Lorsque l'on s'intéresse aux ayants-droit les plus actifs pour ce qui est de déposer des demandes de suppression de contenus auprès de Google, Microsoft est la plupart du temps dans le top 3. Et pour cause : la firme de Redmond effectue une veille permanente du Web via des outils automatisés, chargés de traquer la moindre violation de copyright sur la Toile. Le problème, c'est que ces outils ne s'avèrent pas toujours fiables.
Le site TorrentFreak révèle que sur les 5 millions de pages que Microsoft a demandé à faire désindexer de Google se trouvait des sites parfaitement légitimes, parmi lesquels celui de la BBC, de CNN, le Huffington Post ou encore l'encyclopédie en ligne Wikipédia et le média américain TechCrunch. La liste mise en ligne révèle même des noms de domaine en .gov.
En cause, des ratés liés à la bêta de Windows 8 : le système de détection automatique a cru que les différents sites visités en proposaient une copie illégale. Mais à la vue des URL listées, il apparaît que la plupart des pages ne parlent même pas de l'OS : TorrentFreak soupçonne le nombre 45 d'être pour quelque chose dans ces alertes erronées.
A cette identification imprécise s'ajoute le fait que Google, qui a récemment revu son algorithme pour lutter contre le piratage, n'arbitre pas les demandes et considère que « les ayants-droit sont les seuls à savoir si quelque chose est autorisé. » En somme, des erreurs comme celles de Microsoft peuvent entraîner une désindexation automatique, sans fondement.
TorrentFreak souligne néanmoins que certaines adresses de la liste sont toujours accessibles, et pense que Google pourrait avoir une liste d'URL « protégées » contre la suppression. Pour autant, certaines ont bel et bien été supprimées des résultats de recherche de Google, comme celle des cinémas américains AMC. Google et Microsoft n'ont pas encore réagi publiquement face à cette affaire.