Bosch et IBM ont décidé d'unir leurs forces pour trouver des alternatives aux métaux précieux et aux terres rares. La simulation informatique quantique des matériaux fait partie des substituts privilégiés.
Certaines ressources ne sont pas inépuisables, Bosch et IBM en ont conscience. Les géants allemand et américain vont donc chercher des substituts pour les métaux précieux aujourd'hui présents dans les véhicules électriques, et plus particulièrement les moteurs, les piles à combustible destinées à l'hydrogène ou les groupes motopropulseurs neutres en carbone.
Un partenariat pour gagner du temps sur la recherche de nouveaux matériaux
IBM et Bosch se donnent 10 ans pour parvenir à leurs fins et trouver des alternatives grâce à la simulation informatique quantique des matériaux. Alors, comment les deux entreprises entendent collaborer ? Bosch, pour sa part, mettra à profit son savoir-faire en matière de simulation de matériaux importants pour les applications industrielles. Le mastodonte technologique IBM, de son côté, fournira au projet plus de 20 ordinateurs de technologie quantique avancée qui seront disponibles dans le Cloud du groupe.
Grâce aux générations futures d'ordinateurs quantiques, Bosch pourra calculer les propriétés des nouveaux matériaux, une opération bien plus longue et complexe à faire sur des machines classiques. Avec les mois et les années, il devrait être possible d'obtenir des éléments précis sur les propriétés de nouveaux matériaux. « L'objectif est de faire passer la simulation quantique à un niveau supérieur et de gagner un avantage concurrentiel à l'échelle internationale », explique Stefan Hartung, président du directeur de Bosch.
Mais la firme allemande ne s'intéresse pas qu'aux nouveaux matériaux pour les piles à combustible, elle se penche aussi sur les nouveaux aimants pour moteurs électriques, réputés plus légers, plus efficaces, plus compacts et plus facilement disponibles. Les matériaux que privilégient Bosch et IBM promettent d'être plus respectueux de l'environnement que les terres rares, dont l'extraction pose de sérieux problèmes environnementaux et géopolitiques.
Miser sur les capteurs et l'informatique quantiques pour aussi gagner en précision
L'Europe mise beaucoup sur la technologie quantique, que Bosch estime « essentielle à la souveraineté technologique » du Vieux Continent. Aujourd'hui, l'entreprise d'outre-Rhin compte parmi ses rangs une trentaine d'experts des technologies de capteurs et de l'informatique quantiques. Une start-up issue de la pépinière de Bosch travaille d'ailleurs spécifiquement à la commercialisation des capteurs quantiques.
Ces capteurs offrent une précision remarquable par rapport aux MEMS (systèmes micro-électromécaniques) traditionnels. « Ils permettront dans un proche avenir d'obtenir une précision de mesure 1 000 fois supérieure », précise l'entreprise. Elle prend l'exemple de la médecine, où les capteurs aident à diagnostiquer de manière plus simple et détaillée les troubles neurologiques causés par la maladie d'Alzheimer.
Ils pourront aussi détecter les impulsions nerveuses, permettre un contrôle par la pensée directement dans la réalité virtuelle et déplacer les prothèses médicales. Un potentiel remarquable au service de « technologies pour la vie », comme l'indique Stefan Hartung.
Source : Bosch