Attaquer simultanément les cartes graphiques de NVIDIA et d'AMD, le tout sur trois secteurs clés et au travers d'une seule fournée de GPU. C'est l'ambition d'Intel avec ses puces ARC Alchemist, annoncées cet automne. Des informations détaillées émanant d'une chaîne YouTube spécialisée dans les composants informatiques nous permettent aujourd'hui de connaître encore mieux la future gamme d'Intel, spécifications à l'appui.
Et autant dire qu'elle sera touffue, avec de nombreuses références visant le gaming sur PC de bureau, le marché des stations de travail, mais aussi le monde laptop.
© Moore's Law Is Dead via YouTube
Intel se prépare à l'offensive avec deux puces et six variantes
La chaîne Moore's Law is Dead confirme en premier lieu que le lineup ARC Alchemist d'Intel sera articulé autour de deux dies GPU distincts (DG2-512 EU et DG2-128 EU). Chacun sera assorti de trois configurations techniques différentes qu'Intel utilisera d'un modèle de carte graphique à l'autre. Ces deux puces et leurs différentes moutures seraient parées pour un lancement quelque part sur le premier trimestre 2022. La commercialisation des nouvelles cartes graphiques d'Intel approche donc à grands pas.
Sur le haut de gamme, nous trouverions donc des cartes fondées sur le GPU DG2-512 EU (doté de 32 cœurs Xe). Dans sa version complète, ce die devrait mesurer 396 mm2 (contre 392 mm2 pour la puce GA104 des NVIDIA GeForce RTX 3070, par exemple). Il serait équipé de 4 096 unités arithmétiques et logiques (ALU) couplées à un maximum de 16 Go de VRAM à 18 Gbps grâce à un bus de 256 bits. Son TGP oscillerait enfin entre 120 et 150 W sur laptop et pourrait monter à 225 W en version de bureau.
Les deux autres variantes de la puce DG2-512 EU, en partie castrées, disposeraient quant à elles de spécifications moindres : 3 072 ALU pour un maximum de 12 Go de VRAM à 16 Gbps (192 bits) et un TGP allant de 80 W sur laptop à 200 W sur desktop pour la première mouture ; et 2 048 ALU, 8 Go de VRAM à 16 Gbps (128 bits) pour 60 à 80 W de TGP sur laptop pour la seconde.
Côté fréquences, la version pleine taille de ce GPU DG2-512 EU est affichée entre 2,2 et 2,5 GHz. Comme le précise WCCFTech, on ignore à ce stade s'il s'agit de fréquences maximales, mais si c'est le cas, cette puce devrait être en mesure de développer 18,5 TFLOP en FP32. En matière de puissance brute, elle serait 40 % plus rapide qu'une AMD Radeon RX 6700 XT, mais 9 % moins véloce qu'une RTX 3070 de NVIDIA.
Une concurrence pour les RTX 3070 et 3070 Ti ?
On apprend grâce à des documents émanant d'Intel que la puce DG2-512 EU serait justement destinée à concurrencer les RTX 3070 et RTX 3070 Ti sur desktop, tandis qu'elle pourrait se frotter à la RTX 3080 sur laptop. Ses variantes castrées auraient de leur côté vocation à concurrencer les RTX 3060 et 3070 sur PC portable, tout en attaquant les RTX 3060 et 3060 Ti sur PC de bureau.
Intel couvrirait donc un spectre relativement large du marché avec une seule puce (vraisemblablement gravée en 6 nm par TSMC). Les premières cartes l'exploitant arriveraient quant à elles aux alentours de mi-février sur les PC de bureau. Il faudrait néanmoins attendre la fin d'année 2022 pour pouvoir en profiter sur PC portable et stations de travail.
L'entrée de gamme est aussi visée
Sur l'entrée de gamme, Intel aurait cette fois sous le code le die GPU DG2-128 EU (doté de 8 cœurs Xe), décliné lui aussi en trois versions. Les deux premières disposeraient d'un GPU plein format et non castré, mais couplé à 4 ou 6 Go de VRAM à 16 Gbps, sur un bus de 96 ou 64 bits respectivement. Quelle que soit la quantité de mémoire choisie, nous trouverions cependant 1 024 ALU pour un TGP allant de 30-35 W sur laptops à 75 W sur PC de bureau. La mouture la moins puissante se contenterait quant à elle de 769 ALU, 4 Go de VRAM à 16 Gbps (bus de 64 bits) et 35 W de TGP sur laptop.
Notons qu'en se limitant à 75 W de TGP maximum, la puce entrée de gamme d'Intel sera en théorie capable de se passer d'un connecteur d'alimentation. Un bon point. On y trouverait enfin des fréquences comprises là aussi entre 2,2 et 2,5 GHz… sauf ajustement chez Intel.
Les performances développées par cette puce DG2-128 EU devraient pour le reste être équivalentes à celles des GTX 1650 et 1650 SUPER, mais avec un sérieux atout à faire valoir face à ses concurrentes : la prise en charge native du ray tracing qu'Intel proposera aussi sur son entrée de gamme. Les cartes fondées sur le GPU DG2-128 EU risquent en outre de se monnayer à moins de 250 dollars : un terrain un peu délaissé par NVIDIA et AMD.
© Moore's Law Is Dead via YouTube
Et pour les stations de travail ?
Nous l'indiquions plus haut, Intel ne compte pas se limiter au gaming et à des GPU pour PC portables. La firme souhaite aussi se faire une place sur le marché des stations de travail avec ses cartes graphiques Xe HPG. Le postulat d'Intel est notamment d'offrir 10 % de performances en plus vis-à-vis des solutions NVIDIA RTX sur ce marché… pour 10 % moins cher.
Comme le rapporte WCCFTech, Intel se contenterait toutefois de viser, dans un premier temps, l'entrée de gamme avec sa puce DG2-512 EU. La cible du géant américain pourraient notamment être les RTX A4500 et A4000 de NVIDIA.
D'ici quelques mois, Intel devrait quoi qu'il en soit avoir une offre GPU relativement complète et surtout fonctionnelle pour commencer à grappiller des parts de marchés à ses concurrents. Une bonne chose sur un secteur dominé depuis des années par NVIDIA et AMD, faute d'un troisième acteur d'envergure. Pour la suite, rappelons qu'Intel lancera en 2023 ses puces ARC Battlemage, plus rapides. Elles se confronteront aux GPU de nouvelle génération attendus chez NVIDIA et AMD fin 2022 ou courant 2023, fondés respectivement sur les architectures Ada Lovelace et RDNA3.
Source : WCCFTech