© Microsoft / Activision Blizzard
© Microsoft / Activision Blizzard

Le coup de théâtre de l'autorité britannique concernant le rachat d'Activision Blizzard n'a visiblement pas déplu qu'à Microsoft.

La CMA a en effet décidé de bloquer le rachat en invoquant le fait qu'il donnerait lieu à une position bien trop dominante du géant américain sur le marché du cloud gaming au Royaume-Uni. Mais différents acteurs du domaine ne voient clairement pas les choses de la même manière.

Des nuages orageux s'amoncellent

Alors que le sort de ce rachat historique à 69 milliards de dollars enchaîne les rebondissements, le dernier épisode en date de ce feuilleton n'a pas eu une conclusion heureuse pour Microsoft (et Activision Blizzard ?). Invoquant le fait que le blocage de l'opération permettrait une compétition plus saine pour le développement du marché du cloud gaming, l'autorité britannique ne s'est pas seulement attirée les foudres de la firme américaine.

© Microsoft
© Microsoft

Des acteurs majeurs de ce secteur ont en effet exprimé leur désaccord vis-à-vis de cette décision. En tête de liste, GeForce NOW, avec qui Microsoft s'était mise d'accord pour intégrer au service de NVIDIA ses exclusivités PC. Ce dernier indique en effet que ce rachat permettrait au contraire de rendre plus accessible les jeux d'Activision Blizzard sur le cloud gaming.

Boosteroid, un autre acteur du cloud gaming avec lequel Microsoft s'est rapprochée pour convaincre les autorités de la concurrence de la pertinence du rachat, s'est fendu d'une annonce officielle contre la décision de la CMA.

Un avenir nuageux

Outre les principaux intéressés par ce blocage de la CMA, d'autres figures du monde de la tech ont exprimé le fond de leur pensée sur la question. Parmi ces derniers, on trouve Florian Mueller, expert en brevets notamment relatifs au hardware gaming.

Dans son désir de protéger le marché du cloud gaming sur son sol, la CMA et sa décision semblent donc, de l'aveu des acteurs concernés, avoir eu l'effet pour ainsi dire opposé. Dans le cas où les catalogues de jeux de Microsoft et d'Activision Blizzard venaient à fusionner, l'accès à des licences phares comme Call of Duty ou Overwatch deviendrait plus large, et non l'inverse.

Nous pouvons notamment prendre le cas de la Nintendo Switch, sur laquelle Microsoft a consenti à apporter les jeux Call of Duty pour les dix ans à venir. Le hardware de la console hybride n'est clairement pas assez puissant pour permettre d'y jouer correctement, là où des versions cloud gaming pourraient venir rectifier le tir.

En dépit du désaccord visiblement profond des acteurs du cloud gaming, l'infirmation ou l'affirmation de la décision de la CMA dans le cadre de l'appel intenté par Microsoft lui revient entièrement. Cette nouvelle embûche dans les plans de la firme américaine pourrait par ailleurs avoir un effet domino et faire changer d'avis la Commission européenne, jusqu'alors a priori favorable au rachat, qu'elle doit rendre le mois prochain. Affaire à suivre sur le Cloud…