La loi de Moore, selon laquelle le nombre de transistors présents sur un processeur (et donc la puissance de calcul de ce dernier) double régulièrement, voit sa fin être régulièrement annoncée. Nombreuses sont les personnes estimant que les limites de la miniaturisation devraient effectivement y mettre fin.
Intel, pourtant, se dit confiante. L'enseigne affirme même avoir un plan lui permettant de multiplier la densité de ses transistors par un facteur 50 sur ses futurs processeurs.
De quelques milliers à quelques milliards
D'abord, un petit rappel de ce qu'est la loi de Moore, que l'on devrait plutôt appeler « conjecture de Moore ». Au milieu des années 60, Gordon E. Moore, l'un des co-fondateurs d'Intel, exprime une théorie selon laquelle la complexité des semi-conducteurs double régulièrement.
Dix ans plus tard, il estime que dans une même gamme de prix, le nombre de transistors présent sur un processeur doit doubler tous les deux ans. Une affirmation qui s'est longtemps vérifiée : à l'heure actuelle, certaines puces reçoivent plusieurs milliards de transistors alors que le premier microprocesseur d'Intel, l'Intel 4004, en comptait 2 300.
Néanmoins, de nombreux analystes pensent que la loi de Moore ne se vérifiera bientôt plus, l'argument généralement avancé étant que la miniaturisation des transistors a désormais atteint ses limites.
Multiplier par un facteur 50 sur une dizaine d'années
Intel se dit toutefois confiante. Lors d'une conférence, son vice-président, Raja Koduri a déclaré lundi 17 août : « Nous croyons fermement qu'une densité beaucoup plus importante de transistors reste à venir ». Il ajoute : « Nous n'avons certainement pas exploré tout le potentiel de la loi de Moore ».
Le dirigeant dit même s'attendre à multiplier la densité de transistors par un facteur 50, « probablement sur une décennie ». Pour cela, Intel compte appuyer sur trois leviers.
Le premier, le plus traditionnel, doit simplement poursuivre la miniaturisation des transistors et leur rapprochement les uns des autres. Cela concerna son futur proche, et donc ses nouveaux processeurs Tiger Lake, dont les détails doivent être connus à l'automne.
Intel continuera également d'explorer de nouvelles architectures, et tout particulièrement les architectures 3D. Enfin, la société veut se diriger vers des processeurs dont les composants seront organisés par couches.
Intel cherche ainsi à rassurer après ses récents retards, en particulier sur ses gravures en 7 nm, la société ayant des délais à tenir si elle veut effectivement prouver que la loi de Moore est toujours valable. Pour Raja Koduri, c'est dans tous les cas une page qui se tourne : « L’ère de l’amélioration massive des performances en réduisant simplement les caractéristiques des transistors est derrière nous ».
Source : CNet