Intel veut révolutioner l'IA avec le premier connecteur optique photonique

Camille Coirault
Publié le 01 juillet 2024 à 08h36
 Trannscender les limitations des data centers, voici le projet d'Intel © Ascannio / Shutterstock
Trannscender les limitations des data centers, voici le projet d'Intel © Ascannio / Shutterstock

Le géant de Santa Clara montre qu'il est encore à la pointe de l'innovation. L'entreprise vient de dévoiler le développement du premier connecteur optique photonique intégré (OCI) ; une petite puce bien particulière qui pourrait transformer les infrastructures dédiées à l'IA.

Plus l'IA se développe, plus celle-ci repousse loin les limites des performances des data centers, structures indispensables à son fonctionnement. Déjà très gourmands en énergie, ceux-ci ne pourront pas répondre à cette demande exponentielle à l'infini. C'est précisément ici qu'intervient l'OCI (Optical Coherent Interface) conçu par Intel, plus précisément par son groupe interne : Integrated Photonics Solutions (IPS).

Au juste, qu'est-ce qu'un capteur photonique ? Traditionnellement, les connexions entre les puces et autres composants d'un système informatique utilisent des signaux électriques. Problème : cela commence à coincer en termes de vitesse et d'efficacité énergétique. À la place, l'OCI utilise des signaux optiques, c'est-à-dire des faisceaux de lumière, pour transmettre les données. Un game changer pour minimiser l'impact énergétique de l'IA ?

Un saut quantique dans le transfert de données

Ce composant d'avant-garde peut atteindre des vitesses vertigineuses de connexions de 32 Gbps sur 64 canaux. Cette prouesse technologique, destinée à s'intégrer aux systèmes de nouvelle génération, surclasse largement les interconnexions électriques conventionnelles. Elle offre non seulement une bande passante supérieure, mais également une efficience énergétique optimisée, une latence minimale et une portée considérablement accrue.

Concrètement, ce chiplet novateur permet une transmission bidirectionnelle de données atteignant l'impressionnant seuil de 4 térabits par seconde (Tbps), tout en restant compatible avec la norme PCIe Gen5. L'intégration de lasers et d'amplificateurs optiques sur une puce en silicium marque un tournant technologique que Intel compare audacieusement au passage « des carrosses à chevaux aux véhicules motorisés ». L'OCI serait donc l'équivalent de la Patent Motorwagen de Karl Benz, véhicule à trois roues datant de 1886, considérée comme l'une des premières automobiles modernes. Cette évolution promet de ce fait d'accroître spectaculairement les capacités et l'efficacité des centres de données, piliers essentiels pour soutenir les charges de travail en intelligence artificielle.

Vue rapprochée de l'OCI chiplet, petit bijou de miniaturisation  © Intel
Vue rapprochée de l'OCI chiplet, petit bijou de miniaturisation © Intel

Une efficacité énergétique imbattable

L'OCI est très efficient, et c'est peu de le dire. Il ne consomme qu'une infime fraction d'énergie, soit 5 picojoules par bit, surpassant ainsi largement les modules classiques, dont la consommation avoisine les 15 picojoules par bit. La gestion de la consommation électrique dans les data centers étant l'un des aspects les plus sensibles, cet aspect revêt une importance capitale. Lors d'une démonstration en temps réel, la connexion optique a fait preuve d'une qualité de signal remarquable, les spectres optiques de transmission révélant des signaux d'une robustesse impressionnante.

Par ailleurs, l'OCI utilise des lasers intégrés pour convertir les signaux électriques en signaux optiques et vice versa. Cela rend la puce plus fiable et moins chère à produire. Justement, du point de vue de la production, Intel a déjà fabriqué plus de 8 millions de circuits intégrés photoniques (PIC), embarquant au total plus de 32 millions de lasers intégrés. Une force de frappe inégalée. Ceux-ci font d'ailleurs preuve d'une fiabilité remarquable et présentent un taux de défaillance est extrêmement faible.

Actuellement, Intel s'attèle déjà à la production de PIC de nouvelle génération, capables de supporter des applications émergentes atteignant des débits hallucinants de 1,6 Tbps. L'entreprise pose peut-être les premières fondations d'une nouvelle ère pour l'IA, moins énergivore et toujours plus performante.

Source : WCCFTech, Intel

Par Camille Coirault

La tech est mon terrain de jeu, la science ma maîtresse capricieuse et le jeu vidéo (malgré mes overdoses récurrentes de AAA) mon péché mignon. Voici votre serviteur, explorant la jungle technologique armé d'un simple PC et salivant comme un bouledogue devant la moindre innovation. Transformer le jargon technique en prose savoureuse, traquer les news ultimes avec les neurones toujours à balle de caféine : voilà ma mission.

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Commentaires (5)
sebstein

Un saut quantique dans le transfert de données

C’est un terme qui porte à confusion, surtout dans un domaine en pleine révolution quantique justement.
Je me demandais ce que ce connecteur pouvait bien avoir de quantique jusqu’à ce que je me rende compte que c’était simplement pour évoquer le brusque évolution.

V-Luminis

Bonjour,

Excusez-moi si le titre peut porter à confusion, c’était, en effet, plus un effet de style qu’autre chose. Rien à voir avec l’informatique quantique, vous avez raison.

Bonne journée !

laroux

seul l’innovation technologique apportera prospérités aux peuples. Si nous voulons un avenir properes il faut attirer ces entreprises qui crée de la richesses.
l’avenir c’est pas la décroissance et le retour dans une grotte, intel le démontre ici encore, le travaille et l’excellence vont lui apporté des relais de croissances et ces puces permettrons de produire plus de puissance de calculs pour répondre aux enjeux de demains, comme par exemple la prospection miniere sous marine qui demande de la puissance de calcul !

Clubitor

Le titre est réducteur parce qu’il laisse à penser que seule l’IA pourrait tirer bénéfice de cette innovation.
Mais pas seulement : cela s’applique à tout type d’application manipulant de grandes quantités de données.
C’est sûr que mettre « révolutionner » et « IA » dans le même titre c’est tout de suite plus vendeur…

sebstein

Mais oui… c’est clair !