Et si l'antienne selon laquelle les tablettes viennent progressivement grignoter le marché des PC n'était pas tout à fait justifiée ? D'après Laurent Donzel, analyste chez GFK, les fêtes de fin d'année ont montré un regain d'intérêt des consommateurs pour l'ordinateur, qui tendrait à prouver que même si la tablette a le vent en poupe, le vénérable PC a encore de beaux restes. Et ce ne sont pas les représentants de Dell, Intel et Microsoft, présents à ses côtés lors d'une table ronde organisée dans le cadre des Techdays 2012, qui diront le contraire.
Pour Olivier Ribet, tout récemment promu à la tête de la division Windows de Microsoft France, les constructeurs ont assez habilement répondu à la « menace » tablettes, en travaillant la segmentation de leurs offres, bien suivis sur ce point par les distributeurs. « On remarque par exemple, dans le grand public, une progression sur le segment des PC pour joueurs ainsi que sur celui des PC tout-en-un », a-t-il fait remarquer mercredi.
Ressort de cette dynamique ? Pour GFK, le prix ne serait pas le principal moteur des acheteurs, qui se diraient au contraire soucieux des « fonctionnalités techniques ». Une enquête réalisée par ses soins auprès d'un millier d'internautes révélerait même que le PC est le produit qui fait le plus rêver les sondés après la télévision.
Pour autant, le rapport au PC n'est plus ce qu'il a pu être il y a quelques années. Le particulier utilise désormais bien souvent sa machine personnelle comme prolongement de ses outils de travail. A l'inverse, les usages en entreprise tendent de plus en plus à s'inspirer des pratiques ayant cours dans la vie « perso », selon le principe désormais décliné à toutes les sauces par les analystes de « consumérisation de l'IT ».
L'impact du phénomène est d'autant plus fort que, comme le rappelle Olivier Ribet, l'ère du PC « monolithique » au sein duquel matériel, système d'exploitation, applications et données sont intrinsèquement liés, indissociables, est révolue. Qu'on parle d'accès distants via le cloud ou de mobilité, de nouveaux scénarios d'usage se mettent en place, chez le particulier comme en entreprise. Il appartient donc au monde du PC de se restructurer pour accompagner le mouvement.
A ce petit jeu, Intel se pose en fer de lance, en rappelant que Centrino incarne la première réponse complète d'un fondeur aux nouveaux défis soulevés par la mobilité. « L'usage prend le pas sur la technique dans la définition du matériel », explique ainsi Julien Laval, porte-parole d'Intel sur l'évènement, pour justifier la mise au point de l'ultrabook. Il rappelle par ailleurs que pour revendiquer cette appellation, une machine doit répondre à un cahier des charges précis, définissant les critères de finesse, de poids, d'autonomie, de choix des composants et de réactivité.
Venu armé d'un exemplaire du XPS 13 annoncé à l'occasion du salon CES, Karim Manar de Dell voit dans ces machines une bonne façon de répondre à la porosité toujours plus importante qui lie les univers personnels et professionnels. Face à des usages toujours plus convergents, il ne serait donc pas vraiment question d'opposer tablette et PC, mais plutôt de capitaliser sur les forces de chacun pour que le consommateur trouve chaussure à son pied, en fonction de ses besoins.