Le dernier rapport publié par le comité de surveillance du centre d'évaluation de cybersécurité de Huawei (HCSEC) n'est franchement pas en faveur du géant chinois, qui ferait peser de nouveaux risques sécuritaires à l'aube de la 5G.
Difficile de savoir sur quel pied danser lorsqu'il s'agit de Huawei. En fin d'année dernière, le Royaume-Uni, poussé par les États-Unis, faisait part de sa réticence quant au géant chinois en incitant les opérateurs locaux à ne pas travailler avec l'équipementier. Le mois dernier, le service de renseignements britannique pour la cybersécurité (National Cyber Security Center ou NCSC) faisait état de risques « gérables » au moment d'évoquer le réseau 5G. Mais le dernier rapport annuel du HCSEC vient tout chambouler.
Des centaines de vulnérabilités remontées aux opérateurs
L'organe dépendant du gouvernement britannique considère cette fois, dans son rapport, que de nouveaux risques pèsent sur la sécurité des réseaux de télécommunications. Après avoir longuement étudié les antennes et logiciels de la firme, le comité de surveillance du centre d'évaluation de cybersécurité de Huawei a rendu un verdict qui inquiète.Le HCSEC indique avoir « continué à trouver des vulnérabilités importantes dans les produits Huawei examinés » (ndlr : 39 produits testés rien que cette année), en précisant ce ne sont pas quelques-unes, mais des centaines de vulnérabilités et de problèmes qui ont été remontés aux opérateurs de Sa Majesté.
Huawei serait dépassée par les événements
Autre détail inquiétant, la réponse apportée par Huawei même. Selon le centre d'évaluation, la société Huawei est dépassée par les enjeux et fait preuve de sérieux retards dans le développement logiciel. « Des vulnérabilités importantes relevées dans de précédentes évaluations persistent », peut-on lire dans le rapport.Fin 2018, Huawei promettait d'investir 2 milliards de dollars pour atténuer sa vulnérabilité en matière de piratage et d'espionnage, en transformant au passage la façon dont elle élabore ses logiciels. Mais pour les experts auteurs du rapport, « cette offre d'investissement, quoique bienvenue, n'est pour l'instant qu'une proposition de budget initiale pour des activités non spécifiées à ce jour ».
Huawei n'a pas complètement perdu pied en Grande-Bretagne, même s'il va lui falloir encore fabriquer un radeau plus solide pour affronter les dernières vagues avec le déferlement de celle de la 5G.