L'Allemagne pourrait bien se séparer des nombreux équipements Télécom installés au sein du pays.
Comme toujours, la crainte est celle du potentiel espionnage chinois. En validant une telle décision, le gouvernement allemand rejoindrait les États-Unis, qui ont déjà banni Huawei et ZTE du marché national des télécommunications et de la surveillance.
Huawei et ZTE à nouveau ciblés
Dans ce que l'on pourrait appeler le bloc « occidental », il existe deux approches vis-à-vis de la Chine. L'une, symbolisée par les USA, est celle de la confrontation directe, faite de déclarations dures et de sanctions. L'autre, beaucoup plus basée sur la coopération, pourrait être illustrée par l'Allemagne, qui continue à entretenir de bonnes relations ne serait-ce que commerciales avec l'empire du Milieu. Ce qui pourrait changer.
En effet, selon le journal allemand Zeit Online, l'Allemagne pourrait bannir Huawei et ZTE de son réseau 5G, en interdisant à la fois aux opérateurs d'utiliser des équipements fournis par les deux entreprises, mais aussi en démantelant ceux déjà installés. Cette décision ferait suite à plusieurs mois d'enquête du ministère de l'Intérieur et de l'agence de cybersécurité du gouvernement sur d'éventuels composants à risque pour la sécurité de l'Allemagne dans son réseau 5G en développement.
Une entreprise difficile
Mais si la volonté est là, elle devra faire face à des difficultés techniques. Car si empêcher les deux géants chinois du secteur de participer à des marchés futurs serait chose assez aisée, remplacer leurs installations actuelles en Allemagne demanderait beaucoup plus de travail. « Après des années de tergiversations, le réseau 5G allemand est profondément dépendant des fournisseurs chinois. Il faudra de nombreuses années pour mettre fin à cette situation », explique ainsi à Reuters Noah Barkin, expert du Rhodium Group.
Depuis plusieurs années, Huawei et ZTE sont critiqués pour leur proximité avec le pouvoir politique chinois. Cette dernière permettrait à Pékin d'utiliser leurs équipements pour espionner des nations étrangères. Huawei a de son côté rappelé avoir entretenu de bonnes relations depuis près de 20 ans avec l'Allemagne et le reste du monde sur la question de la sécurité, alors que ZTE s'est dit ouvert à des contrôles extérieurs. De son côté, l'ambassade chinoise à Berlin a expliqué être « très perplexe », et serait « très insatisfaite » si le bannissement devenait effectif.
Sources : Reuters (1), Reuters (2), Les Échos