Intel a annoncé en fin de semaine dernière sa onzième génération de processeurs de bureau, nom de code Rocket Lake-S. Ces puces conservent la gravure en 14 nm, mais apportent avec elles quelques nouveautés intéressantes par rapport aux processeurs Comet Lake-S introduits au printemps.
Cypress Cove, c'est le nom donné à la nouvelle architecture qu'Intel va utiliser sur les cœurs de ses futurs processeurs Rocket Lake-S. Attendus en début d'année 2021, ces nouveaux CPUs de bureau font notamment la part belle à des performances IPC en hausse, de nouveaux contrôleurs média, mais aussi et surtout à un nouvel iGPU basé sur la technologie Xe, désormais utilisée à toutes les sauces chez Intel.
Moins de cœurs, mais plus puissants
Avec ces nouveaux processeurs, la marque fait le choix de réduire le nombre de cœurs pour passer à 8 cœurs / 16 threads au maximum sur cette lignée Rocket Lake-S, contre 10 cœurs / 20 threads sur le Core i9-10900K, la plus grosse puce de la gamme Comet Lake-S. Cette décision est justifiée par l'apport du design Cypress Cove, qui doit permettre un gain « à deux chiffres » en matière de performances IPC, promet Intel. On appréciera le manque volontaire de précision du groupe, qui donne d'ailleurs des informations au compte-goutte pour ces nouvelles puces.
L'autre grosse nouveauté, pressentie depuis des mois par différentes rumeurs, est l'ajout aux références Rocket Lake-S d'une partie graphique nettement plus musclée que ce que propose actuellement la dixième génération de CPU desktop. Intel compte ici sur l'architecture Xe, mise au point (entre autres) par d'anciens d'AMD, et déjà déployée sur les iGPU de la lignée Tiger Lake sur laptop. Par rapport à sa génération précédente, Intel promet une amélioration de 50% des performances GPU. Une amélioration qui devrait notamment servir en encodage et décodage.
Le PCIe 4.0 de la partie, au même titre que quelques ajouts pertinents
Dans ce gros chaudron qu'est Rocket Lake-S, à mi-chemin entre tradition malheureuse qu'on aimerait enterrer (14 nm toujours…) et nouveautés, Intel choisit aussi de dépoussiérer ses circuits en proposant une prise en charge du standard PCIe 4.0, au travers d'un maximum de 20 lignes ouvertes sur le haut du panier de cette future gamme. La mémoire vive DDR4 3 200 MHz sera par ailleurs elle aussi supportée, tandis que de nouveaux contrôleurs média font leur apparition.
Ces derniers seront notamment capables de supporter les codecs HEVC (VP9) en 4K / 60 ips (12-bit 4:4:4), et AV1 en 4K / 60 ips (10-bit 4:2:0), précise Engadget. Côté connectique, ces nouvelles puces pourront enfin prendre en charge le DisplayPort 1.4a (et HBR3), et le standard HDMI 2.0b, pour un affichage sur trois écrans 4K (60 Hz) ou deux écrans 5K (60 Hz).
La réplique d'Intel à AMD et ses processeurs Ryzen 5000
De manière générale, l'annonce de ces puces de bureau de onzième génération sonne comme la réplique d'Intel à la présentation (début octobre) des processeurs AMD Ryzen de nouvelle génération Ryzen 5000.
Particulièrement prometteurs si AMD respecte ses promesses sur le plan des performances, ces derniers misent néanmoins sur la multiplication des cœurs, avec un maximum de 16 cœurs et 32 threads pour le Ryzen 9 5950X (fleuron d'AMD sur cette nouvelle gamme) et 12 cœurs / 24 threads pour le Ryzen 9 5900X.
Intel adopte cette fois une approche différente avec Rocket Lake, mais l'on navigue pour l'heure en pleine inconnue sur la question des performances que cette nouvelle génération de processeurs de bureau sera capable de développer. Ces processeurs arriveront par ailleurs quelques mois après les puces d'AMD, attendues plus tard dans la semaine. AMD aura donc de l'avance sur Intel en termes de planning.
Un atout que la marque aura tout intérêt à exploiter, à condition que le renforcement des mesures sanitaires à travers le monde ne gêne pas trop ses chaines logistiques.
Source : Engadget