NVIDIA ne laissera pas le marché chinois des serveurs et super-calculateurs lui glisser entre les doigts. Deux mois après avoir vu deux de ses meilleurs GPU être privés d'exportations en Chine par les autorités américaines, le géant californien revient avec une puce conçue précisément… pour contourner ces sanctions.
« Un autre produit alternatif au GPU NVIDIA A100 pour nos clients en Chine », c'est en ces termes que NVIDIA décrit sobrement son GPU A800, un substitut moins performant que l'A100, spécifiquement conçu pour contourner les sanctions américaines et être distribué sans encombre en Chine. « L'A800 répond aux critères clairs du gouvernement américain en matière de contrôle réduit des exportations et ne peut être programmé pour les dépasser », précise un porte-parole de la firme dans un communiqué adressé à TechCrunch.
Les super-calculateurs chinois ont une solution NVIDIA taillée pour eux
L'A800 pallie donc l'impossibilité de vendre des A100 en Chine. Un moyen vaguement détourné de toucher quand même le marché chinois des super-calculateurs, de l'intelligence artificielle et des centres de données pour lesquels l'A100 a été mis au point.
Pour rappel, l'A100 et l'H100 (conçus plus particulièrement pour les entreprises) ont été placés début septembre sur la liste des produits dont les États-Unis contrôlent étroitement les exportations vers la Chine. Une mesure prise par les autorités américaines pour tenter de « répondre au risque que ces produits soient utilisés, ou détournés, vers une utilisation finale militaire ou un utilisateur final militaire en Chine et en Russie ».
Proposer aux entreprises chinoises un substitut à ces deux puces est crucial pour NVIDIA. Comme l'avait précisé la firme en septembre, le bannissement des A100 et H100 en Chine représente un manque à gagner de près de 400 millions de dollars sur le seul troisième trimestre 2022. De quoi expliquer la promptitude avec laquelle NVIDIA a développé et lancé, sur ce même troisième trimestre, son A800.
A100, A800 quelles différences ?
Comme le précise TechCrunch, la plupart des spécifications techniques principales de l'A100 ont été conservées pour aboutir à l'A800, à l'exception des vitesses d'interconnexion. On apprend ainsi que l'A800 fonctionne à « seulement » 400 Gbps tandis que l'A100 fonctionne à 600 Gbps par seconde. En bridant cette caractéristique, NVIDIA s'assure de rester juste en dessous du seuil maximal fixé par les autorités américaines… et ainsi de pouvoir commercialiser l'A800 sans encombre.
Si cette limitation concerne cette spécification en particulier, c'est pour une raison bien précise décrite par le Center for Strategic and International Studies, un think tank bi-partisan, précise TechCrunch.
« En ciblant uniquement les puces dotées de vitesses d'interconnexion très élevées, la Maison Blanche tente de limiter ses contrôles aux puces conçues pour être mises en réseau dans les centres de données ou les super-ordinateurs qui forment et exécutent de grands modèles d'IA », lit-on.
Source : TechCrunch