Cette fois, le retour d'Intel sur le marché de la carte graphique n'est plus une vue de l'esprit : A350M et A370M sont d'ores et déjà disponibles.
Choses promises, choses dues, dit le proverbe. Dans le cas d'Intel, ce n'est pas tout à fait le cas. En effet, alors que nous attendions des nouvelles de la gamme Arc Alchemist dans son ensemble, l'Américain s'est entièrement focalisé sur les GPU mobiles. La suite viendra plus tard.
Quatre GPU mobiles entre avril et cet été
Au travers d'une longue présentation, Intel a levé le voile sur ses ambitions en matière de portables à vocation jeu vidéo. Il ne s'agit que de la première pierre de l'édifice Arc Alchemist, mais Intel semble confiant.
La gamme Arc Alchemist pour mobile © Intel
Une confiance qui pose toutefois question alors que le fondeur se montre aussi très prudent. En effet, Intel a d'emblée annoncé la couleur : ses GPU mobiles seront lancés en deux salves.
La première salve concerne l'entrée de gamme dont la disponibilité est, pour reprendre les mots d'Intel, « immédiate ». Il s'agit de deux GPU fondés sur le même SoC, l'ACM-G11 : les A350M et A370M.
Deux SoC pour une gamme en trois segments : Arc 3, Arc 5 et Arc 7 © Intel
Dans un second temps, Intel envisage de lancer les trois GPU suivants qui reposent sur le SoC ACM-G10. Il s'agit des A550M, A730M et A770M. Ils sont prévus pour « l'été 2022 », donc pas avant juin prochain.
Xe-Core au « cœur » de la bête
En toute logique, le A770M est plus richement doté, plus complexe que le A350M. Diffusé par Intel, le tableau fait le point sur tout ce qui oppose ces différents GPU. Nous reviendrons sur les éléments essentiels.
Le Xe HPG et, en son cœur, le fameux Xe-Core © Intel
Sans surprise, Intel conserve un TDP relativement modeste sur ses GPU d'entrée de gamme et se permet de monter bien plus haut avec un A770M qui se rapproche ainsi nettement des gros GPU mobiles de NVIDIA.
On retient que les GPU se focalisent sur le déjà fameux Xe-Core. Nous en trouvons 8 sur le A350M, quand le A770M en intègre 32. Côté technique, Intel met l'accent sur quatre points : XMX matrix engine, le Media engine, le Display engine et le Graphics pipeline.
De manière schématique, le premier vient booster le nombre d'opérations réalisées par seconde par rapport aux techniques MAC et DP4a. Le Media engine se distingue, notamment, en encodage et décodage avec la prise en charge de l'AV1 en plus des VP9, AVC et HEVC.
Plus classique, le Display engine se charge évidemment de l'affiche. On parle ici de HDMI 2.0b et de DisplayPort 1.4a pour jusqu'à deux fois 8K @ 60 ips ou jusqu'à quatre fois 4K @ 120 ips. Enfin, pour le Graphics pipeline, Intel a surtout évoqué DirectX XII Ultimate avant d'embrayer sur les questions de rendu.
Intel mise évidemment sur XeSS
Là, et c'est d'autant plus vrai que l'Américain se focalisait sur ses deux GPU d'entrée de gamme, la prise en charge et la promotion du XeSS ont une importance toute particulière.
Le Xe Super Sampling est la technique de super-échantillonnage imaginée par Intel pour concurrencer AMD et NVIDIA. Le principe reste de calculer l'image dans une définition inférieure à celle affichée et de se reposer sur de puissants algorithmes pour la mettre à l'échelle (upscaling).
Au cours de sa présentation, Intel a logiquement fait intervenir quelques démos pour montrer tout le potentiel de sa technique, et reconnaissons que sur le jeu d'action Dolmen, le résultat était intéressant.
Seulement « intéressant » ? Oui, car Intel n'a évidemment pas comparé sa solution avec ses principales concurrentes. Nous attendrons donc de voir le XeSS comparé au DLSS de NVIDIA et au FSR (si possible 2.0) d'AMD avant de nous enthousiasmer.
Reste qu'Intel a clairement une carte à jouer et qu'il semble déjà avoir des soutiens du côté des studios. Il est encore tôt pour faire les comptes, mais l'Américain a évoqué une quinzaine de jeux compatibles dès l'été.
Samsung : un premier « EVO design »
Intel a ensuite pris le temps d'évoquer plus en détail ce qu'il entend par le nouveau design « EVO ». Comme il avait pu le faire à l'époque de Centrino, le fondeur cherche à créer une plateforme cohérente qui, bien sûr, se reposera en partie sur Arc Alchemist.
Compte tenu de la stature d'Intel, de nombreux partenaires sont déjà sur les rangs, et l'Américain a évoqué Acer, ASUS, Dell, HP, Lenovo, Medion ou MSI avant de mettre l'accent sur un modèle en particulier, le Galaxy Book2 Pro signé Samsung.
Le Galaxy Book2 Pro de Samsung est le portable mis en avant par Intel durant sa présentation © Intel
Nous nous garderons bien de prendre ces chiffres pour argent comptant, mais Intel évoque pour sa plateforme, qui repose sur un CPU 12e génération et un GPU Arc Alchemist, une autonomie de plus de 9 heures, une charge de 30 minutes pour retrouver 4 heures d'autonomie, une sortie de veille « instantanée » (moins de 1 seconde) et d'excellentes performances vidéo.
Trop souvent négligée par certains acteurs du marché, la partie logicielle a été abordée par Intel qui concluait sa présentation avec Arc Control, un soft qui rappelle sur bien des points le GeForce Experience de NVIDIA.
Au programme : gestion des pilotes graphiques, optimisation des performances au travers de profils propres à chaque jeu, système d'affichage en surimpression, de quoi streamer le plus simplement du monde ses parties et, bien sûr, un portail communautaire pour rassembler tous les usagers.
Gestion des performances et streaming sont au cœur d'Arc Control © Intel
En dehors de la déception qu'a engendré le fait qu'Intel n'ait pas eu un seul mot pour ses GPU desktop, la présentation du géant américain a permis de mettre les points sur les « i » et de vérifier l'ambition du fondeur. Bien sûr, il conviendra de juger sur pièces, mais Intel semble s'être donné les moyens de réussir.
Source : Intel