Quelques semaines plus tard, nous apprenions que, par exemple, la China Development Bank, organe dépendant directement de Pékin, avait indiqué vouloir injecter 20 milliards de dollars dans l'équipementier ZTE afin qu'il puisse conquérir de nouveaux marchés hors de Chine. Un soutien de taille et renouvelé depuis 2005.
L'Europe s'inquiète donc de voir d'un côté des industries être soutenues par un Etat puissant et de l'autre, des équipementiers en nettes difficultés (Ericsson, Nokia Siemens Network, Alcatel-Lucent...). C'est pourquoi Reuters indique que le commissaire au Commerce extérieur Karel De Gucht soumettra « un projet de lettre d'intention ».
« Nous voulons adresser un avertissement aux Chinois, leur dire que s'ils ne changent pas leurs pratiques, il y aura des taxes », précise une autre source. Cette procédure initiée par la Commission européenne doit donc servir de tir de sommation aux Huawei et autres ZTE pour mettre un terme à cette stratégie qualifiée de Dumping (pratiques anticoncurrentielles en accordant des subventions gouvernementales, également condamnées par l'OMC).
Le pouvoir est désormais dans les mains de la Commission européenne qui peut diligenter une enquête approfondie sur les financements de ces équipementiers. Elle pourrait également instaurer une taxation spécifique en guise de mesure de rétorsion ou emprunter la voie de la négociation en signant des accords de branche.