Dossier brûlant qui court depuis bientôt un an, le rachat d'ARM par NVIDIA est encore loin, très loin d'être fait.
Lorsqu'en septembre 2020 plusieurs sociétés avaient semblé être intéressées par le rachat d'AMD auprès du Japonais SoftBank, le dossier avait rapidement penché du côté de NVIDIA qui annonçait une offre estimée à 40 milliards de dollars. Depuis, les obstacles se sont multipliés.
L'Union européenne ouvre son enquête
En premier lieu, il y a eu quelques commentaires de la part de spécialistes britanniques pour évoquer le caractère stratégique d'un tel fabricant de composants sensibles à une époque où les tensions internationales sont ravivées. Des remarques battues en brèche par le fait qu'ARM - anciennement britannique - est passé sous fleuron japonais il y a déjà quelques années.
Cela n'empêche pas le régulateur britannique d'émettre d'importantes réserves quant à ce rachat par NVIDIA, une société américaine déjà puissante dans le domaine. Aujourd'hui, c'est donc l'ouverture de l'enquête très attendue de l'Union européenne. Compte tenu de l'interruption estivale et de problèmes de livraison de dossiers clés, cette enquête n'avait pu démarrer avant l'été, mais la chose devrait pouvoir être mise en route cette semaine.
Officiellement, l'Europe n'avait donné aucune indication quant à sa position vis-à-vis de cette opération majeure. Reste que la pression est forte sur les autorités européennes alors que l'on parle plutôt ces derniers temps de relocaliser des industries de pointe sur le Vieux Continent, et qu'ARM constitue encore et toujours une entreprise très en vue.
Elon Musk ne semble guère y croire
Autant d'éléments qui poussent de nombreux observateurs à envisager un refus pur et simple de cette acquisition d'ARM par NVIDIA. Dès les premières annonces - en septembre dernier donc - plusieurs entreprises comme Microsoft ou Qualcomm avaient fait part de leurs doutes. Celles-ci étant directement impliquées dans les marchés concernés par ARM, leurs propos pouvaient toutefois paraître biaisés.
Reuters relaie aujourd'hui les paroles d'une espèce de « grand manitou » de l'industrie, un homme qui peut d'un simple tweet faire la pluie et le beau temps sur le cours des cryptomonnaies, l'inévitable Elon Musk. Pour le patron de Tesla, un tel rachat met en avant des problèmes de concurrence à grande échelle et, en conséquence, il émet des doutes sur la validation d'une telle opération par les instances européennes.
Nous l'avons dit, ce n'est pas la seule voix à s'exprimer contre cette opération qui a également vu l'opposition d'Amazon ou de Samsung, cette fois auprès des autorités américaines. La Federal Trade Commission des États-Unis avait d'ailleurs diligenté une large enquête sur le sujet : ses résultats sont attendus cette semaine.
Sources : The Register, Reuters