à détecter ce type de contenus, susceptibles d'induire en erreur les utilisateurs en ligne.
Depuis près de deux ans, les « deepfakes » ne cessent de faire parler et d'inquiéter. Cette technique s'appuie sur l'intelligence artificielle et permet de créer de faux contenus audio, photo ou vidéo, paraissant plus vrais que nature. Il est alors possible de générer des visages réalistes ou, de façon plus malveillante, d'intégrer le visage de célébrités dans un film pornographique. Et il ne s'agit là que d'un exemple des potentielles dérives.
Entraîner les algorithmes de détection
C'est pourquoi des chercheurs tentent de limiter l'impact de cette tendance, afin d'éviter d'éventuelles manipulations politiques. Pour y parvenir, leur but est de développer des algorithmes capables de reconnaître si une vidéo est issue, ou non, d'une manipulation « deepfake ». Mais pour exercer ces programmes, il faut pouvoir bénéficier de contenus dédiés à leur entraînement.Google a donc décidé de contribuer à cette lutte contre la désinformation, en fournissant une base de données de 3 000 vidéos « deepfake ». Afin de constituer cet ensemble, l'entreprise a filmé plusieurs comédiens (rémunérés pour l'occasion) dans diverses situations. Puis elle s'est appuyée sur des méthodes de génération « deepfake » directement accessibles en ligne.
La firme a laissé ses contenus à disposition du plus grand nombre, en l'intégrant au sein du « FaceForensics benchmark », un programme de détection de vidéos manipulées conçu par l'université technique de Munich et l'université Federico II de Naples.
Les entreprises de la tech unies contre les deepfakes
Pour l'instant, le nombre de 3 000 vidéos peut sembler un peu juste pour entraîner suffisamment les algorithmes. Mais la société a promis qu'elle enrichirait régulièrement sa base de données, tout en suivant avec attention les évolutions technologiques associées.De cette façon, Google affirme son engagement pour un usage éthique des applications de l'intelligence artificielle. Elle rejoint ainsi les initiatives portées par d'autres grands groupes de la tech, tels que Microsoft et Facebook, ce dernier prévoyant également de publier une base de données de vidéos trafiquées.
Source : Engadget