Un trio d'entreprises japonaises dévoile un nouveau prototype de SSD utilisant la technologie optique pour remplacer les interfaces électriques traditionnelles. Cette innovation promet de transformer radicalement l'efficacité énergétique des centres de données tout en améliorant leurs performances.

Serveur. © N/A
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Les géants technologiques japonais Kioxia, AIO Core et Kyocera ont conjointement annoncé le développement d'un prototype de SSD à interface optique compatible avec le standard PCIe 5.0. Cette avancée répond aux défis posés par l'explosion des besoins en traitement de données, notamment pour les applications d'intelligence artificielle générative. Le passage de l'interface électrique traditionnelle à une technologie optique marque un tournant dans la conception des infrastructures de stockage des centres de données.

Une technologie qui repousse les limites physiques du stockage

Le prototype de SSD optique développé par le consortium japonais affiche une compatibilité avec l'interface PCIe 5.0, offrant une bande passante deux fois supérieure à celle de la génération PCIe 4.0. Cette performance a été rendue possible grâce à l'intégration du transcepteur optique IOCore d'AIO Core et du module d'intégration optoélectronique OPTINITY de Kyocera.

L'utilisation d'interfaces optiques dans les SSD permet de s'affranchir des limitations physiques inhérentes aux interfaces électriques classiques. Concrètement, cela se traduit par la possibilité d'augmenter considérablement la distance entre les unités de calcul et les dispositifs de stockage sans compromettre les performances ou l'efficacité énergétique. Ce changement de paradigme ouvre la voie à des architectures de centres de données plus flexibles et évolutives. Les trois entreprises prévoient de poursuivre le développement de cette technologie et de l'appliquer à des tests de validation de concept en vue d'une implémentation réelle à l'avenir.

SSD optique - © Kioxia
SSD optique - © Kioxia

Des bénéfices environnementaux et opérationnels significatifs

Comme leur nom l'indique, les SSD optiques utilisent une technologie identique à notre bonne vieille fibre, et peuvent donc transférer des volumes massifs de données tout en restant économes en énergie. Cette caractéristique s'avère cruciale dans le contexte actuel où les objectifs environnementaux deviennent prioritaires pour l'industrie technologique.

Le projet vise ultimement à créer de nouvelles technologies d'infrastructure numérique capables de « réduire de plus de 40% la consommation énergétique des centres de données par rapport aux systèmes actuels ». Cette ambition s'inscrit dans le cadre du projet japonais « Next Generation Green Data Center Technology Development », qui bénéficie du financement de l'Organisation pour le développement des énergies nouvelles et des technologies industrielles (NEDO). Au-delà des économies d'énergie, les SSD optiques offrent également une qualité de signal supérieure, un facteur déterminant pour les environnements informatiques haute performance comme les supercalculateurs, le cloud computing HPC et même les applications spatiales.

Les trois entreprises japonaises apportent chacune leur expertise spécifique à ce projet commun visant à construire une infrastructure de données plus efficace et plus performante pour l'avenir. Kioxia se concentre sur le développement des SSD optiques à large bande, AIO Core travaille sur les dispositifs de fusion optoélectronique, tandis que Kyocera crée des solutions d'emballage optoélectronique.

Source : Tech Radar