Intel avance ses pions et, longtemps présentée de manière succincte, la gamme de processeurs Arrow Lake sort le grand jeu avec une présentation détaillée et des dates précises.
Après Lunar Lake en septembre, Intel prépare donc bien Arrow Lake pour octobre. Quand le premier était conçu pour les ordinateurs portables, le second vise les PC de bureau, avec cependant toujours le même mantra.
En effet, dans un cas comme dans l'autre, l'objectif premier de la nouvelle architecture d'Intel est de réduire drastiquement la consommation électrique de ses puces tout en conservant un excellent niveau de performances.
Des « tuiles » fabriquées par TSMC
Oubliés, les Raptor Lake et Raptor Lake Refresh, deux générations qui avaient surtout pour but de nous faire patienter, et dont le manque d'évolution se traduisait par une montée en fréquence et une consommation aux limites du raisonnable.
Avec Arrow Lake, Intel entend faire presque table rase du passé et s'appuie donc sur l'architecture Lunar Lake pour revoir en profondeur ses processeurs pour PC de bureau. On reprend les mêmes cœurs performants Lion Cove et les mêmes cœurs efficaces Skymont. On supprime à nouveau l'hyperthreading qui offrait le doublement du nombre de threads sur les cœurs performants. On intègre bien un NPU, mais à la puissance limitée de 13 TOPS (ce n'est pas ça qui va suffire pour Copilot+) et on évite l'intégration des puces mémoire au packaging.
Ce packaging se rapproche ici des solutions mobiles. Pour la première fois, Intel applique la conception chiplet et l'applique aux processeurs de bureau. On retrouve donc le packaging Foveros introduit avec Meteor Lake, qui permet de rassembler sur une même puce des « tuiles » radicalement différentes.
- la Compute Tile pour se charger de tous les calculs généraux ;
- la Graphics Tile pour la partie graphique ;
- la SoC Tile et son accélération d'intelligence artificielle ;
- la I/O Tile pour gérer toutes les entrées et sorties.
Notons également la présence d'une Filer Tile, qui sert simplement à « remplir » la puce, et d'une Base Tile, passive, pour supporter les autres. Plus important, Intel confirme son virage à 180 degrés en confiant la production de ces Tiles au concurrent TSMC : la Compute Tile gravée en N3B, la Graphics Tile en N5P et les SoC ainsi qu'I/O Tile en N6. Heureusement que l'assemblage est signé Intel.
Cinq processeurs « K/KF » le 24 octobre
Nous aurons l'occasion de revenir sur les autres différences architecturales introduites avec Arrow Lake au moment du test des puces, mais dans l'immédiat, focalisons-nous sur les processeurs qui seront lancés par Intel.
Comme nous nous y attendions, la date du 24 octobre est retenue pour le lancement officiel avec, là aussi, c'était prévu, cinq puces commercialisées. Ici, pas de changement par rapport aux habitudes d'Intel, ce sont des puces haut de gamme qui seront lancées : la gamme « K », avec son coefficient multiplicateur débloqué pour les amateurs d'overclocking. D'autres gammes arriveront plus tard, mais pas avant le CES de Las Vegas du début d'année prochaine.
De manière assez classique, il sera question de distribuer deux versions de ces processeurs « débloqués ». Ainsi, à côté de la gamme « K », nous aurons droit à la gamme « KF », laquelle se distingue par la disparition de la solution graphique intégrée (iGPU) et sera donc moins coûteuse. Cet iGPU sera loin de Lunar Lake : on passe de 8 cœurs Xe2 à 4 cœurs Xe, ce qu'il faut pour un affichage de qualité, mais pas de jeu vidéo. Voici donc les cinq premiers CPU attendus.
- Intel Core Ultra 9 285K, 24 cœurs (8P+16E), cache de 76 Mo
- Intel Core Ultra 7 265K, 20 cœurs (8P+12E), cache de 66 Mo
- Intel Core Ultra 7 265KF, 20 cœurs (8P+12E), cache de 66 Mo, sans iGPU
- Intel Core Ultra 5 245K, 14 cœurs (6P+8E), cache de 50 Mo
- Intel Core Ultra 5 245KF, 16 cœurs (8P+12E), cache de 50 Mo, sans iGPU
Côté tarifs, seul le dernier modèle passera sous la barre des 300 dollars, à 294 dollars exactement, mais il faut malgré tout retenir une certaine agressivité de la part d'Intel. Malgré le partenariat, sans doute pas gratuit, avec TSMC, la firme américaine abaisse de 10 à 20 dollars environ le prix de ses puces par rapport à la génération Raptor Lake Refresh (14xxx).
Une consommation largement réduite
Une présentation complète ne saurait se limiter à de simples données techniques, et même s'il faudra attendre des mesures indépendantes, Intel s'est pliée au jeu de la publication de benchs divers et variés.
Au cours de son événement, Intel a d'abord confirmé ce que laissaient craindre certaines rumeurs : le plus puissant de la nouvelle gamme Arrow Lake ne sera pas aussi musclé que le plus costaud des Raptor Lake Refresh en jeu vidéo. Ainsi, le Core Ultra 9 285K est en moyenne très légèrement en retrait sur une large sélection de jeux vidéo par rapport au Core i9-14900K.
Dans le détail, on se rend toutefois compte que les écarts sont faibles et que, même s'il est en retrait, le Core Ultra 9 285K peut s'enorgueillir d'une nette baisse de la consommation, alors que le nombre d'images par seconde reste proche. De manière surprenante, Intel parle de la consommation du système entier, pas seulement de celle du processeur, mais les résultats sont là.
Intel compare son Core Ultra 9 285K aux Ryzen 9 9950X et 7950X3D © Intel
Par la suite, Intel compare son Core Ultra 9 285K à la concurrence AMD, avec un duel face au Ryzen 9 9950X et au Ryzen 9 7950X3D. Bien sûr, la puce Arrow Lake s'en sort avec les honneurs… tout cela avant qu'Intel ne referme les choses en évoquant les nouvelles cartes mères. En effet, Arrow Lake introduit un nouveau socket (LGA1851) et un nouveau chipset (Z890), lesquels seront donc à l'honneur sur une ribambelle de cartes mères.
Le Z890 n'est logiquement pas une révolution, mais en conjonction avec le CPU, il autorise la prise en charge de 48 lignes PCIe, dont 20 sont en PCIe Gen 5. Sur le chipset spécifiquement, on parle de jusqu'à 24 lignes PCIe Gen 4, jusqu'à 10 ports USB 3.2, dont 5 en 20 Gbps, et de jusqu'à 14 ports USB 2.0, en plus de 8 SATA 3.0. Attention cependant, pour la première fois, il n'est plus question de prendre en charge la mémoire DDR4 : seule la DDR5 a le droit de cité.
Nous le disions, la sortie des puces est calée au 24 octobre prochain, et nous espérons être en mesure de vous en proposer le test complet le jour même, date de levée des embargos.